Communiqué de presse du SNES-FSU 72


Le SNES 72 tient à souligner que si les lourdes menaces qui planent aujourd’hui sur le collège du Ronceray se concrétisaient, tous les autres établissements du second degré des quartiers Sud du Mans en supporteraient les conséquences. Ils verraient en effet leurs effectifs augmenter sans être pour autant dotés de moyens supplémentaires. Avec des classes atteignant partout le maximum de trente élèves, on assisterait à une dégradation d’ensemble des conditions d’enseignement dans les collèges des Sources, du Maroc, Vauguyon et du Val d’Huisne.

Car l’objectif est bien de faire des économies sur le dos d’élèves qui, compte tenu de la composition sociale du secteur en question, ont le plus besoin de bonnes conditions d’études. En la matière la politique du Conseil général est totalement en phase avec celle de l’Etat. Dans un contexte où le ministère de l’Education supprime massivement des postes (16 000 à la rentrée 2010), la fermeture d’un collège est une occasion rêvée de récupérer des moyens, surtout quand cet établissement est classé « Ambition – réussite ». Car les quelques lignes budgétaires supplémentaires accordés à ce type d’établissement ne seront pas redéployées sur les autres collèges amenés à accueillir les élèves du Ronceray. Au vu des intentions et des stratégies ministérielles, le Snes 72 affirme que le seul moyen de maintenir les moyens dont dispose actuellement le tissu scolaire des quartiers Sud du Mans est de ne pas fermer le Collège du Ronceray.

Par ailleurs, le SNES 72 rappelle que d’autres fermetures de collèges sont envisagées dans le département : à Bessé-sur-Braye et à Saint-Cosme-en-Vairais. Le SNES 72 incite toutes les parties prenantes (personnels, parents d’élèves, élus) de ces deux secteurs à se mobiliser pour obtenir au plus vite un débat transparent avec les autorités responsables, Inspection académique et Conseil général.

Ivan Gâche et Lionel Quesne
Co-secrétaires départementaux du SNES 72

Jeudi et vendredi, les parents d’élèves du Ronceray appellent à une journée collège « mort et fermé ».

Le SNES avec les collègues a demandé une audience en urgance avec l’Inspecteur d’Académie.

Dans la presse

Collège du Ronceray : un vent de révolte se lève

La réflexion en cours sur une possible fermeture de l’établissement provoque de vives réactionsdans le quartier, bien au-delà des grilles du collège. Dès jeudi, des parents prévoient un blocage.

Plus de 200 personnes ont participé, hier soir, au débat sur l’avenir du collège du Ronceray, organisé par Christophe Counil, conseiller général PS des quartiers sud du Mans. De débat, il n’y en a pas eu. Invités, l’inspecteur d’académie Emmanuel Roy et Jean-Marie Geveaux, élu UMP du Département en charge de l’Éducation, ont décliné en invoquant d’autres obligations.

La soirée a été l’occasion, en revanche, de mesurer la levée de boucliers que suscite une éventuelle fermeture. Au centre social des Glonnières, la salle était comble : des enseignants du Ronceray et des collèges voisins, beaucoup de parents d’élèves, y compris des écoles du quartier, des anciens du collège…

« Pas le courage de venir »

Le maire du Mans a donné le ton avec une inhabituelle virulence : « Je regrette que les gens qui ont engagé cette réflexion n’aient pas le courage de venir en parler devant vous. Ils ont peur ! » Avant de viser directement l’inspecteur d’académie : « C’est quand même gonflé de rendre un rapport au Département sans même venir écouter les gens des quartiers. »

À la tribune, trois enseignants, au nom de l’équipe pédagogique, ont rappelé « les excellents résultats » du collège : les « +20 % de progression au brevet en 10 ans », les « 70 % de troisième qui vont jusqu’en terminale », dans un quartier populaire où « les élèves, à leur entrée en 6e, affichent un retard par rapport à la moyenne nationale ».

Branché sur 220 volts, Lahçen Belgana, président du centre social, résume en deux phrases le sentiment de beaucoup de parents : « Le Ronceray est un excellent collège. Mes enfants y sont passés et ils ont eu bac + 3 ou bac +4 ! » Tonnerre d’applaudissements.

Classé « Ambition réussite » par l’Éducation nationale, et donc doté de moyens supplémentaires qui permettent de maintenir des classes autour de 20 élèves, le collège du Ronceray est « un repère pour les familles du quartier », insiste un des enseignants. « S’il ferme, on supprime les dispositifs tissés entre les CM2 des écoles et le collège. » Un papa d’élève à l’école des Glonnières parle de « graves conséquences » car la fin du Ronceray ferait « disparaître les moyens supplémentaires accordés en parallèle aux écoles » du quartier.

Le collège bloqué jeudi

La mobilisation semble largement dépasser les grilles du Ronceray. Des représentants d’enseignants ou de parents des collèges des Sources ou Anne-Frank ont lu des motions de soutien votées dans leurs établissements. Outre une pétition qui circule déjà, les participants ont décidé la mise en place d’un comité de lutte contre la fermeture regroupant élus, parents, enseignants, associations… Avec un mot d’ordre : « Aucun collège ne doit fermer dans les quartiers sud. »

Dès jeudi matin, l’association de parents appelle à « garder les enfants à la maison » et à se retrouver devant la grille du Ronceray pour en bloquer l’accès. L’opération « collège mort et fermé » doit se prolonger le vendredi.

Ouest-France