En préambule de ce CDEN où étaient présentées les mesures d’ajustement de la carte scolaire 2018 pour le 1er degré, une déclaration à plusieurs voix a été lue. Cette déclaration, accessible ci-dessous a été rédigée conjointement par les organisations syndicales FSU, UNSA et SGEN-CFDT, l’Association des Maires Ruraux (AMR) et l’Association des Maires de France (AMF), les DDEN et la FCPE.Il s’agit là d’une première, significative de la préoccupation de la communauté éducative quant aux  difficultés  qui résultent d’une dotation insuffisante et inadaptée aux besoins du terrain, notamment dans le secteur rural.

La  déclaration commune

Le Préfet a réagi vivement au sujet des conventions ruralité dénoncées dans cette déclaration, faisant reproche aux maires de ne pas jouer le jeu de la négociation en cours. La FSU a rétorqué que le refus des conventions ruralités est liée aux conséquences directes sur les fermetures d’écoles qui sont actées lorsque ces conventions sont signées. Elle a aussi dénoncé l’opacité des tractations qui légitiment la méfiance des élu-es face à ces conventions. La pression exercée sur eux pour qu’ils signent est énorme, et quoiqu’en dise le Préfet, nous  restons convaincus qu’il s’agit là de l’application d’une mesure technocratique. qui n’a pour autre objectif que de concentrer les pouvoirs administratifs dans les grosses communes, au détriment des petites, avec toutes les conséquences sur l’éloignement des citoyen-nes des lieux de décision, en lien avec les économies substantielles qui conduiront à la dégradation des services rendus à la population.

L’adjoint aux affaires scolaires de la Ville du Mans a  regretté que la politique de dédoublement des CP et CE, qu’il juge certes ambitieuse, en REP et REP + se fasse sans dotation de postes. Il demande que pour les écoles où le seuil est atteint, la décision soit prise dès maintenant. Il évoque aussi les écoles dites « orphelines », c’est-à-dire qui devrait relever de l’Education Prioritaire mais qui en sont exclu-es du fait de leur rattachement à un collège qui ne l’est pas, en demandant que leur situation soit prise en compte.  (L. Aubrac et C. Claudel au Mans, A. Camus et Braque à Coulaines NDLR).

Fermeture du collège du Ronceray :

Le DASEN a rappelé le cadre procédural

  • Etude lancée en septembre 2017 sur le maintien ou la fermeture du collège.
  • Demande d’avis du CDEN sur fermeture en février
  • Finalisation en juin 2018

Il donne quelques informations sur le devenir des élèves :

  • les pressentis (ceux qui auraient dû aller au Ronceray : sur les 66 élèves actuellement en CM2, 13 iront dans le privé, 25 au collège du Maroc, 24 au collège Vauguyon, 11 au collège des Sources, 4 au collège A. Camus, 2 au collège Berthelot, 1 au collège Kennedy)
  • les élèves actuellement scolarisés au Ronceray : 35 iront au Maroc, 26 à Vauguyon, 4 aux Sources, 5  à A. Fournier.

La re-sectorisation répartit les élèves sur le collège Vauguyon et le Maroc pour moitié chacun.

Situation des personnels :

Le DASEN indique avoir répondu favorablement aux demandes faites par les deux principaux qui ont conduit à l’ouverture de divisions nouvelles. Les moyens en postes, y compris AED, ont été attribués.  Affectation : dans le respect des règles , les collègues ont pu obtenir une affectation sur un poste en collège ou lycée.

Au vote sur la nouvelle sectorisation et sur la fermeture, la FSU s’est abstenue. Nous rappelons ici l’argumentation que nous avions développée lors du précédent CDEN:

 » La FSU fait le constat que les politiques de la Ville ont conduit à l’abandon des quartiers populaires, où le collège du Ronceray est implanté. Cet abandon se traduit par une disparition de la mixité sociale, et une concentration des diffcultés liées à une paupérisation de la population accentuée par la crise.Le problème de la mixité sociale au sein du collège nécessiterait pour être traité une extension des secteurs géographiques de recrutement impliquant les collèges environnants des quartiers sud jusqu’à Pontlieue.

La concurrence du privé, qui n’est pas soumis aux règles qui s’appliquent à l’enseignement public, notamment en terme de dérogations, accentue le phénomène de ségrégation sociale. C’est totalement injuste, et à ce jour, aucune volonté politique de changer cet état de fait n’est affichée.Les recherches menées sur cette question montre que le meilleur levier pour lutter contre l’échec scolaire est celui du rétablissement de la mixité sociale dans les établissements.

La disparition du collège risque de priver les écoles qui y sont rattachées du statut d’Education prioritaire renforcée, ce qui n’est pas acceptable. Les moyens spécifiques qui correspondent à ce statut pourraient ainsi disparaître. Les décisions pour l’éviter ne dépendent pas de l’administration locale, puisque la carte de l’Education prioritaire est décidée nationalement, et on peut craindre que les engagements pris ici ne soient pas respectés ultérieurement.

Les revendications des enseignant-es et des parents d’un service public à proximité sont légitimes. En l’état actuel, aucune bonne solution n’est envisagée. Le Conseil départemental, et l’administration de l’ EN porteront ensemble la responsabilité de la décision. »

Carte scolaire premier degré

Le DASEN a présenté trois nouvelles situations  : Villaines sous Malicorne, St Ouen de Mimbré, pour lesquelles une annulation de fermeture  a été annoncée. A Noyen, c’est l’ouverture qui est actée. Il a affirmé avoir pris en compte les chiffres annoncés (et validés par les IEN) au début du mois de juin. C’est sur cette base qu’il prend cette décision. Pour toutes les autres situations (y compris celles où les chiffres ont évolué durant le mois de juin), il diffère à la rentrée les éventuelles mesures qu’il pourrait être amené à prendre.

La délégation du personnel (à l’exception du représentant du SNUDI-FO ) est cependant intervenue sur l’ensemble des situations qui lui avaient été signalées :

  • Ecoles maternelles des Maillets, et Germain Pilon au Mans pour lesquelles les inscriptions de juin légitiment respectivement l’ouverture et l’annulation de fermeture. Idem pour l’élémentaire Gazonfier qui a perdu une classe alors que les effectifs ont remonté.

Réponse du Dasen : les migrations entre école sont importantes dans ce secteur,  on attend la rentrée !

La FSU a rappelé que l’ouverture aux: Maillets aurait déjà eu avoir lieu l’an dernier, et que les classes ont fonctionné à 30 de moyenne toute l’année !!! Il en a été de même  à G. Pilon. Elle a aussi pointé la dégradation des conditions d’accueil des élèves à L. Aubrac et  C. Claudel :dans un quartier qui se dégradé et dénoncé la concurrence avec le privé dans ce secteur.

Ont aussi été abordé les situations des écoles Rimbaud, Wallon et Eluard Sablonnières, dans des secteurs d’éducation prioritaire renforcée. Là encore aucune décision avant la rentrée, ce qui risque de poser des gros problème de désorganisation lorsque les chiffres seront confirmés.

La situation de nombreuses  écoles rurales ont également été présentées (St Jean du Bois, Cérans-Foulletourte, Beaumont, La Guierche, …) mais la réponse a toujours été la même : pas de prise en compte des chiffres hormis ceux entrés dans le logiciel « onde » !!! Au vu du nombre de situations qui vont amener l’administration à devoir ouvrir à la rentrée, le DASEN a été clair : ayant déjà ponctionné sa brigade de remplacement de deux postes, il devra si cela s’avère nécessaire fermer des classes !!! Cela augure donc d’une rentrée sous de très mauvais auspices !!!

Le représentant des maires est intervenu pour exposer ce qui selon lui constitue le fond du problème, à savoir  la position du département dans une région très contrastée (dynamisme en Loire Atlantique, du littoral en Vendée). La Sarthe se caractérise par le nombre important de familles en difficulté, la dégradation des conditions d’enseignement, la dévitalisation économique, avec malgré tout la volonté de continuer à vivre dans ce département, avec des conditions correctes d’enseignement. La Sarthe, ne peut être la variable d’ajustement et le réservoir de postes dans lequel on puise pour alimenter la métropole nantaise. Une répartition des moyens est nécessaire.

Résultats du vote sur la carte scolaire :

Pour : 2

Contre : 11

Abstention : 5

Questions diverses de la FSU: 

Changement de nom du collège Roger Vercel :

La FSU avait demandé que soit posée cette question étant donné que le conseil municipal avait voté l’abandon de ce nom. Le Président du Conseil Départemental a répondu qu’il s’agissait là de la compétence du département, et que la décision de la Ville était illégale. En conséquence le collège continuera à porter le nom de cet auteur dont certains écrits sont clairement antisémites.

Coût du loyer mensuel pour les collèges dont les travaux ont été effectués dans le cadre d’un Partenariat Public Privé

Le vice-président du Conseil Départemental a estimé que cette question ne relevait pas de la compétence du CDEN, et a donc refusé d’y répondre !!! La FSU a répondu qu’il s’agissait bien d’une question relative à l’Education, et qui plus est de la gestion d’argent public. Le refus de répondre donne à penser que le coût est trop important pour être communiqué. Voilà qui n’est pas rassurant !!!

 

Pour la FSU : JP. Berteau , D. Chaperon , J. Cristofoli, H. Lachendrowiecz