""

« Voler la sécurité sociale, c’est trahir la confiance de tous les Français et c’est porter un coup terrible à la belle idée, nécessaire, de solidarité nationale » (N Sarkozy, novembre 2011). Et la confiance des français, on sait que lui ne la trahit pas, non, jamais… Comment le président s’y prend-il pour remettre un peu de «moralisation» dans les comportements de la population ? Il punit la fraude et instaure une journée (voire deux) de carence pour les fonctionnaires lors d’arrêts maladie et ajoute une journée de carence supplémentaire pour les salariés du privé (4 jours non payés au lieu de 3).
Sous prétexte de fraude à la marge, il instaurerait donc une taxe pour tous, et stigmatise les salariés. Ce sont eux qui ruinent la société solidaire, c’est N. Sarkozy qui la sauve, comme il a sauvé notre régime de retraites, comme il sauve la France de la faillite liée à la crise ! Stop, n’en jetez plus…

Au prétexte d’une équité invoquée seulement lorsque qu’il s’agit de taxer toujours plus les salariés, le gouvernement cherche à opposer salariés du privé et salariés du public. Rappelons que dans 75% des entreprises privées, les personnels sont couverts pas des conventions collectives ou des accords d’entreprise qui prennent en charge des journées de carence. Il s’agit donc bien d’une nouvelle atteinte au statut des fonctionnaires et d’une volonté de stigmatiser ces agents dont l’engagement professionnel permet de faire vivre un service public malgré un contexte rendu plus difficile par la RGPP. Si l’on veut réduire les congés maladie, il faudrait plutôt agir sur les conditions de travail, dans une période où les affections liées à celui-ci explosent.

Quelques chiffres qui contredisent la propagande ministérielle :

– Selon l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, les indemnités journalières représentaient en 2008, 11,3 milliards d’€ soit 5% des dépenses de santé. Sur cette somme, 46% concernaient les congés maternité et accidents du travail, et 54% concernaient les arrêts maladie, soit 6,2 milliards d’euros. Les arrêts de maladie représentent donc uniquement 2,5% des dépenses de santé.

– Les Français-es "consomment-ils plus d’arrêts maladie que les salari-ées des autres pays ? Une étude menée en 2010 par deux chercheurs du CNRS montrait qu’entre 1994 et 2001, le taux d’absence globale (pour raisons de santé ou non) oscillait, en France, entre 10% et 11%, contre 20 % et 28 % au Danemark, 15% au Royaume-Uni ou 16 % et 18 % aux Pays-Bas.

– Arrêts de complaisance ou non ? En 2008, sur 1,5 million de contrôles, la CNAM a constaté que 13% des 285 000 réalisés pour des arrêts de courte durée étaient "injustifiés ou trop longs", soit 37 050 cas. Dans le cas des arrêts de plus de 45 jours, systématiquement contrôlés, on comptait 11% de cas "inadaptés ou injustifiés" sur 1,2 million, soit 132 000.

Les données chiffrées contredisent les idées reçues !