La FSU tient à dénoncer le retour au plus haut niveau de l’Etat d’une idéologie et d’un vocabulaire qui rappelle le national, populisme et révèle un racisme et une xénophobie d’Etat.

La FSU tient à dénoncer le retour au plus haut niveau de l’Etat d’une idéologie et d’un vocabulaire qui rappelle le national, populisme et révèle un racisme et une xénophobie d’Etat.

La France est une république laique, cela signifie qu’aucune discrimination en fonction de la religion ou de l’origine ne peut être acceptée. Les références au territoire ou aux origines confessionnelles pour caractériser certain-e-s citoyen-ne-s français-es sont inacceptables et rappellent les thématiques de l’extrême droite des années 30 et 40.

Si la laicité est menacée, c’est d’abord par la politique, les postures et les déclarations du Président de la République et des membres du gouvernement. Les discours programmatiques du Latran et de Ryad avait déjà marqué une rupture sans précédent avec la lettre et l’esprit du préambule de la Constitution. N. Sarkozy y apportait son soutien aux églises dans leur prosélytisme social et idéologique. Le discours prononcé au Puy en Velais est une nouvelle pierre dans la confusion et la fabrication d’une fausse mémoire historique. N. Sarkozy y présente les Présidents de la République comme héritiers de la chrétienté et le baptème de Clovis comme acte fondateur de la France actuelle et éternelle.

De l’instauration du ministère de l’immigration et de l’identité nationale aux références aux soit disant origines chrétiennes, c’est un même fil rouge, une même orientation : se met en place une falsification historique et mémorielle. La France n’est pas une « nation » préconstituée qui serait menacée aujourd’hui par des éléments exogènes appelés « immigrés » ou « musulmans », hier juifs, protestants ou hérétiques. Cette opposition est une pure illusion, et un mensonge historique. « Il n’y a pas de définition scientifique du concept d’identité nationale par contre on peut mesurer les effets de son utilisation. » 1De quelle France parle Sarkozy, celle des descendants des anti dreyfusards, celle de Maurras et de l’action française, celle des pétainistes ? De quelles racines chrétiennes parle-t-il ? Celles des croisades et de l’inquisition ? De quels droits de l’homme parle-t-il, ceux de l’armée française qui torturait en Algérie ou ceux des lumières ?

Sarkozy opère une régression politique pour détourner le débat national des effets catastrophiques de sa politique économique et sociale et nourrir une politique à caractère raciste et xénophobe.

L’organisation d’un débat sur la laicité par l’UMP est un nouveau prétexte pour stigmatiser et discriminer des millions de citoyens français. La FSU s’insurge contre l’utilisation et le détournement du terme laicité pour couvrir une politique xénophobe et raciste. Ceux qui hier affirmait le primat du prêtre sur l’instituteur ou pour qui le bon français « est catholique, mange du cochon et boit de la bière » sont totalement discrédités pour parler de de laïcité.

Le mot laîcité est utilisé et détourné de son sens par ceux qui sont les premiers à bafouer la laicité de des institutions de la République et organisent le détournements de l’argent public pour financer des cadeaux à l’enseignement privé. La défense inconditionnelle du principe de laicité et de la loi de 1905 qui passe par le refus de toute implication dans l’organisation, le fonctionnement et le financement des associations cultuelles et des religions quellles qu’elles soient ne prend tout son sens que dans le respect des droits et libertés collectives et individuelles comme de la justice sociale.

Concrétiser des valeurs qui devraient être au coeur de notre République, celle de liberté, d’égalité, de fraternité comme celle de laïcité, de solidarité, de démocratie, de justice, de tolérance, faire que chacun les perçoive comme ayant une effectivité indiscutable pour lui et toute la société, passe par la lutte contre les inégalités et pour une autre répartition des richesses.
C’est d’un projet politique de transformation sociale dont la jeunesse et le monde du travail ont besoin. Pas d’un débat identitaire, sous couvert de laicité, qui a toujours accompagné les dérives sécuritaires et xénophobes.
Dans le climat nauséabond qui règne actuellement en France, La FSU appelle les personnels à la vigilance et à refuser toute instrumentalisation de la laicité au service d’une politique d’exclusion. Ensemble, refusons la xénophobie et le racisme d’Etat.
La FSU 72 appelle les personnels à soutenir et participer à toutes les initiatives de solidarité (soirée RESF du 9 avril) avec les familles et salarié-e-s sans papiers et aux mobilisations pour la défense des droits contre le racisme, la xénophobie d’état et la politique gouvernementale.
1Gérard Noiriel « A quoi sert l’identité nationale »


Motion adoptée par le conseil fédéral départemental de la FSU Sarthe du 22 mars 2011