Communiqué de la FSU

6 mai 2012 : une page se tourne

La FSU, sur la base de ses exigences revendicatives, avait appelé à la rupture avec la politique anti-sociale menée ces dernières années. La défaite de Nicolas Sarkozy et l’élection de François Hollande à la présidence de la République ouvrent de nouvelles perspectives pour la construction d’une autre société.

Les incessantes stigmatisations et oppositions des citoyens les uns aux autres, les intolérables exclusions d’une partie de la population ont été sources de division. Le rassemblement de notre société autour des valeurs de solidarité, d’égalité et de justice est indispensable.

Dans un monde en profondes mutations, dans un contexte européen de crise et alors que les évolutions de la société créent des besoins nouveaux, il faut enfin apporter des réponses aux questions de chacun et notamment à celles posées depuis des années par les salariés, les précaires, les chômeurs, les jeunes et les retraités.

Les attentes sont fortes après des années de dégradation de la situation économique, sociale et environnementale après aussi les remises en cause du rôle des organisations syndicales et du dialogue social.

Il faut maintenant une réelle rupture avec les politiques menées ces dernières années et les mesures d’austérité, qui ne sont pas les réponses pour relancer notamment l’emploi et le pouvoir d’achat. Cela passe en particulier par un tout autre partage des richesses, le développement et l’amélioration des services publics, de la Fonction publique et des mécanismes de solidarités collectives.

Les dégradations sont telles que cela exige sur le court terme des mesures d’urgence qui passent au plus vite par une loi de finance rectificative, et par des mesures de fond sur les 5 années à venir.

La FSU sera un interlocuteur exigeant et combatif pour contribuer à la construction des nécessaires alternatives.

Elle s’adressera très prochainement au Président de la République et à son gouvernement pour redire les propositions qu’elle porte.

Convaincue que les évolutions nécessaires doivent se faire avec les personnels, la FSU souhaite que les organisations syndicales soient à nouveau reconnues comme des partenaires utiles et indispensables à la construction démocratique de notre société.

Communiqué du SNUipp

Après la présidentielle

Reconstruire l’école !

Une page politique est tournée. L’école asphyxiée doit retrouver du souffle pour se transformer. Le SNUipp-FSU sera un interlocuteur exigeant et combatif pour que des mesures concrètes voient le jour dans les écoles. Pour avancer, il faudra redonner de l’envie et de la confiance.

Après dix années de gouvernement de droite dont un quinquennat qui a conduit l’école dans le mur, les français ont tranché. Hier, dimanche 6 mai, ils ont mis fin à une politique qui, dans l’éducation, s’est traduite par 80 000 suppressions de postes, par la mise à distance d’une bonne part de ce qui fonde les valeurs de l’école publique : la possibilité de donner à chacun une égalité de chances quelle que soit son origine sociale, la volonté de ne laisser personne au bord du chemin, l’objectif de la réussite de tous avec les moyens de cette ambition. Après ces renoncements, après les humiliations subies par les enseignants du premier degré qui, loin d’être écoutés, ont été dénigrés au gré des besoins en communication des ministres – la polémique sur les méthodes d’apprentissage de la lecture en ayant été un édifiant exemple – voici venue une opportunité nouvelle, celle de transformer une école devenue part trop inégalitaire.

Des grands chantiers dont celui de l’éducation

De grands chantiers attendent le pays, dont celui de l’éducation. Chacun sait que la France a grandement besoin de retrouver les valeurs de solidarité et de justice sociale pour améliorer les conditions de vie des familles les plus défavorisées qui ont été trop souvent les laissées-pour-compte des politiques inégalitaires, notamment dans l’éducation. Mais chacun sait aussi que la société a besoin de retrouver de la sérénité et du lien. Et justement, à l’heure où les divisions ont été attisées, l’éducation constitue une formidable terreau pour construire un vivre ensemble prometteur et épanouissant : faire société plutôt que sécession en somme. Faire avancer l’école sur cette voie, c’est le projet que porte le SNUipp-FSU. Après des années de sous-investissement et pour retrouver le chemin de la démocratisation, l’école a besoin d’investissements portant cette ambition en prenant appui sur l’expertise des enseignants, sur leur professionnalité. Pour cela il faudra fixer des priorités et s‘y tenir, car le temps de l’éducation est un temps long, faisant peu de cas des virevoltes politiciennes qui nous ont été données à voir ces dernières années.

Un interlocuteur exigeant pour transformer l’école

Le SNUIpp, premier syndicat du premier degré, a depuis longtemps mis ses propositions sur la table. A l’occasion de la campagne présidentielle elles sont entrées dans le débat public. L’idée du travail en équipe par exemple pour améliorer le fonctionnement du système a fait son chemin, comme celle du plus de maîtres que de classes ou de la refonte de la formation initiale et continue. Hier un nouveau président de la République, demain sans doute, une nouvelle majorité à l’Assemblée et un pouvoir exécutif renouvelé : le SNUipp-FSU sera un interlocuteur exigeant et combatif pour que des mesures concrètes voient le jour dans les écoles. Pour avancer, il faudra redonner de l’envie et de la confiance. Et le législatif, qui sera bientôt élu devra étudier dès cet été la mise en œuvre d’un collectif budgétaire revoyant les conditions de la rentrée scolaire. Une nouvelle ère politique est ouverte, la communauté éducative doit en saisir les opportunités.

Communiqué du SNES

Election présidentielle : concrétiser l’espoir pour le second degré et l’ensemble du système éducatif.

La défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle traduit l’exigence de rupture avec la politique économique, sociale et éducative que le SNES-FSU, avec les personnels du Second degré, a portée.

L’alternance politique était la condition nécessaire de cette rupture. Elle doit maintenant déboucher sur la concrétisation des espoirs qu’elle suscite.

Après 10 ans d’une politique mortifère et brutale en particulier pour le système éducatif, les personnels et les élèves des collèges et des lycées aspirent à de nouvelles perspectives : un redressement de l’école publique et laïque, le combat contre les inégalités sociales et territoriales, l’élévation nécessaire du niveau de formation et de qualification de tous les jeunes. Ils attendent également des mesures immédiates qui rendront possibles une rentrée scolaire apaisée. Un plan d’urgence pour la rentrée 2012 doit être le premier pas d’un renouveau pour l’Education et particulièrement le Second degré.

Le SNES-FSU appelle donc dès aujourd’hui les personnels dans tous les collèges et les lycées à se réunir pour définir les traductions locales de ce plan d’urgence et les faire connaitre. Un espace est ouvert sur le site du SNES pour recenser les demandes des établissements et les rendre publiques : www.snes.edu/Un-plan-d-urgence-pour-la-rentree.html

Le SNES-FSU portera l’exigence de ce plan d’urgence auprès du nouveau président de la République et de son futur gouvernement mais aussi des candidats aux élections législatives.

Communiqué d’ATTAC

Après la défaite de Sarkozy : vers un juin 1936 européen

Attac se réjouit de la défaite de Nicolas Sarkozy, qui pourrait représenter la première défaite politique en Europe pour les tenants de l’ hyperaustérité. Elle sanctionne l’arrogance d’un président au service d’une oligarchie insatiable. Elle exprime la résistance populaire aux politiques d’austérité, qui s’est manifestée en France par le grand mouvement de 2010 contre la réforme des retraites. Elle suscite l’espoir des peuples d’Europe du Sud, confrontés aux terribles ravages des politiques de la « Troïka », Commission européenne, BCE et FMI. Surtout qu’au même moment se dessine une percée historique de la gauche de résistance aux élections législatives en Grèce, avec une chute des deux partis de gouvernement qui ont mené aux plans d’austérité et à la débâcle du pays.

Mais si le soulagement est grand, l’espoir est fragile. La pression des marchés financiers va monter dans les semaines qui viennent pour contraindre François Hollande à ratifier le Pacte budgétaire imposé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, avec en guise de « renégociation » quelques vagues déclarations et mesurettes européennes sur la croissance. Ce nouveau traité qui interdit les déficits publics et impose une austérité sans limite, doublée d’un productivisme aveugle qui met à mal la nature, le travail et le travailleur, va pourtant enfoncer l’Europe dans la dépression.

La social-démocratie française et européenne n’a pas encore pris la mesure des ruptures nécessaires pour inverser la tendance. Pourtant les forces progressistes n’ont aucun droit à l’erreur. En cas d’échec en France, la droite et l’extrême droite, dont les convergences xénophobes et autoritaires s’affirment aujourd’hui sans ambigüité, ramasseront la mise de la déception et du désespoir.

Il y a un moyen, et un seul, pour les citoyens d’empêcher cela : la mobilisation sociale, l’intervention directe dans les affaires de la cité. A l’image de juin 1936, mais dans une dynamique d’emblée européenne, nous pouvons imposer nos exigences pour répondre aux urgences sociales, écologiques et démocratiques mises à mal par les politiques actuelles. Renforçons nos syndicats, nos associations, nos partis progressistes ; occupons les places, les espaces publics ; imposons un débat démocratique sur les politiques économiques et sociales, en particulier au plan européen, avec un référendum sur le Pacte budgétaire. Les 18 et 19 mai nous serons des dizaines de milliers à Francfort, à l’appel des mouvements sociaux allemands, pour dire à la Banque centrale européenne : stop à l’austérité, oui à la solidarité !

COMMUNIQUE RESF

UN MORATOIRE SUR LES EXPULSIONS MAINTENANT, PRELUDE A UNE PROFONDE EVOLUTION

Le Réseau Education sans frontières (RESF) se félicite de la défaite de Nicolas Sarkozy dont l’histoire retiendra qu’en dix années, de l’Intérieur à l’Elysée, il a emprisonné en centre de rétention plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants étrangers sans papiers et en a expulsé de deux à trois cent mille. Il est à son tour expulsé de l’Elysée. Bon débarras

Son successeur a affirmé vouloir mener "une autre politique migratoire fondée sur des règles transparentes, stables et justes (…) et conduite dans le respect de la dignité de tous les êtres humains qui sont sur notre territoire" (courrier au RESF et à l’OEE du 20 février 2012 http://www.educationsansfrontieres.org/IMG/fckeditor/UserFiles/RESFReponseFH.pdf ) .

Même si ses engagements ont été limités et prudents, cette volonté du Président Hollande devrait marquer une rupture avec la xénophobie d’Etat, se traduire par un profond réexamen du code de séjour des étrangers et des demandeurs d’asile (CESEDA) et permettre de répondre aux exigences minimum qui ont été portées par le RESF et par les militants et élus de gauche sous les quinquennats de Chirac et de Sarkozy :

* Conformément aux engagements écrits pris par le candidat Hollande (courrier au RESF et à l’OEE du 20 février 2012), le placement en rétention des mineurs devra être interdit, la gratuité de l’AME rétablie, la liste des pays dits sûrs supprimée, le droit d’asile pleinement restauré.

* De même les parents d’enfants scolarisés ou les sans papiers ayant un travail déclaré ou au noir devront être régularisés, conformément aux engagements pris par le Parti Socialiste et plusieurs fois évoqués par le candidat.

* Même si, de façon incompréhensible, cet aspect de la question ne figure pas dans le programme du Parti Socialiste ni dans celui de son candidat, le RESF maintient son exigence de la régularisation des jeunes majeurs scolarisés, sauf à souhaiter voir les élèves des lycées des jeunes concernés défiler par centaines sous Hollande comme ils l’ont si souvent fait sous Sarkozy avec la solidarité de militants et d’élus des partis de gauche, dont le Parti Socialiste.

* Le démembrement des familles (l’expulsion d’un père ou d’une mère tandis que le conjoint et les enfants restent en France), mesure inhumaine s’il en est, devra être interdit.

* Les taxes prohibitives perçues sur la délivrance des titres de séjour doivent être réduites, ramenées, par exemples à celles exigées pour la délivrance d’un passeport français (80 €)

* L’accueil des étrangers, y compris ceux en situation régulière, est actuellement organisé dans certaines préfectures dans des conditions dégradantes. Il convient d’y remédier très rapidement.

Ces mesures, et celles concernant les autres catégories de sans papiers devront être prises au plus vite. Nous avons cependant conscience de la difficulté à décider et à organiser ces dispositifs en quelques jours.

Aussi nous semble-t-il indispensable et urgent que le président de la République prenne dès son entrée en fonction une mesure forte, à la fois symbolique, et qui concrétise aux yeux de tous que les promesses électorales ne sont pas du vent : un moratoire sur les expulsions.

L’expulsion est, en effet, une mesure d’une extrême gravité, propre à mettre en cause la vie, l’avenir, de ceux sur lesquels elle s’abat. C’est tout à la fois une arrestation impromptue, une garde à vue, un emprisonnement (jusqu’à 45 jours !), la perte de son travail, de son logement, la spoliation des biens accumulés, la rupture définitive avec son milieu, ses amis, sa famille et une humiliation dont on ne se remet pas : le pays qu’on avait choisi vous rejette et vous dépose, parfois dans la tenue dans laquelle vous avez été arrêté, à la queue de l’avion, sur le tarmac d’un aéroport ou rien ni personne ne vous attend.

La volonté exprimée par le président d’une "une autre politique migratoire" respectant "la dignité de tous les êtres humains" impose la refonte du CESEDA. Il serait dès lors inacceptable que des hommes, des femmes, des enfants soient expulsés sur la base de textes hérités du sarkozysme et promis à la corbeille très vite. Décréter un moratoire sur les expulsions est une mesure conservatoire à laquelle le nouveau pouvoir ne saurait se dérober. Le changement, c’est maintenant.