Communiqué de l’APAJH, ADAPEI, FCPE, SGEN, CGT éduc et FSU

Ils, Luc Chatel et François Fillon, ne viendront pas. Sans explication.

Peut-être craignaient-ils d’entendre ces questions qui fâchent et mettent à jour une réalité bien différente du vernis et du tapage médiatiques qui accompagnent généralement les déplacements gouvernementaux. La politique du handicap mérite mieux que les opérations de communication, il est des questions urgentes auxquelles nos ministres ne pourront se dérober. Le communiqué ci-dessous leur était adressé.

Le Mans le 2 décembre 2009

Jeudi 3 décembre, à l’occasion de la journée internationale du handicap (ONU) le ministre de l’Education nationale Luc Chatel sera en Sarthe pour visiter le pôle de scolarisation des enfants sourds malentendants "Pesche/Marceau /A. Paré/Touchard" au Mans.

Cette visite est évidemment une reconnaissance du travail important conduit depuis de nombreuses années par l’ensemble des personnels qui interviennent / enseignants de CLIS et d’UPI, enseignants des classes qui intègrent mais aussi tous les intervenants : Auxiliaires de Vie Scolaire, contractuels en langue des signes, personnels du SSEFIS, orthophonistes…

L’histoire étant souvent déformée ou transformée au profit d’opérations de communication, il faut se rappeler que la concrétisation de ce pôle marque l’aboutissement des mobilisations et de l’engagement infatigable des enseignants de CLIS et du collectif des parents soutenus par les représentants des personnels pour obtenir la création de l’UPI et les moyens d’un bon fonctionnement. Il reste encore d’ailleurs, pour assurer la qualité et la pérennité du pôle à titulariser les personnels précaires y travaillant actuellement.

Mais, le ministre ne peut se contenter d’apprécier le travail des personnels. Il doit aussi et surtout répondre de la politique catastrophique conduite en matière d’Education y compris en matière de handicap :

Comment oublier les licenciements des AVS et des EVS qui ont travaillé pendant 2, 3, 6, 11 ans auprès d’enfants porteurs de handicap ? Ce renvoi à la case chômage pour les 5 000 Avs et les milliers d’EVS a marqué un véritable gâchis humain et financier et un préjudice conséquent pour les jeunes en situation de handicap accompagnés au quotidien.

Tout le monde associatif et syndical exige que les discussions actuelles débouchent enfin sur un processus de professionnalisation, dans le champ de responsabilité de l’Etat, comme le prévoit la loi, pour assurer la pérennisation de ces personnels sur leur métier. Il y a urgence et les projets de convention avec les associations tels qu’ils sont prévus actuellement ne correspondent pas aux attentes des professionnels et des salariés.

Comment passer sous silence que les régressions du projet de budget de la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie mettent en danger l’avenir du financement des moyens de compensation pour les personnes handicapées ? Avec la fragilisation de fonds départementaux de compensation (gel de financement de l’Etat depuis ), c’est à court terme (2010 ou 2011 ?) l’architecture du droit à la compensation qui risque d’être remis en question dans la réalité quotidienne des personnes en situation de handicap.

Enfin, comment ignorer que l’Etat a cumulé depuis 2006, 36 millions d’euros de dettes envers les MDPH menaçant durablement leur fonctionnement ? Les MDPH, véritables colonnes vertébrales de la loi de 2005, dont l’objectif ambitieux était, entre autre, de rapprocher les usagers du service public, sont au bord de l’asphyxie par manque de personnels et manque de crédits. Ce qui conduit à une dégradation de la qualité du service public.

Les associations APAJH, ADAPEI, la FCPE, la FSU, la CGT Education, le SGEN CFDT attendent des pouvoirs publics et du gouvernement des réponses durables aux questions et revendications posées. Il faut rompre d’urgence avec des effets d’annonce à simple usage médiatique et dégager les moyens budgétaires indispensables à la concrétisation des orientations politiques affirmées dans la loi de 2005. En cette journée internationale du handicap, ce sont les annonces que nous attendions du Premier Ministre et du Ministre de l’Education en visite dans notre département

Le Mans le 3 décembre 2009