La dernière coordination nationale s’est tenue le 16 mars à Dijon
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En dépit d’un mouvement sans précédent, malgré des centaines de motions, d’analyses produites depuis des mois, malgré les dizaines de milliers de manifestants rassemblés chaque semaine, les ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Education Nationale persistent à ignorer l’ensemble des revendications des enseignants, des étudiants, des chercheurs, des personnels administratifs et techniques, en particulier l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la recherche. Une mascarade – l’annonce d’une année de «transition» vers la masterisation – en suit une autre – la « réécriture » du décret statutaire. La plupart des dossiers sont tout bonnement absents des discours de V. Pécresse et de X. Darcos. Comme si cette farce n’était pas suffisante, 92 députés de la majorité viennent de déposer avec le plus grand cynisme au regard de la situation actuelle un projet de loi, en continuité avec les préconisations de l’OCDE, qui entend faire porter aux seuls étudiants et à leur famille le coût du désengagement sans précédent de l’Etat de l’enseignement supérieur.
La 6e Coordination Nationale des Universités réunie à Dijon dénonce l’irresponsabilité et le cynisme des ministres dans la gestion d’une crise majeure de l’enseignement supérieur et la recherche. Ils portent seuls la responsabilité de la radicalisation du mouvement. Ils ne représentent en rien l’esprit de notre communauté. La Coordination Nationale des Universités refuse tout chantage qui enfermerait les personnels et les étudiants dans le dilemme : sauver la promotion actuelle ou sauver les promotions à venir. Elle ne peut être tenue pour responsable d’une situation que nous subissons.
Elle exige du gouvernement le retrait des réformes contestées et la mise en place urgente des conditions d’ouverture d’un véritable dialogue. Elle appelle au renforcement d’une mobilisation unitaire et à la multiplication de ses actions. Elle ouvre, aujourd’hui lundi 16 mars, à Dijon, le « printemps des universités et de la recherche » dont le premier acte aura lieu le 19 mars 2009.
Motion concernant le porte parolat de la CNU
La CNU est formée par la réunion des personnels administratifs et techniques, enseignants et chercheurs, étudiants, mandatés par les AG. Elle représente la majeure partie des universités et institutions d’enseignement supérieur public et de recherche français. La CNU est une organisation représentative du mouvement.
La CNU désigne pour la représenter une équipe de porte-parole représentative, renouvelable à la coordination suivante, et lui accorde mandat impératif de communication sur la base de l’appel national constitué par l’ensemble des motions adoptées par les coordinations ayant eu lieu à ce jour. Cette délégation n’a pas mandat pour négocier. Elle réagit à l’actualité de la mobilisation, joue un rôle de facilitateur organisationnel entre deux coordinations, elle fait le lien avec l’intersyndicale. Sa mission est de porter la parole de la CNU entre les assemblées générales de celle-ci, seule expression légitime du mouvement. Les porte-parole sont élus de manière paritaire parmi les mandatés de la CNU actuelle.
Motion stratégique : calendrier et actions
Nous, membres de la communauté universitaire et de recherche, assumons notre responsabilité de défense de la transmission du savoir à travers une éducation accessible à tous, une recherche menée avec passion et les tâches indispensables nécessaires à son fonctionnement. Nous défendons avec force ces valeurs, niées par les réformes que nous combattons. Nous observons en outre qu’aucune des revendications formulées dans les précédentes motions adoptées par les AG n’a été satisfaite.
La CNU attire l’attention du gouvernement sur l’inquiétude croissante des étudiants concernant l’issue de leur année universitaire. Elle les assure de sa solidarité et invitera les universités à étudier en temps utile les mesures nécessaires à une juste évaluation de leur année. Elle affirme que le gouvernement doit prendre ses responsabilités face aux étudiants, aux personnels et à notre société.
La CNU se déclare particulièrement choquée par l’attitude de mépris voire de provocation des deux ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et de l’Education Nationale. Elle condamne avec force la répression violente de manifestations pacifiques, les fermetures administratives.
La CNU soutient les enseignants du second degré qui défendent les commissions paritaires et transparentes d’affectation et de mutation dans un cadre national et solidaire. Elle apporte son soutien total aux enseignants des écoles qui luttent contre la casse de celle-ci et plu particulièrement aux enseignants entrés en « résistance ».
La CNU dénonce les manquements graves à l’éthique que constituent les mensonges répétés de X. Darcos (par exemple sur l’allongement de la formation des enseignants) et de V. Pécresse (par exemple sur les budgets). Elle demande leur démission.
Les attaques contre l’université et la recherch
e s’intègrent dans une politique globale contre les services publics et les conditions de vie de la population en général. Nos revendications sont les suivantes : aucun salaire en dessous de 1500€ net, un plan pluriannuel d’embauche, la fin de la précarité.
C’est pourquoi la CNU renouvelle son appel à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du jeudi 19 mars. Elle appelle les secteurs en lutte et les organisations syndicales à donner une suite très rapide à cette journée.
Calendrier proposé
La CNU recommande :
1. la mise en place de deux manifestations et/ou actions « coup de poing » par semaine, sans précision de lieu.
2. la mise en place dans les lieux publics d’actions (type « cours hors les murs ») manifestant la spécificité de nos métiers, et de nos missions (enseignement, recherche).
– 17 mars : nuit de l’université des facs franciliennes.
– 18-19-20 mars : participation à la mobilisation européenne contre la stratégie de Lisbonne à l’occasion du sommet européen des 19 et 20 mars.
– 19 mars : manifestation interprofessionnelle. Appel à la grève générale dans le public et le privé.
– 20 mars :
* appel pour que les directeurs de composantes des Universités démissionnent à cette date si les revendications ne sont pas entendues par le ministère. Publication de ces démissions (à la façon des aixois, 120 lettres de démission apportées à la présidence et au rectorat).
* Voter la grève en convergence avec d’autres secteurs : appel à des rassemblements dans les villes dans cette perspective.
– week-end du 21-22 mars : 5e CNE
– 23 mars : 7e CNU à Strasbourg.
– 24 mars :
* appel aux syndicats siégeant au CTPU de voter contre le projet de décret statutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à un rassemblement massif au lieu de réunion de la CTPU. Ce même jour, blocage à la même minute de lieux préalablement définis partout en France. Si une coord. nationale a lieu ce jour-là, une manif dans la ville d’accueil.
* réunions publiques et manifestation nationale de la maternelle à l’université ?
* blocage prévu du CA du CNRS.
– 25-26-27 : RPG.
* Rectorats : encerclement à l’ouverture pour interdire l’entrée des personnels
* Péages : tracts, ouverture de barrières et passages gratuits
* Gares : blocages ponctuels des voies ou à défaut simple tentatives d’intrusion dans les gares
– 26 mars : manifestation nationale avec des déclinaisons locales.
– 28 mars. suspension des activités de direction des labos (voté le 14 mars)
– 31 mars, par ex manif nationale de chez Pecresse a chez Darcos, pour ne pas remonter les maquettes. (c’est la nouvelle date de remontée des maquettes).
Suggestions d’actions
De la maternelle à l’université :
- proposition de motions communes pour militer et converger dans la lutte avec le secondaire et le primaire
- déplacements dans les écoles, les collèges et les lycées
- organiser une nuit des écoles et une nuit des universités en même temps, par exemple sous la forme d’une retraite au flambeau
Administratif :
- envoi aux élus d’une lettre mettant V. Pécresse devant ses responsabilités en cas de non remise des diplômes
- demander aux députés qui ont voté la loi LRU de venir s’expliquer dans les universités
- ne laisser en paix ni les ministres ni les recteurs : installer des piquets de grève devant ces espaces stratégiques rappelant la nature des revendications (par exemple, tous les jours de 9h à 10h30)
- blocages de CA ou d’instances décisionnaires dans les universités. Mettre sous pression les exécutifs universitaires pour qu’ils fassent remonter au ministère le fait que la situation locale est devenue intenable
- boycott des jurys de bac sur la base d’un texte (proposé par SLU) et mis en ligne pour signatures individuelles
- démission collective des directeurs d’UFR, des directeurs de départements, des personnels exerçant des fonctions administratives (selon un calendrier proposé par chaque université)
- création de cahiers de doléances dans les universités à partir d’ateliers de travail et en vue d’Et
ats généraux de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche - mise en service de caisses de grève (spécialement pour faciliter la mobilisation des BIATOSS)
Médiatique :
- organisation d’une journée nationale de blocage des universités (manifester avec un brassard : université n en grève)
- acheter une page dans la presse
- intervenir lors des événements sportifs (par exemple) pour saisir l’opportunité médiatique
- manifestations en nocturne / avec instruments de musique
- défilés en sous vêtements ou nus…
- occupation de lieux publics symboliques
- tracter directement différents publics avec des textes ciblés
- défilés plusieurs fois par semaine (notamment à Paris)