CDEN du 9 décembre : la restructuration de l’école primaire à marche forcée, c’est parti !

Appliquant sans complexe la méthode sarkoziste, l’IA réhausse les seuils d’ouverture et de fermeture pour les écoles élémentaires et primaires, annonce une vague de fusions et regroupements d’écoles, en ayant que faire des avis divergents, pourtant majoritaires :

  • En moins de 10 jours notre pari de réunir 1000 signatures contre la modification de la grille départementale s’est trouvé largement dépassé. Les organisations syndicales et la FCPE ont remis jeudi soir 2768 signatures (et plus d’une centaine nous parvenait encore vendredi !)

  • Lors de ce CDEN, hormis la représentante “des personnalités qualifiées désignées par le Conseil Général”, les élus, les parents d’élèves, les représentants syndicaux, ont tous exposé des arguments pour demander le maintien des seuils actuels pour les écoles élémentaires et primaires. La FSU a donc demandé un vote : 15 contre la modification de la grille – 0 abstention – 1 pour !

Dans le plus grand mépris des règles démocratiques, l’IA décide seul et applique à la lettre la feuille de route ministérielle, il faut coûte que coûte fermer des classes pour récupérer des emplois, peu importe les conséquences. Il est paradoxal que ces décisions interviennent alors que les résultats de l’enquête PISA qui viennent d’être publiés confirment les données de l’OCDE et le dernier rapport de la cour des comptes : le système éducatif français apparaît comme l’un des plus inégalitaire. Pire, il se caractérise par une corrélation importante entre inégalités scolaires et inégalités sociales. En augmentant le nombre d’élèves par classe, ce sont une fois de plus, les élèves qui présentent le plus de difficultés qui auront le moins de chance de trouver une aide efficace, à la hauteur de leurs besoins.

La déclaration FSU est en page 4 du bulletin FSU n°94 du 9 décembre 2010; Vous pouvez également la retrouver sur notre site internet en cliquant ici

Ci-dessous le compte-rendu chronologique des points abordés au CDEN

Rentrée 2010, les effectifs :

50 437 élèves dans le premier degré en Sarthe, soit 26 de moins.

9 146 élèves dans le premier degré privé, soit 38 de moins.

Notons au passage que la scolarisation des 2 ans est passée dans notre département, sous la barre des 10% en cette rentrée : 9.3 % alors que la moyenne nationale est encore de 11,6%. Alors qu’il y a 10 ans, plus de 40% des 2 ans étaient scolarisés en Sarthe.

Au cours des 5 dernières années, c’est donc la remise en cause de l’accueil des 2 ans qui a servi d’amortisseur à la hausse démographique.

Masterisation :

L’IA distingue et présente les différents dispositifs.

  • PE Stagiaires : 24 (+ 2 en renouvellement et 6 en prolongation, il s’agit d’ex PE2 qui sont en attente de validation, principalement pour cause de congés lors de l’année de formation).

    Le tutorat mis en place pre
    nd la forme de 14 journées réparties sur l’année.

    En situation d’observation et de pratique accompagnée jusqu’aux vacances de Toussaint, ils sont aujourd’hui en responsabilité sur une classe d’un niveau équivalent à celui de la première période (classe de leur maître d’accueil temporaire ou de leur maître formateur). 7 sont en cycle 1, 5 en cycle 2 et 12 en cycle 3.

    14 effectuent des remplacements de congés maternité (3 à partir de janvier seulement, ils ont jusqu’ici effectué d’autres remplacements ponctuels), 1 est nommé sur le poste d’un enseignant qui part en retraite en cours d’année et 4 sur des congés longs.

    Ils bénéficient de 3 semaines de formation continue l’antépénultième semaine avant les vacances de Noël, de Février et de Pâques.

  • Etudiants en Master 2 admissibles au concours 2011 : ils sont 33 à l’IUFM du Mans dont 29 ayant passé le concours dans l’académie Pays de Loire. Ils effectuent un stage en responsabilité, de 18 journées à raison d’un jeudi par semaine pendant 18 semaines.

  • Etudiants en Master 2 non admissibles au concours 2011 : ils ont la possibilité d’effectuer s’ils le souhaitent un stage d’observation. 37 ont formulé une demande, ils seront accueillis en binôme, 18 journées (stage filé) dans la classe d’un maître formateur.

  • Etudiants en Master 1 : ils sont 94 inscrits à l’université du Maine. Ils vont effectuer un stage d’observation en binôme également. 47 maîtres d’accueil temporaires les accueilleront pendant 18 journées.

A l’issue de cette présentation édulcorée de la situation, la FSU tient à émettre des réserves :

  • Le fait que les PE stagiaires interviennent dans le même cycle tout au long de l’année scolaire, permet très certainement une plus grande efficacité dans l’exercice de leur mission pour cette année mais va poser problème l’an prochain. Ces 24 stagiaires vont participer au mouvement et seront nommés sur des postes sans pouvoir choisir le cycle. Nous rappelons que la formation à l’IUFM, telle qu’elle était encore pratiquée l’an dernier, outre le fait qu’elle était plus conséquente et plus fournie dans sa partie théorique, comportait trois stages en responsabilité : le stage filé et deux stages de 3 semaines. Ces trois stages permettaient aux PE2 d’exercer dans les 3 cycles.

  • La situation des 4 stagiaires actuellement positionnés sur des congés longs correspond à des remplacements qui avaient démarré dès la rentrée scolaire, l’IA nous le confirme. On a donc déplacé des ZIL ou brigades, qui pensaient rester l’année entière et avaient lancé différents projets pédagogiques. Leur départ et leur remplacement inattendus ont laissé un sentiment amer partagé par les équipes, les élèves, les parents. Cela ne facilite nullement l’arrivée dans le métier du ou de la collègue débutant-e.

  • Le principe du tutorat présente l’inconvénient de ne pas permettre les regards croisés. Encore l’an passé, la variété des modules de formation tant pratiques que théoriques favorisait la confrontation des points de vues et analyses et l’intervention de différents interlocuteurs. Cette année, hormis les 3 semaines de formation en regroupement, ce qui est largement insuffisant, les stagiaires ont essentiellement une personne référente, leur tuteur.

  • D’une manière plus gobable, la mise en situation de personnes non formées favorise une transmission des savoirs essentiellement basée sur la modélisation ou la reproduction, la mise en perspective des pratiques, la découverte des apports des recherches en pédagogie sont mises de côté.

  • Au delà de la formation initiale cette réforme a également des conséquences au niveau de la formation continue des titulaires. N’oublions pas que lorsque les PE2 partaient en stage en responsabilité, les titulaires se rendaient à l’IUFM. Le volume global de l’offre en formation continue, est ainsi passé de 120 places environ pour 2 fois 3 semaines à 33 places pour 18 jours !

  • Enfin nous rappelons que la réforme de la masterisation avec la forte réduction du nombre de postes au concours qui l’accompagne correspond à une grande injustice générationnelle. Le pacte de l’équité entre générations qui impose une régulation à moyen terme de l’évolution du nombre de places, est rompu d’un seul coup. Pour les jeunes sarthois, les chances d’accéder au métier d’enseignant, sont brutalement réduites de 75%

Seuils d’ouverture et fermeture :

L’IA présente les nouveaux seuils :

  • pas de changement pour les écoles en ZEP

  • écoles élémentaires et primaires : le contrat en vigueur pour les ouvertures devient le seuil (soit plus 1). Le seuil de fermeture est également ré-haussé de 1.

Pour visualiser les tableaux récapitulatifs cliquer ici

La déclaration de la FSU est en page 4 du bulletin FSU n°94 du 9 décembre 2010. Vous pouvez également la retrouver sur notre site internet en cliquant ici

Par cette déclaration nous rappelons que les opérations de carte scolaire sont ou doivent être la traduction de l’ensemble des objectifs d’une politique éducative et non pas simplement un exercice de gestion. Au-delà des arguments comptables de la nécessité de s’adapter au dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur 2, rien ne peut justifier une remontée des effectifs par classe.

Nous abordons également la question des fusions et regroupements d’écoles, mise à l’ordre du jour par tous les IEN dans bon nombre d’écoles. L’IA confirme que beaucoup de dossiers sont à l’étude sans donner de chiffres précis. Pour lui, le regroupement a pour but d’améliorer l’efficacité de la direction d’école, notamment dans le cadre de l’attribution d’une décharge plus conséquente. Il ajoute qu’il envisage l’attribution de 2 jours de décharge dès 9 classes contre 10 règlementairement.

Pour la FSU, les opérations de carte scolaire prennent ainsi tout leur sens. D’un côté on descend les seuils de maternelle, mais de l’autre on les fusionne avec les élémentaires, ce qui annule, voire même inverse les conséquences ! Au delà de la question de la maternelle qui va perdre sa spécificité, d’autres regroupements sont à l’étude (élémentaire/élémentaire) là encore, l’objectif comptable est clair : plus les écoles sont petites, plus elles sont coûteuses en nombre d’enseignants, il faut remédier à cela !!!

Les orientations de la carte scoalire proposée par l’IA s’inscrivent totalement dans les hypothèses proposées en juin par le ministère pour récupérer des postes, particulièrement la fiche mode d’emploi n°1. Pour la visualiser, cliquez ici

Après plusieurs interventions des différentes parties, la FSU demande un vote. Parmi les présents ayant statutairement la possibilité de prendre part au vote, 15 se prononcent cont
re la modification de la grille d’ouverture et fermeture pour les classes élémentaires et primaires. Seule la représentante “des personnalités qualifiées désignées par le Conseil Général” vote pour.

Elections de parents d’élèves / tenue des conseils d’école :

L’IA présente le taux de participation qui reste faible. La tendance est au développement des listes non affiliées à une fédération.

La FCPE rappelle la nécessité d’une véritable campagne d’information des parents et ce, dès l’inscription des élèves. Elle constate que la période de vote n’a pas été cette année propice à la participation puisqu’elle a coïncidé avec une période de forte mobilisation sociale des enseignants, des parents et aussi des jeunes lycéens, mobilisation par ailleurs totalement légitime.

Il est rappelé que les parents suppléants peuvent siéger et voter en cas d’absence du titulaire. Les textes prévoient également qu’ils peuvent être présents en qualité d’observateur si le titulaire est présent.

L’IA souhaite que cette possibilité soit à l’appréciation du directeur ou de la directrice afin de respecter la parité (rappel : autant de parents élus que de nombre de classes, donc d’enseignants)

RASED :

La FCPE déplore les nouveaux types d’intervention des membres du RASED qui dans certains secteurs engendrent l’abandon du cycle 3 et/ou des écoles rurales, pour toute la première moitié de l’année au moins. Elle s’inquiète du devenir des RASED.

L’IA réfute cette analyse. Il rappelle qu’il a mis en place un groupe de réflexion qui rendra compte de ses propositions dans le cadre des instances paritaires courant janvier. Il précise qu’une carte sera accessible sur le site de l’inspection académique afin de permettre une visualisation de toutes les écoles du département où les RASED sont intervenus en période 1 et 2.

La FSU confirme les propos de la FCPE, si aucun poste RASED n’a effectivement été fermé l’an passé, les très faibles départs en formation n’ont pas permis de pourvoir tous les postes. Trois postes E sont actuellement occupés par des personnels non spécialisés et qui plus est, sortant d’IUFM. Nos inquiétudes sont grandes pour l’année prochaine, car si l’administration n’anticipe pas les départs en retraites, comment les postes seront-ils pourvus ? Au-delà de la question des moyens c’est la nature même des RASED qui est remise en cause aujourd’hui par le fonctionnement imposé par les IEN, c’est-à-dire les aides dites “massées”. Par son approche pluridimensionnelle, le RASED est censé fonctionner en équipe avec des professionnels ayant chacun leur spécificité (E, G ou psychologue), pour répondre individuellement à tel ou tel type de difficulté de tel ou tel enfant. Le dispositif qui consiste à ne placer sur une période ou sur une école ou un niveau, que le maître E ou que le maître G, peut permettre le travail de prévention certes, mais ne répond pas efficacement au travail de remédiation.

EVS

Pour cette partie, voir notre compte-rendu spécifique en cliquant ici

Collège Anne Frank

L’IA affirme que les inquiétudes des parents quant au devenir du collège ne sont pas fondées. Que le temps de la réflexion sur le fonctionnement du projet expérimental est forcément long, mais qu’il n’y a pas à tirer de conclusions hâtives.

Pour lui, le problème des locaux ne correspond qu’à des difficultés ponctuelles. Il dit ne pas avoir été saisi d’une situation qui serait préoccupante !!!

EPEP

L’IA rappelle que cette question n’est pas encore à l’ordre du jour, ni sous la forme des RS, ni des E2P. Il ne s’agit que de préconisations dans le cadre d’un rapport parlementaire. Le Maire de St Pavace s’étonne alors des propos tenus lors d’un conseil d’école sur sa commune.

La FSU confirme que les mêmes propos lui ont été rapportés sous l’appellation “la mise en place des réseaux d’écoles autour d’un même collège”, ils émanent de plusieurs écoles de la même circonscription. L’IEN concerné allant même jusqu’à parler “d’éco-collège sous l’autorité du principal du collège.”

L’IA détaille alors la notion de réseau d’école, à visée essentiellement “pédagogique” selon lui. Les projets d’école qui arrivent à échéance, doivent être mis en cohérence avec le projet d’établissement du collège de rattachement et réciproquement. De même, le projet d’établissement étant réalisé à partir d’un contrat d’objectifs, le réseau d’écoles rattachées au collège devra lui aussi élaborer un contrat d’objectifs.

Pont de l’Ascension

Les écoles seront fermées le vendredi 1er juin. Les écoles travailleront le mercredi 29 mai toute la journée à la place.

Rythmes scolaires

La FSU s’étonne que cette question n’ait pas été mise à l’ordre du jour de ce CDEN, alors que la première vague de conseils d’écoles s’achève et que l’IA a organisé une conférence en novembre sur le sujet. Nous rappelons que nous ne désintéressons nullement de cette question, même si pour nous, toute modification de l’organisation de la semaine ne doit se faire que dans un cadre national, sans correspondre à un désengagement de l’Etat, et en gardant comme objectif premier et essentiel : le respect des rythmes de l’enfant.

L’IA rappelle qu’un IEN et un médecin scolaire sont chargés de mener la réflexion pour notre département, qu’ils rendront prochainement les conclusions des synthèses des informations recueillies dans le cadre des conseils d’école.

Il ne fait pas de commentaire sur la conférence du 16 novembre, expliquant simplement qu’un compte-rendu est sur le site de l’Inspection Académique.

Pour la FSU, ont siégé à ce CDEN : Catherine Le Gall, Bernard Lebrun et Emmanuel Marpaud