Face à la répression sanglante menée par le gouvernement dictatorial de Tunisie, rassemblement de solidarité, jeudi 13 janvier à 18 H30 place de la République au Mans

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SOLIDARITÉ AVEC LES MOUVEMENTS SOCIAUX AU MAGHREB

ET CONTRE LA REPRESSION

La situation s’aggrave en Tunisie. Le gouvernement escomptait venir à bout rapidement du mouvement social par la peur et l’étouffement de l’information. Mais en trois semaines, le mouvement de protestation s’est diversifié et généralisé malgré la répression, tant les racines du mal sont profondes.

Actuellement, les jeunes notamment n’hésitent plus à défier les symboles du pouvoir.

Des grèves et rassemblements ouvriers sont signalés à Sidi Bouzid et dans le Bassin Minier de Redeyef.

Une grève des avocats a été largement suivie.

Une forte implication des enseignants, des étudiants et des élèves a contraint le gouvernement à fermer plusieurs établissements scolaires comme à Tala.

Devant cette persistance, le gouvernement a eu, depuis la semaine écoulée, un plus large recours à l’armée et à l’usage des armes contre la population. Le nombre de morts s’élèverait à 20 (chiffre du dimanche 9 janvier) à plus de 20 personnes dont 14 dans la seules ville de Kasserine.

Des arrestations et des disparitions sont signalés dans toutes les Régions,

Le chômage, la flambée du coût de la vie, dues à la politique ultra libérale et l’incurie de l’administration sont à l’origine du mouvement en Tunisie comme dans le reste du Maghreb. La Tunisie se distingue néanmoins par un pouvoir isolé et honni par l’ensemble de la population du fait de l’insolence et de l’extrême rapacité sordide du clan familial du Président.

Les réactions des gouvernements européens se fait toujours attendre malgré la gravité de la situation. Les USA font mine d’inciter le gouvernement à plus de modération en vain.

Jusque là, les seules initiatives de soutien sont venus du monde ouvrier, des partis de gauches et de la société civile.

A Paris un collectif a déjà organisé une manifestation de soutien remarquée par la presse internationale et surtout par les peuples du Maghreb qui saluent ces brèches ouvertes dans le rideau de fer imposé par les gouvernements.

Nous appelons la population, les syndicats, les partis et les associations de la société civile à un rassemblement

jeudi 13 janvier à 18 H30

place de la République au Mans

  • Pour soutenir les revendications justes des peuples du Maghreb.
  • Pour la liberté d’expression d’organisation et de manifestation.
  • Contre la répression .
  • Pour interpeller les gouvernements français et européens à prendre des mesures de rétorsion contre ces régimes

Communiqué intersyndical

Solidarité avec la lutte du peuple tunisien


Avec la centrale syndicale tunisienne UGTT, les organisations syndicales françaises CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires, dénoncent la politique répressive du gouvernement tunisien. Elles expriment leur pleine solida
rité avec les familles des victimes et l’ensemble des composantes de la société civile qui ont été solidaires, comme par exemple les avocats.

La CGT, la CFDT, la FSU, l’UNSA et Solidaires affirment leur entien soutien aux mouvements spontanés des populations dont le point de départ est la revendication du droit au travail.

Elles soutiennent la revendication de l’UGTT d’une politique de développement économique répondant aux besoins essentiels de la population, fondée sur l’équilibre entre les régions et pour laquelle l’Etat et le secteur public doivent pleinement assurer leur fonction d’investisseurs.

Comme le demande l’UGTT, les travailleurs tunisiens ont droit à un travail décent assurant un revenu stable permettant à chacun de subvenir à ses besoins. Cela passe notamment par la création d’une caisse d’assurance chômage protègeant les travailleurs licenciés, en particulier à la suite de privatisation d’entreprises publiques.

Il est plus que temps que le pouvoir tunisien mette fin a sa politique répressive.

Avec l’UGTT, nous réclamons :

– la libération des personnes arrêtées, et l’annulation des poursuites à leur encontre,

– la levée du blocus sécuritaire à Sidi Bouzid et dans les autres régions, ainsi que de locaux syndicaux,

– le respect du droit de grève et de la liberté de la presse,

– la fin des tracasseries incessantes contre la Ligue tunisienne des droits de l’Homme,

– la satisfaction des revendications défendues notamment par les syndicats enseignants et des télécommunications,

– la libération des personnes emprisonnées suite aux mouvements sociaux dans le bassin minier de la région de Gafsa, comme Fahem Boukadous et Hassan Ben Abdallah,

– l’amnistie et la réintégration dans leur postes de travail des anciens prisonniers du bassin minier.

Il est plus que temps également que le gouvernement dénonce la répression et cesse de soutenir le pouvoir en place en Tunisie.

Paris, le 10 janvier 2011

Dès la fin décembre, le mouvement syndical français (CGT, CFDT, Solidaires, UNSA et FSU) s’étaient exprimés en solidarité avec les travailleurs et les syndicalistes tunisiens.

Le communiqué du 30 décembre

Les syndicats français expriment leur solidarité

Trois ans après les événements de Gafsa, la région de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, est depuis le 17 décembre en proie à une flambée de colère dont les causes, comme à Gafsa, sont principalement le chômage et l’absence de développement.

La tentative de suicide d’un jeune diplômé vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu a été l’élément déclencheur d’une vague de manifestations dans la région qui ont donné lieu à des arrestations en masse.

Les affrontements les plus violents se sont produits à Manzil Bouziane où un jeune manifestant a été tué par balle et ont provoqué une dizaine de blessés.

Le 27 décembre, des centaines de syndicalistes de l’UGTT, principalement de l’enseignement, des services se santé, de la poste et des télécommunications se sont rassemblés devant le siège de la centrale à Tunis. Les manifestants étaient cernés par un important dispositif de sécurité dont des unités anti émeutes.

Le déséquilibre du développement entre les régions côtières et le centre du pays est à l’origine de la détresse sociale de régions laissées pour compte, comme celle de Sidi Bouzid. L’investissement pour la création d’emplois, dans ces régions est une nécessité, particulièrement en direction des jeunes diplômés dont le taux de chômage atteindrait le double du taux global estimé à 14%.

Le collectif syndical français formé après les événements de Gafsa (CFDT, CGT, FSU, Unsa et Solidaires), soutient les efforts du mouvement syndical tunisien pour empêcher l’usage de la manière forte face à ces mouvements de protestation spontanés.

Il soutient la revendication de l’UGTT pour l’ouverture d’une négociation pour un développement durable créateur d’emplois de qualité et géographiquement équilibré.

Avec les syndicalistes de l’UGTT, la CGT, la CFDT, la FSU, l’UNSA et Solidaires exigent :

la non intervention des forces de police contre les mouvements sociaux,

la libération de toutes les personnes arrêtées,

sans oublier la libération des militants emprisonnés suite aux mobilisations passées de la région de Gafsa, comme Fahem Boukadous et Hassan Ben Abdallah,

l’amnistie et la réintégration dans leur emploi des ex-prisonniers du bassin minier de Gafsa et de tous les condamnés.

Face à cette politique caractéristique d’un Etat policier, les organisations françaises exigent enfin du gouvernement français qu’il cesse son soutien systématique à ce régime.

Paris, le 30 décembre 2010