Compte-rendu du CDEN du 20 octobre 2022

Autour de la table : une dizaine de représentant-s syndicaux dont 5 FSU, 5 représentant-es de parents (FCPE), une représentante de la FAL, un représentant des DDEN, des élu-es, 5 membres de l’administration de l’éducation nationale, bien sur DASEN et Préfet. En tout une trentaine de participant-es dans la salle Busson de la préfecture.

La FCPE, la FSU et FO produisent une déclaration liminaire.

Celle de la FSU :

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN, Monsieur le Préfet et ses services, élu·es, parents, et partenaires des écoles, la FSU remercie le directeur académique et ses services d’avoir communiqué à l’avance le diaporama proposé ce soir. 

 « Les chiffres sont des êtres fragiles qui, à force d’être torturés, finissent par avouer tout ce qu’on veut leur faire dire ». C’est un bel aphorisme du démographe Alfred Sauvy, pas spécialement accusable d’anti-science, qui nous semble adapté à la situation.

La FSU pourrait reprendre terme à terme les éléments cités, leur mode de sélection:

    • Discordance entre les moyens mis pour dédoubler simplement les classes de GS, CP, CE1 (165 postes soit 6% des moyens du département), qui laissent les autres niveaux dans des effectifs surchargés.
    • En comparaison faiblesse des moyens dédiés aux RASED pour accompagner la difficulté scolaire (seulement 3,3%)
    • Que dire du soutien réel aux écoles de 2 et 3 classes alors qu’elles représentent 1/3 des écoles (128 sur 400) et qu’elles n’ont que 12 journées par an de décharge.
    • Que dire de l’augmentation de 136 % des élèves notifiés en 2 ans, et la non augmentation des postes spécialisés pour accompagner cette réalité. 
    • Que dire du calcul  E/C* sans les élèves d’ULIS, alors que la réglementation ne parle plus de CLIS, ce qui devrait interdire de compter les effectifs de classes hors ceux d’ULIS.

Mais nous n’irons pas plus loin sur ce terrain qui mériterait un temps considérable.

Le poète Edouard Glissant rappelle, dans son ultime conférence publique en 2010 que « rien n’est Vrai  tout est vivant ». La formule est forte, et ne légitime bien sûr pas le mensonge. Elle dit simplement que la réalité se comprend mieux en considération du vivant, de la multiplicité de ce qui se vit, qu’en considération de ce qui se calcule, de ce qui répond à la logique mathématique pure, d’un Vrai absolu qu’il écrit d’ailleurs avec une majuscule sur le v.

Et c’est bien de cette réalité dont nous voulons vous faire part dans cette instance importante, qui met l’institution scolaire au cœur du débat démocratique.

Ce qui se vit dans les écoles aujourd’hui c’est un manque patent de remplaçants et de remplaçantes. Plus de 40 classes non remplacées la semaine dernière d’après une information donnée ce matin même par vos services. Et cela n’est plus exceptionnel, alors même que la situation épidémique est inquiétante mais pas flambante.

Cela place les écoles dans des situations intenables. Des remplaçant-es sont affecté-es un jour, puis déplacé-es sur plus urgent. Les familles ratent souvent le coche du jour de remplacement, les remplaçant-es se retrouvent avec une demie classe, et pour le lendemain personne ne peut dire avant la fin de la classe s’il y aura ou pas présence enseignante.

Nous n’incriminons pas le service du remplacement. Nous comprenons parfaitement que pour ce service composé de si peu d’agent-es, placer de tels nombres de remplaçant-es lors de la première moité de matinée relève de la gageure et que cela explique l’incapacité à donner les réponses souvent impatiemment attendues par les parents.

Ce sur quoi nous insistons, c’est que de tels niveaux de non-remplacement ont pu se comprendre lorsque la première vague a frappé. Notre société a été incapable, après des années d’économies sur la santé, de réagir correctement à l’arrivée de ce virus. Et l’école n’a pas échappé à ce contexte avec une impréparation notoire qui s’est peu à peu comblée.

Mais aujourd’hui, nous devons lutter contre une habitude qui devient un impensé (un habitus au sens donné par Pierre Bourdieu) qu’il est normal de voir tant de classes non remplacées. La crise est le moteur de déréglementations majeures comme le rappelle Naomie Klein, autrice de la Stratégie du choc. Une fois les habitudes et droits démantelés, les choses s’acceptent et les personnels accueillent avec fatalité des élèves en gardiennage au fond de leur classe… Situations lourdes de conséquence sur leur métier, sur leur santé au travail, à un niveau jamais atteint.

L’administration constate que les absences sont nombreuses, et qu’une part importante de ces absences n’est pas en relation avec le COVID. Mais que  faut-il pour y remédier ?

Nous le disons depuis des mois, la réalité c’est une souffrance au travail croissante, qui immanquablement rejaillit sur les élèves et les familles. Les situations d’enfants qui explosent le cadre se multiplient et nous inquiètent.

Les enseignant-es sont dépassées par une augmentation des souffrances psychologiques, des troubles de l’attention, et des violences consécutives qui animent des enfants de plus en plus nombreux. Cela atteint parfois le stade de danger grave et imminent, quand une collègue s’est retrouvée aux urgences après avoir reçu une chaise en pleine tête, et que l’enfant a été de nouveau accueilli les jours qui ont suivi. La déscolarisation de l’élève et son changement d’école ne sont que des mesures d’urgence qui ne sauraient nous convaincre qu’une vraie solution a été trouvée pour cet enfant.

Pour la FSU, ce n’est évidemment pas l’enfant le problème, mais l’organisation même de l’École qui n’est plus adaptée, par le manque de moyens structurels fruits de nombreuses années d’austérité qui se poursuivent et s’aggravent. Dans le primaire, l’organisation « un adulte un groupe » a atteint ses limites. Un plan ambitieux devient indispensable pour que des maîtresses et des maîtres soient nommé·es en surnombre dans les équipes des écoles, libérant des moyens humains, de lien, pour gérer cet inattendu qui se développe partout et qui est lié à ce vivant dont parle Glissant.

La souffrance est visible au travers des arrêts maladie, des fiches SST déposées, mais aussi des démissions, qui augmentent. Et nous l’avons déjà dit au dernier CDEN, ce sont souvent celles et ceux que leur métier passionne qui, écœuré·es, découragé-es, pensent à se reconvertir après des années passées à exercer dans des conditions qu’ils et elles décrivent comme contraires à leurs valeurs. Un tiers des enseignants et enseignantes disent ne plus envisager leur avenir dans l’éducation nationale. L’état de dégradation des salaires, dans cette période de forte inflation, a généré deux mouvements forts de contestation les 29 septembre et 18 octobre dernier, et participe de cette absence d’attractivité des métiers.

Les relations aux collectivités sont parfois difficiles, notamment en ce moment autour des questions d’aération : d’un coté les consignes d’aérer données par l’ARS et l’administration de l’éducation nationale, de l’autre des collectivités qui demandent de ne pas aérer pour économiser du chauffage. Au milieu les enseignant·es. Les capteurs CO2 sont de ce point de vue des outils de régulation qui permettent d’aérer juste ce qu’il convient, en faisant dépenser le moins de chauffage possible. Nous déplorons vivement la position du Conseil Départemental de refuser obstinément d’équiper les collèges de ces appareils. Et constatant que peu d’écoles sont équipées, nous pensons que ces équipements devraient être fournis par l’État. Un vaste plan visant à rendre neutre énergétiquement l’ensemble du bâti scolaire devrait être programmé et mis en œuvre pour compléter ces efforts pour le climat.

Puisque nous en sommes au secondaire, les conditions de postes y sont problématiques aussi. Des disciplines sinistrées, des professeur·es arrivé·es très tardivement, et des situations encore de postes non pourvus. Les méthodes managériales qui s’imposent aussi dans la gestion des établissement placent les collègues dans des difficultés intenses, elles aussi visibles dans des fiches SST.

La décision de doter 30 000 jeunes en bracelets connectés, ce sont les termes utilisés par le conseil départemental en juin, rebaptisés montre sport-santé en septembre, vient encore ajouter du trouble chez les enseignant·es d’éducation physique et sportive et dans toute la communauté scolaire. La FSU a produit un communiqué qui détaille les impacts pédagogiques, démocratiques, d’habitude à l’ingénierie sociale, d’une telle initiative, et appelle à beaucoup plus de prudence. Reste que dernièrement, il a encore été rappelé que les données seront bien collectées par les professeurs d’EPS (via leur téléphone portable personnel !!!) et transmises pour étude, sans précision suffisante sur la manière de garantir l’anonymat, et sans envisager que les professeur·es d’EPS ne sont en rien habilité·es à prélever de telles données de santé. Pour nombre d’entre elles et eux c’est une objection éthique qui les arrête. La santé des élèves passe d’abord par du lien de qualité, conditionné à l’abaissement des effectifs, à l’intervention facilitée d’une pluriprofessionalité dans les établissements, (plus d’infirmièr-es, d’assistant-es de service social, de médecins…). Il y a là un mélange des genres entre décision politique et liberté pédagogique que nous contestons.

Comment ne pas évoquer non plus la situation de nos collègues AESH (soit 110 000 personnels qui dépendent de l’éducation nationale) qui vivent toujours en moyenne au dessous du seuil de pauvreté.

Les AESH du second degré notamment sont plongées en cette rentrée dans un changement d’organisation qui ajoute encore à leur précarité. En effet, elles ont découvert que les temps de midi pendant lesquels elles accompagnent leurs élèves ne sont plus payés par l’éducation nationale. C’est un désengagement de l’État qui les place dans une incertitude importante. Les collectivités locales — le département en l’occurrence — ne sont elles pas aptes à financer des contrats de travail et de quel type ? Pouvez-vous les rassurer sur ce point?  Cela crée des problèmes qui vont jusqu’à la déscolarisation d’élèves en situation de handicap et qui compromettent leur scolarité comme leur épanouissement personnel. Cela place les familles dans des stress et des gestions pratiques intenables.

Dans les lycée professionnels, le 18 octobre a été une journée de mobilisation exceptionnelle rassemblant toutes les organisations syndicales sans exception contre la réforme de la voie professionnelle projetée par le gouvernement. La multiplication des temps de stage et de l’apprentissage pour les élèves condamne les lycées professionnels à n’être plus ce que l’ensemble de ses personnels souhaite qu’ils soit : une école qui forme au métier, mais sans oublier la formation des  citoyennes et des citoyens, la formation au droit du travail, à tout ce qui n’est pas jugé directement propre à une employabilité sèche : la culture, l’histoire, en un mot les humanités. Ce sont les enfants de milieu populaires qui sont victimes de cette approche sans ambition éducative, sans ambition diplômante et certifiante. C’est un avenir insécurisé que propose cette réforme à la jeunesse qui est scolarisée dans ces établissements. Un avenir de soumission totale à l’employeur. Nous ne l’accepterons pas car à nouveau, cette réforme vise à soutenir le capital contre le travail, contre la démocratie au travail.

Au-delà des chiffres du tableau proposé, l’éducation nationale va mal.

La dernière carte scolaire n’a de ce point de vue pas été du tout à la hauteur de ces mutations nécessaires.

Et sauf à désirer ce dysfonctionnement chronique pour mieux préparer la privatisation de l’école publique, les élu-es locaux et nationaux, doivent l’entendre. 

Nous parlons là du cœur de la République, de l’institution qui forme les générations futures.

Nous le redisons, l’abandon des milieux populaires est un choix politique qui renforce les extrêmes droites, historiquement ennemies de la démocratie et de la République. 

Nous appelons l’ensemble des présents et présentes en cette instance, à bien mesurer cette réalité, encore une fois au delà des courbes proposées, et à impulser, aux divers niveaux qui sont les nôtres, une toute autre politique scolaire, ambitieuse, émancipatrice.

Cette déclaration, peut-être iconoclaste, qui prévient que nous ne serons pas dupes des chiffres, qui réfère à un poète, est la conséquence d’un choix assumé et pesé. Ce n’est pas une posture accessoire, ni même à prétention esthétique. C’est le fruit d’une réflexion que mène la FSU, notamment dans ses stages, sur la nécessité, face à une langue technocratisée et fermée, d’ouvrir à des imaginaires multiples, de réensemencer les mots, et de ramener incessamment le terrain, le vivant, le vécu, comme réponse aux propos chiffrés, algorithmiques, gestionnaires, abstraits, assénés dans les instances officielles.

Intervention du DASEN

à partir du document « Conseil Départemental de l’Éducation Nationale. Rentrée 2022 »

Le DASEN précise après la déclaration FSU, qu’il tiendra « un propos qui s’attachera à être au plus près du terrain ». Il articulera son analyse à partir de ce document.

Le document comporte trois parties, le premier degré, le second, puis une partie sur la maîtrise des savoirs fondamentaux- Égalité- Bien être.

Dans la partie 1er degré le document spécifie en page 3 une baisse des effectifs de 422 élèves. Quand la prévision était de 801. Aucune explication ne vient accompagner ce décalage important.

Le propos se déroule ensuite sans interruption : P/E qui s’améliore, E/C qui s’améliore, Balance des postes équilibrée (c’est heureux, précise le DASEN), …. Sur ce dernier point la FSU se permet de réagir et exprime à vive voix son désaccord. Le déroulé continue : décharges de direction conformes à la règle, … L’ensemble est énoncé sur un ton apaisé laissant entendre que tout va pour le mieux.

Dans la partie 2nd degré on constate aussi un différentiel entre la prévision d’effectif des collèges à -271, qui s’est avérée chuter sur un constat à -61. Là encore pas d’explication sur cet écart de 210 élèves.

Pour le lycée (y compris post-bac), une baisse régulière est constatée : depuis 2018 où l’effectif était de 12 428 à cette année où il est de 11 681 élèves, ce sont de nombreux élèves en moins qui poursuivent des études. La FSU propose l’hypothèse que parcours sup n’incite pas à se projeter de façon sereine sur le post-bac. Le DASEN enjoint à ne pas généraliser les expressions. Aucune autre hypothèse n’est produite.

Le propos tenu sur l’évaluation est celui d’un outils au service des collègues, pour remédier en fonction des résultats.

Sur la dernière partie la situation des ULIS est abordée et la FSU rappelle la mobilisation de juin dernier, qui annonçait les manques de place en Ulis. Les données ne traduisent pas cela, mais beaucoup d’élèves affrontés au manque de place ont été orientés vers les SEGPA dont l’augmentation des effectifs est visible. La FSU confirme son propos liminaire : on peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres.

Parole accordée aux organisations présentes

La FSU intervient par la voix de 5 représentant-es qui se succèdent. L’essentiel de l’assemblée est silencieux. La plupart des membres du CDEN n’interviendront pas du tout, y compris des représentant-es syndicaux-ales. La séance est essentiellement un échange entre délégation FSU, DASEN, IA adjoint, et Préfet.

Voie Professionnelle

Une intervention FSU s’exprime à propos de la voie professionnelle. Un propos ancré sur le terrain, en l’occurrence Sablé, qui témoigne de la difficulté, pour les élèves et les profs, à trouver des entreprises accueillantes dans la situation actuelle de 22 semaines de stage, soulevant ainsi la difficulté concrète qui est imposée par la réforme en passant à 33 semaines.

La FCPE souligne sur cette question, à la suite de la FSU, qu’un tel abandon des disciplines d’enseignement général sera, pour les élèves du pro, un frein, pour ne pas dire une barrière, à poursuivre des études post bac, ou encore, une fois posté en entreprise, à progresser en interne.

Le Dasen ne répond pas directement aux questions posées en direct, mais lit une des questions diverses posées à l’avance par la FSU à propos de la voie pro. Cette dernière soulève la difficulté de garantir un choix d’orientation aux élèves, alors que la gestion des lieux d’apprentissage ne se gère plus au niveau académique, mais au niveau des bassins d’emploi. Toute autre question donc, à laquelle le directeur académique répond ainsi :

« Une réforme de la voie professionnelle a été initiée en 2018, avec une application marquée en 2O19. Le président Macron, au lycée Tabarly des Sables d’Olonnes, a évoqué un temps de concertation, d’évaluation des besoins, la volonté d’adapter l’offre de formation aux besoins. Un accompagnement des professeurs est prévu afin d’épouser au plus près l’éventuelle adaptation de l’offre de formation. On associera tous les acteurs… »

La FSU reprend en demandant précision sur l’objet de l’adaptation : adaptation à la formation de l’élève, ou adaptation à la demande des entreprises ? Pas de réponse.

Le bilan sur le sujet de la voie pro, c’est une absence de réponse aux deux questions initiales, et une réponse en creux sur la dernière : l’objectif c’est la satisfaction des employeurs.

Erreur de prévision de l’effectif départemental des élèves du 1er degré

La FSU interroge sur le différentiel entre le constat d’une baisses de 422 élèves et celui de la prévision qui était de 801. Sur quelles bases sont effectuées les prévisions, à partir de quels éléments ? La FSU souligne qu’il s’agit là d’un chiffre important puisqu’il fonde la carte scolaire. Et que l’enjeu est ici le niveau de confiance que nous accorderons à la prochaine prévision.

Le DASEN confirme cet écart important, lié à des hausses inattendues dans le rural. Il concède n’avoir pas d’explication facile à trouver.

Faiblesse des décharges de direction des petites écoles

La FSU pose la question suivante : les petites écoles de 1, 2 et 3 classes représentent un quart des écoles. Elles disposent de très peu de décharges (12 journées par an pas forcément réparties régulièrement). Ce sont ces écoles où on rencontre les enseignantes (femmes) les plus jeunes, avec une charge toute particulière sur leurs épaules.

L’IA Adjoint : les décharges de directions sont appliquées selon les règles nationales. Il confirme que dans ces écoles il y a beaucoup de personnels avec peu d’ancienneté. Il expose qu’une attention particulière leur est accordée à travers l’accompagnement des équipes de circonscription. « On n’a pas fermé pour préserver, car les effectifs sont parfois trop bas pour pédagogiquement être efficace ». Les effets de rentrée sont compliqués.

La FSU ne laisse pas passer un discours qui prétend protéger le rural. Elle rappelle que ce nouveau Dasen a rompu le moratoire tacite qui existait depuis 2017 en fermant des classes dans de toutes petites écoles. Pour mémoire est cité Semur en Vallon, école de trois classes passée à deux, Dissay sous Courcillon, école de quatre classes passée à 3. Dans les deux cas cela a eu pour conséquence le départ d’équipes expérimentées. Ce sont donc des déstabilisations importantes. Il faut savoir que ces structures se déstabilisent très vite, mais qu’elles mettent beaucoup de temps à retrouver une stabilité. La FSU rappelle aussi que sur Chahaignes, l’ouverture conditionnée à un comptage de rentrée a créé beaucoup d’incertitude. Cela a perturbé fortement les élèves du CP, avec toute la charge de ce niveau, qui ont commencé à Chahaignes et ont du déménager à Lhomme après quelques semaines d’école. De surcroît , avec une autre maîtresse que celle avec laquelle ils et elles s’étaient projetées.

Le LPI

La FSU pose une nouvelle question cette fois à propos du LPI : données non sécurisées. Seule l’information des parents est obligatoire, pas leur autorisation. Pas de droit de rectification visible. Quid de la CNIL?

Le DASEN répond qu’il n’y a pas d’injonction. « La mise en œuvre est progressive, considérant les difficultés techniques sur lesquelles nous butons encore ».

Avis à distance de la FSU :  En d’autres termes, pas de réponse…

Le remplacement

La FSU intervient sur le remplacement :
Il y avait 40 classes sans remplacement la semaine dernière. Le problème du remplacement dure depuis 3, 4, 5 semaines pour certaines écoles. Quand il y en a ce sont des remplacements une seule fois par semaine avec des gens différents. Il faut répartir les élèves, ou bien, quand les parents gardent les enfants chez eux, ceux et celles-ci n’ont pas d’école.

L’IA-adjoint confirme il y a en moyenne 40 classes non remplacées et ce depuis plusieurs semaines. Il rappelle les priorités de gestion de la pénurie : d’abord fournir les structures isolées, les absences longues, puis les CP et CM2.

Avis à distance de la FSU :  la réponse exprimée autrement c’est que la réalité est catastrophique mais qu’on continue comme avant…

Dédoublement d’effectifs

La FSU questionne sur les165 postes dédiés au dédoublement. Elle exprime un doute sur la pertinence de cette concentration de moyens sur trois niveaux, dans l’éducation prioritaire. Cela a pour effet d’appauvrir d’autres écoles, d’autres niveaux.

Pas de réponse de l’administration.

Avis à distance de la FSU :  le dialogue semble court; et pourtant, meme si l’enjeu relève du ministère, on pourrait espérer une envie de prendre en compte les retours de terrain.

Ulis

La FSU fait remarquer que dans un tableau page 10 le nombre d’élèves par classe ne compte pas les élèves d’Ulis. Elle rappelle qu’il n’est pas réglementaire de compter les effectifs de classe hors ulis puisque ces élèves sont inscrits dans une classe et viennent ponctuellement avec l’enseignant-e Ulis

Evaluations

La FSU intervient à propos des évaluations CP présentées p 10. Nous rappelons notre opposition à ces évaluations. Nous contestons les items : lire à voix haute. Cela prouve-t-il un savoir lire?

L’administration lit l’amélioration des résultats aux évaluations CP comme la preuve de la pertinence du dédoublement. La FSU propose une autre interprétation : à la rentrée 2020 les élèves ont été très perturbés par le confinement, partiellement déscolarisés.

La FSU revient sur l’expression répétée que les évaluations sont des outils au service des collègues : « Ce serait peut être le cas si ces outils n’étaient pas imposés ».

RASED

La FSU note que la part de 3,3 % des moyens accordée aux RASED est faible. Cela confirme un avis majoritaire de la profession, que les moyens accordés sont très insuffisants.

Pauvreté

La FSU fait valoir que selon une étude nationale qui vient de sortir, l’IPS (indicateur de pauvreté) de l’école Bachelard est le plus faible de toute la France métropolitaine, en 3ème position juste après Guyanne et Réunion et bien avant Créteil. La Sarthe est donc un département très paupérisé. La FSU insiste sur la nécessité de faire remonter ces données.

Professions en souffrance

La FSU soulève la très grande croissance des élèves notifiés visible dans le document, la faiblesse des places en ULIS, et les situations récurrentes aujourd’hui d’élèves qui explosent le cadre. Cela crée des situations explosives, dans lesquelles les professionnels souffrent. L’impasse est telle que l’administration leur conseille de solliciter auprès de médecins des arrêts de travail.

Questions diverses :

A une près, déposée par la FCPE, la FSU est à l’origine de toutes les questions diverses :

Question 1 :

Situation du remplacement :

La FSU est informée de nombreuses situations de non-remplacement, ou de remplacements sporadiques dans les écoles sarthoises, et ce depuis plusieurs semaines dans certains cas. Nous souhaitons avoir un point sur le nombre d’enseignant·es non remplacées, le nombre d’écoles concernées, et le nombre de jours de classe non assurés depuis la rentrée de septembre.
Dans la semaine qui a suivi la rentrée, 20 titulaires remplaçant·es étaient affecté·es sur des postes non pourvus ou des remplacements à l’année, ce chiffre a-t-il évolué ?

Que prévoit la DSDEN pour assurer la continuité de l’accueil et de l’enseignement dans tous les territoires ?

IA Adjoint : nous sommes dans une situation depuis octobre qui s’est dégradée sur l’absence et donc le remplacement. Sur cette période nous sommes dans une moyenne de 40 classes non remplacées. Les causes de ces absences ne sont pas connues précisément : maladie des enfants, maladies de saison,… Il rappelle les règles de priorité déjà énoncées plus tôt. Il précise que 25 titulaires sont affectés sur des postes à l’année. Les formations remplacées sont suspendues jusqu’aux vacances d’automne à l’exception des formations au cappei.

Question 2 :

Postes de psychologues scolaires

Sur les 30 postes de psychologues scolaires, combien sont vacants ?

Combien sont pourvus par des psychologues contractuel·les ? Combien ne sont pas pourvus ?
Que prévoit la DSDEN pour assurer l’égalité d’accès des élèves et familles au service de
psychologie scolaire dans tous les territoires ?

IA-adjoint : dans le 1er degré 22 postes de psyEN sont occupés par des titulaires. 6 sont occupés par des contractuels. Un recrutement de plus en est cours. En ce moment, il y a un poste non pourvu. La FSU rectifie : il y a aussi un poste de psy qui n’est pourvu qu’à mi-temps. Cela porte à 1,5 poste non pourvu.

Question 3 :

Postes UPE2A :

Sur les 6 postes d’UPE2A (prise en charge des élèves allophones), un poste n’est pas pourvu (secteur ) alors que les besoins sont réels. Quand ce poste sera-t-il pourvu ?

IA Adjoint : il y a un enseignant titulaire absent depuis plusieurs années. Nous sommes en réexamen de l’utilisation des moyens. Un personnel va être mis en poste sur cette mission, localisé à l’échelle du département.

Question 4 :

CAPPEI session 2022 :

combien de personnels étaient inscrits à la formation CAPPEI (stage et VAE) et combien ont été validé·es?

Réponse de l’administration :

18 personnes ont été inscrites à la formation. 16 personnels ont été admis-es.

Question 5 :

AESH

Combien y a t-il actuellement d’AESH dans le département ? Quel est le nombre d ‘élèves notifié·es ? Combien y a-t-il d’élèves en attente de notification ? Combien d’élèves notifié·es sont actuellement sans AESH ?

Réponse de l’administration :

Il y a1062 AESH… Mais nous sommes dans un processus de recrutement. Il y a 1990 élèves accompagnés par des AESH.

2334 élèves sont notifié en juin 2022.

Question 6 :

Formation des professeur·es stagiaires :

Les PES qui exercent à temps plein dans une classe ont appris par un message de la DSDEN que des journées de formation auront lieu pendant les vacances scolaires. La FSU-SNUipp a adressé le 7 octobre à M. le Directeur académique un courrier resté sans réponse. Le 17 octobre, les PES ont reçu une convocation valant ordre de mission pour une formation ayant lieu le 25 octobre, c’est à dire pendant les congés d’automne. Pour la FSU, cette organisation est en contradiction avec l’arrêté du 4 février 2022 qui stipule que « Ce crédit de jours de formation donne lieu à allègement du service d’enseignement du stagiaire. » De plus, de nombreux·euses collègues stagiaires témoignent de leur état d’épuisement après ces premières semaines de classe ainsi que de la nécessité pour elles et eux d’utiliser le temps des congés scolaires pour se ressourcer mais aussi pour préparer la période suivante.

La FSU demande donc à la DSDEN de mettre en place les formations sur le temps de travail, en conformité avec la réglementation.

IA Adjoint : il y a 56 PES à temps plein. Ils sont lauréats du nouveau concours de professeurs des écoles. Il y a 17 PES à mi-temps. Il rappelle la conformité de leur nomination mais ne répond pas à la question. Il confirme simplement que 2 jours sont effectivement sur les temps de vacance à l’INSPE.

Question 7 :

Bracelets connectés pour les collégien·nes.

La FSU a déjà fait part au dernier CDEN, ainsi que dans les instances sanitaires et par voie de presse de ses très grandes réserves quant à la distribution par le conseil départemental, avec le soutien de l’autorité académique, de bracelets connectés aux collégien·nes. Nous souhaitons qu’un point d’information soit réalisé sur les distributions déjà réalisées, et sur le futur déploiement, ainsi que sur le retour de la CNIL suite à sa consultation.

DASEN : il rappelle la nature 1ère de promotion du sport-santé « tous en forme ».
Projet déposé en janvier 2021, auprès de la fondation des JO 2024. Projet retenu dans le cadre des lauréats impacts … Présentation en UNSS en présence de représentant·es. L’objectif est de combattre la sédentarité des élèves. Il y a aussi un programme plus large manger/bouger, avec la participation volontaire d’équipe éducatives. Il expose la mise en place de défis physiques collectifs. 5 collèges sont concernés (public -privé). Cela est proposé aux élèves sous réserve d’accord formel des parents d’élèves. Vérification auprès de la CNIL.

Elu du Conseil Départemental :

Ce programme a suscité tout un travail collaboratif entre département et DSDEN. Le Département a souhaité s’engager avec l’UNSS dans une aide logistique et financière. Respect du programme en direction des élèves de 6e. Distribution de montres avec les chefs d’établissement. Retour d’expérience en cours. Comité de pilotage institué avec les partenaires du programme. Protection des données assurée. La cnil a été consultée (sur la rgpd), et aussi l’université de paris porteuse de l’application tous en forme. En fonction des retours on veillera à adapter le programme. On a pu avoir de nombreux échanges, il y a des points de vigilance à avoir.

FCPE : ce programme devait produire un plaisir d’activité. Nous sommes ennuyés par la dimension compétition.

La FSU est intervenue pour rappeler son communiqué de presse. Elle a ajouté un point sur la nature de ces bracelets qualifiés de trackers par le fabricant, ce qui signifie bien leur fonction première. Elle a questionné sur l’usage des téléphones personnels des professeur-es d’EPS à des fins de collectage.

Dasen : on partage la problématique de développer l’activité physique des élèves. Il y a eu des temps d’information des le début avec présence de collègues, les réserves nous les avons entendues. Elles alimenteront des échanges sereins dans le pilotage.