"manifestation


"Andréa

Sophie

est

l’auxiliaire de vie scolaire d’Andrea depuis trois ans.

« C’est un peu

ma deuxième maman », confie le jeune myopathe, élève en classe

de

terminale. Comme lui, six élèves circulent en fauteuil roulant dans le

lycée Yourcenar.


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<span
style="color: red;">180 auxiliaires de vie scolaire ont

défilé au Mans
Ouest-France du 7 février

Ce sont eux qui permettent aux élèves handicapés – myopathes,

trisomiques, autistes – d’aller à l’école, de la maternelle au lycée.

Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) et les emplois de vie scolaire

(EVS) se trouvent pourtant dans des situations précaires : contrats

temporaires de trois ou six ans, dont la plupart arrivent à échéance en

2009 ; absence de formation ; manque de reconnaissance de leur

fonction, qu’ils considèrent comme un vrai métier. 180 AVS et EVS ont

défilé hier après-midi dans le centre-ville du Mans. Les mots d’ordre :

« Moins de précarité », mais aussi « Les AVS ne sont pas des gadgets »

ou « Un vrai métier = Un vrai contrat ». Selon Sophie Veillon, AVS au

lycée Yourcenar du Mans, les AVS et EVS seraient « environ 500 en

Sarthe ». Une délégation sera reçue aujourd’hui par l’inspection

académique.

Sophie,

ange gardien d’Andrea, lycéen myopathe

Estelle

JOLIVET Ouest-France du mardi 5 février

Ils se sont rencontrés il y a trois ans et passent huit heures par jour

ensemble. Sophie est l’auxiliaire de vie scolaire d’Andrea, 18 ans.
« Quand j’étais en 5e, je pouvais tout faire tout seul. J’avais une

auxiliaire de vie scolaire (AVS) mais je ne supportais pas sa présence.

Elle restait au fond de la classe. Une fois par jour, elle m’aidait

juste à ouvrir une porte un peu lourde. » Andrea, 18 ans, se prépare

aujourd’hui à passer le bac. Pour cet adolescent myopathe, l’école a

toujours été synonyme d’AVS : une personne qui partage ses journées, de

la salle de classe à la cantine, de la porte de l’ascenseur aux

toilettes.

Aux commandes de son fauteuil électrique, Andrea défend pourtant son

autonomie, mètre par mètre, dans les couloirs du lycée Yourcenar du

Mans. Sweat aux couleurs du Muc 72 et doudoune à capuche, il veut être

un lycéen comme les autres. « On a voulu m’envoyer dans des classes

spécialisées, s’insurge-t-il. Si je les avais écoutés, je serais encore

au collège. »

Depuis son arrivée au lycée il y a trois ans, c’est sur Sophie qu’il

peut compter. « C’est rare d’avoir la même AVS trois ans de suite,

constate la jeune femme de 26 ans. Généralement, les élèves sont dans

le doute à chaque fin d’année pour savoir s’ils auront quelqu’un et qui

ça sera. » Elle a dû s’armer de patience pour gagner la confiance du

jeune garçon, gentiment contestataire. « Apprendre à se connaître ? Ça

a pris quatre mois. Au début, il refusait que je prenne les notes à sa

place ! Imaginez si on avait dû recommencer à chaque début d’année. »

« On est un peu multifonctions »

Pendant les cours, Sophie sait maintenant ce qu’elle doit écrire et sur

quels mots « passer un coup de fluo ». Coup de chance : elle a

elle-même passé le bac comptabilité que prépare Andrea. Et n’hésite pas

à lui réexpliquer les cours « avec des exemples plus concrets. »

Pendant les devoirs, le duo s’isole dans une salle à part. Lui, ébauche

un brouillon, tandis qu’elle recopie au propre « tel quel, même si

c’est faux. »

« Avant, les autres élèves avaient du mal à supporter, raconte Andrea.

Ils pensaient que Sophie me donnait les réponses. » Les camarades

demandent aussi pourquoi Andrea a le droit d’arriver en retard ou de

passer devant tout le monde à la cantine. Sophie s’interpose en « leur

faisant comprendre que ce n’est pas un avantage. »

Elle répond aux questions des profs, parfois désarçonnés « à la vue

d’un fauteuil roulant et d’une personne à côté. » Certains demandent

conseil pour adapter leur cours « mais je les recadre en leur disant de

garder leur naturel. » À mi-chemin entre l’élève et l’équipe

enseignante, Sophie s’amuse de devoir alterner langage « lycéen » et

langage plus policé. « Nous les AVS, on est un peu multifonctions »,

sourit-elle. « Comme un couteau suisse » enchaîne Andrea dans un clin

d’oeil.

La jeune femme manifestera mercredi aux côtés de ses collègues pour que

l’Éducation nationale reconnaisse ses efforts (Lire ci-dessous). Et

transforme la fonction d’AVS en un vrai métier.