La FSU condamne l’attaque contre la flottille de la Liberté et appelle à participer à toutes les manifestations de protestation et de solidarité.
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La Fédération Syndicale Unitaire exprime son émotion et son horreur devant le massacre dont ont été victimes les militants d’un convoi humanitaire international qui acheminait 10 000 tonnes d’aide matérielle pour les habitants de Gaza soumis à un blocus par les autorités israéliennes ; elle condamne avec la plus extrême vigueur cette attaque, dans les eaux internationales, et le gouvernement israélien qui en porte la responsabilité. Elle s’adresse en ce sens auprès du gouvernement français et de l’ambassade d’Israël en France.
Le gouvernement israélien ne pourra pas continuer ainsi à s’attaquer aux défenseurs des droits des Palestiniens et au peuple palestinien. Cette fuite en avant d’Israël dans une politique offensive et agressive à l’encontre du peuple palestinien, de ses droits et de ceux qui les défendent, au mépris du droit international l’a déjà conduit, lors du siège de Gaza, à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité comme l’a souligné le rapport Goldstone Il n’est que temps que la communauté internationale s’exprime avec force et rappelle Israël à ses devoirs, au lieu de laisser indéfiniment son gouvernement et son armée agir et violer le droit international en toute impunité. Cela passe aussi par l’arrêt de toute coopération économique jusqu’à ce qu’Israël respecte enfin le droit international et s’y soumette.
La FSU appelle à se joindre aux manifestations de protestation organisées ce jour devant les représentations diplomatiques d’Israël.
Les Lilas le 31 mai 2010
Communiqué AFPS 72 appelant à un rassemblement lundi 31 mai à 17h30 place de la Préfecture. La FSU en était partie prenante.
Le gouvernement Netanyahou a commis l’irréparable : ses commandos ont donné l’assaut contre la flottille de la liberté, faisant plusieurs morts.
Cet acte de guerre est une véritable provocation contre la communauté internationale : il s’est déroulé dans les eaux internationales et visait des bateaux civils transportant plusieurs centaines de personnes, dont des députés européens et français, venus tenter de briser pacifiquement un blocus dont les Nations unies exigent la levée. Il constitue un véritable crime de guerre.
Jamais les dirigeants israéliens n’auraient déployé cette violence s’ils n’avaient bénéficié, depuis des mois, de la complaisance de nombreux responsables occidentaux, à commencer par Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner. Après la tragédie, cette complaisance doit cesser. Le ministre des Affaires étrangères doit immédiatement :
convoquer l’ambassadeur d’Israël et lui signifier des mesures de rétorsion exiger la levée sans délai du blocus de Gaza
agir, à Bruxelles, pour la suspension de l’accord d’association Union européenne-Israël ;
intervenir, à New York, pour une réunion rapide du Conseil de sécurité destinée à condamner l’action israélienne et à prendre des mesures pour la sanctionner.
l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) 72 appelle à un rassemblement au Mans aujourd’hui lundi 31 Mai 17h30 place de la préfecture.
Témoignage écrit avant l’assaut du (*) coordinateur de la campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (ccippp)
Avant l’assaut…
29 mai 2010 – de Thomas Sommer-Houdeville*, depuis l’un des bateaux de la flottille de Gaza
Un jour ou l’autre peut-être, quelqu’un écrira l’histoire complète de cette aventure. Il y aura beaucoup de rires, de véritables cris et quelques larmes. Mais ce que je peux dire maintenant, c’est que nous n’avions jamais imaginé que nous ferions flipper Israël comme ça. Enfin, peut-être dans certains de nos plus beaux rêves…. Tout d’abord, ils ont créé une équipe spéciale d’urgence réunissant le ministère israélien des Affaires étrangères, le commando de marine israélien et les autorités pénitentiaires pour contrer la menace existentielle que nous et nos quelques bateaux remplis d’aide humanitaire représentent. Puis, Ehud Barak lui-même a pris le temps, malgré son agenda chargé, de nous mettre en garde à travers les médias israéliens. Ils nous annoncent maintenant qu’ils nous enverront dans la pire des prisons israéliens, dans le désert près de Beersheva.
Ce sont des annonces pour nous faire peur. Et d’une certaine façon nous avons peur. Nous avons peur de leurs navires de guerre, peur de leurs Apaches et de leur commando tout noir. Qui n’en aurait pas peur ? Nous avons peur qu’ils saisissent notre cargaison et toute l’aide médicale, les matériaux de construction, les maisons préfabriquées, les kits scolaires, et qu’ils les détruisent. Toute cette solidarité patiemment rassemblée dans de si nombreux pays pendant plus d’un an. Tous ces efforts et cette vague d’amour et d’espoir envoyés par des gens normaux, d’humbles citoyens de Grèce, Suède, Turquie, Irlande, France, Italie, Algérie, Malaisie. Tout ceci pris comme un trophée par un État agissant comme un vulgaire pirate des îles. Qui ne sentirait pas un certain sentiment de responsabilité et de peur de ne pas être capable d’accomplir notre mission et livrer nos marchandises à la population emprisonnée de Gaza ?
Mais nous savons que la peur est aussi de l’autre côté. Parce que depuis le début de notre coalition, l’Etat d’Israël fait tout ce qu’il peut pour éviter la confrontation avec nous. Depuis le début ils ont essayé de nous empêcher de partir, de regrouper nos forces et de prendre le large tous ensemble vers Gaza. Ils ont essayé de nous briser. Leur scénario idéal était de nous diviser, les Irlandais d’un côté, les Grecs et Suédois d’un autre, les Américains d’un autre
encore et les Turcs tout seuls. Bien sûr, ils savaient qu’ils ne pourraient pas mettre la pression sur la Turquie, ni agir directement là-bas. Alors ils ont concentré leurs attaques sur les parties irlandaises et grecques de notre coalition.
Le premier set a commencé il y a deux semaines quand ils ont saboté le cargo irlandais, l’obligeant à retarder son départ pour près d’une semaine. Mais, les Irlandais ont réparé aussi vite qu’ils le pouvaient et maintenant ils sont à un ou deux jours derrière nous. Puis ils ont mis une pression énorme sur le gouvernement grec, affaibli par la crise économique, pour l’obliger à ne pas laisser partir le cargo grec et le bateau de passagers greco-suédois. A cause de ces pressions, nous avons dû retarder notre voyage deux fois et demander aux Turcs, à leurs 500 passagers et aux amis américains qui étaient prêts à partir de nous attendre. C’est ce qu’ils ont fait heureusement ! Jusqu’à la dernière minute avant leur départ de Grèce, nous ne savions pas si les deux bateaux auraient l’autorisation du gouvernement grec, mais finalement le gouvernement grec a décidé de prendre ses responsabilités en agissant comme un Etat souverain et a laissé le cargo et le bateau de passagers quitter le port du Pirée à Athènes.
Le deuxième set a eu lieu hier, dans la partie grecque de Chypre, là où nous avions négocié avec le gouvernement d’embarquer une délégation VIP deparlementaires européens et nationaux de Suède, d’Angleterre, de Grèce et de Chypre. Alors que les deux bateaux de Grèce, le bateau américain venant de Crète et les 4 bateaux turcs étaient déjà au point de rendez-vous attendant que la délégation VIP arrive et embarque à notre bord, nous avons reçu la nouvelle que notre délégation était encerclée par la police chypriote dans le port de Larnaka et interdite de bouger où que ce soit. Chypre, un pays européen, était en train d’interdire a des parlementaires européens de se déplacer librement sur son sol, en rupture complète de toute législation et réglementations européennes ! Alors que nous commencions à négocier avec le gouvernement chypriote, nous avons clairement compris que ce changement soudain d’attitude envers nous était dicté directement par Israël. De sept heures du matin jusqu’au soir, le gouvernement de Chypre nous mentait, disant que c’était un malentendu que les VIP aient été autorisés à embarquer pour n’importe quelle direction qu’ils souhaitaient, que c’était juste une question bureaucratique à résoudre. Mais rien ne s’est passé et nos parlementaires ont été pris au piège. Le gouvernement chypriote agissait comme un auxiliaire d’Israël et nous a fait perdre un temps crucial. Ce matin, la délégation VIP a décidé que le seul choix qui restait était d’aller au port de Formogossa dans le Nord de Chypre sous contrôle turc, et de là prendre un bateau rapide pour nous rejoindre au point de rendez-vous. Bien sûr, parce que notre coalition est formée de Turcs et de Grecs et de Chypriotes, la Chypre du Nord qui est sous occupation turque, est une question politique très importante. Et envoyer notre délégation prendre un bateau dans le port de Formogossa, encore sous embargo des Nations Unies, est une question politique encore plus importante. Cela aurait pu briser le dos de nos amis grecs et chypriotes de la coalition. Ce fut presque le cas. Mais c’est le contraire qui s’est révélé. Notre coalition tient toujours. C’est le parti chypriote au pouvoir qui est sur le point de se briser, et les 7 parlementaires grecs et chypriotes qui faisaient partie de la délégation et ne pouvaient pas aller au nord de Chypre sont furieux contre le gouvernement chypriote. Un immense débat a toujours lieu en ce moment en Grèce et à Chypre sur ce qui s’est passé et sur notre flottille pour Gaza. Dans une heure ou deux, 80% de notre délégation VIP embarquera sur nos bateaux et nous partirons pour Gaza comme prévu. Donc nous pouvons dire qu’Israël a perdu les deux sets qu’il a joués.
Dans quelques heures, le dernier set, crucial, commencera quand nous entrerons dans les eaux de Gaza. Bien sûr, matériellement, il serait très facile pour Israël de nous stopper et nous arrêter, mais le coût politique qu’ils auront à payer sera énorme. Vraiment énorme, à tel point que toutes les ruses et les pièges qu’ils ont tenté de mettre sur notre route ont réussi à faire une seule chose : sensibiliser de plus en plus de gens partout dans le monde sur notreflottille et sur la situation de Gaza. Et de tout ça, nous apprenons quelque chose : la peur n’est pas de notre côté, mais du côté d’Israël. Ils ont peur de nous parce que nous représentons la colère des gens tout autour du monde. Les gens qui sont mécontents de ce que l’Etat criminel d’Israël fait aux Palestiniens et à chaque amoureux de la paix qui ose prendre le parti des opprimés. Ils ont peur de nous parce qu’ils savent que, dans un proche avenir il y aura encore plus de bateaux à venir à Gaza comme il y a de plus en plus de personnes à décider de boycotter Israël chaque jour.
Thomas Sommer-Houdeville, depuis l’un des bateaux de la flottille de Gaza
* coordinateur de la campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (ccippp)