La coordination sarthoise pour le droit d’asile (CSDA) et le Réseau Education Sans Frontière (RESF72) ne peuvent qu’être pleinement solidaires des travailleuses sociales du 115 qui ont manifesté, en faisant valoir leur droit de retrait, leur indignation et leur souffrance face à la situation catastrophique faite au logement et l’hébergement d’urgence en Sarthe.

La dégradation des conditions d’accueil des demandeurs d’asile, les ruptures dans la chaîne de suivi les crédits budgétaires insuffisants nourrissent la détresse humaine.

Dans un courrier du 12 juillet, nous avions, à nouveau, alerté M. le Préfet de cette situation source de mise en cause des droits fondamentaux : en effet l’hébergement des demandeurs d’asile est une obligation qui s’impose à l’Etat. M. le Préfet (cf. lettre jointe) nous a répondu qu’il allait « faire procéder à un examen très attentif de cette question ». Or aujourd’hui, selon les travailleuses sociales, le 115 a l’ordre de ne pas trouver d’hébergement pour les demandeurs d’asile.

Les situations de famille laissées dans la rue qui ont pu faire la une des médias ne sont que la partie visible d’un océan de désespérance. Pratiquement toutes les semaines, la CSDA, RESF ou les associations qui en sont membres reçoivent à leurs permanences des personnes seules, en couple ou avec enfant qui se retrouvent sans solution d’hébergement.

La recentralisation de toutes les décisions, dans les préfectures, couplée avec l’austérité détruisent toute autonomie de décision aux services compétents (DDCS) ou aux associations délégataires de missions de service public.

Cette politique et cette gestion sont responsables de la situation. Elles sont source de maltraitance et de souffrance :
Maltraitance des personnes concernées en situation de profonde détresse médicale, psychique ou sociale,

Souffrance des travailleurs sociaux, de la santé ou de l’enseignement comme des bénévoles associatifs qui se sentent démunis et en colère face à cette politique d’Etat.

Comment passer sous silence qu’actuellement des familles avec plusieurs enfants dont une avec un bébé de moins d’un mois sont « mises à l’abri » de 20h à 8h du matin au pavillon Vidal de l’hôpital et laissées errantes dans la rue sans lieu pour se poser ou poser leurs affaires-ou se nourrir ?

Comment passer sous silence qu’au moment de la rentrée scolaire, un enfant de 10 ans a dormi pendant au moins deux semaines dans la rue sans que les pouvoirs publics alertés aient proposé la moindre solution.

Il y a urgence…

… urgence à débloquer des crédits pour que le 115 retrouve les moyens de l’accueil inconditionnel pour toute personne en détresse (demandeurs d’asile et autres)

…urgence à entendre la parole des travailleurs sociaux, de la santé, de l’enseignement et des bénévoles associatifs

…urgence pour que, dans la France de 2013, les droits fondamentaux de la personne humaine soient respectés

Le Mans le 19 septembre 2013