La FSU 72 relaie l’appel lancé par la CIMADE (Comité inter mouvements auprès des évacués) à l’occasion du 2ème tour des élections présidentielles :
Parmi les enjeux importants du second tour de l’élection présidentielle du 7 mai, il en est un qui représente un véritable marqueur : celui des politiques migratoires. Choisir entre repli sur les peurs ou ouverture aux autres et au monde, n’est pas une question marginale.
Parmi les enjeux importants du second tour de l’élection présidentielle du 7 mai, il en est un qui représente un véritable marqueur : celui des politiques migratoires. Choisir entre repli sur les peurs ou ouverture aux autres et au monde, n’est pas une question marginale. Cela engage notre vision de la société dans laquelle nous voulons vivre, notre attachement aux valeurs de la démocratie et de la République.
Le programme « anti-immigration » porté par Marine Le Pen, et l’idéologie xénophobe qui l’accompagne, est non seulement fondé sur des contre-vérités, mais remet en cause des principes fondamentaux du droit international et des droits humains comme le droit d’asile ou le droit de vivre en famille. Cette régression morale et politique placerait la France au ban des nations démocratiques. Elle provoquerait aussi une crise sociale sans précédent en désignant les personnes étrangères (et leurs descendants), arrivées récemment ou installées depuis longtemps, comme des boucs émissaires. L’histoire nous enseigne que la stigmatisation des « indésirables étrangers » ouvre la porte à la haine, puis à la violence et aux conflits.
Dans la continuité de ses engagements de solidarité active aux côtés des personnes exilées et migrantes depuis près de quatre-vingt ans, La Cimade estime qu’il est de sa responsabilité d’insister sur le danger que représentent les propositions du Front national et de sa candidate, et d’appeler en conséquence à rejeter l’abstention ou le vote nul qui pourraient conduire au désastre si ces propositions étaient appliquées.
Elle accompagne cet appel à la vigilance citoyenne d’un appel à la responsabilité des futurs dirigeants politiques pour garantir la dignité et le respect des droits fondamentaux des personnes étrangères. La Cimade, de son côté, poursuivra inlassablement son action pour obtenir la mise en œuvre de mesures concrètes et urgentes :
l’instauration de voies légales d’accès pour les demandeurs d’asile afin d’en finir avec les morts et les souffrances sur les routes de l’exil ;
une interprétation plus large des critères de protection, adaptée aux causes nouvelles des déracinements forcés ;
la sécurisation du droit au séjour et au travail et un transfert de moyens plus importants sur de véritables politiques d’insertion ;
la fin des dispositifs d’enfermement et de sanctions judiciaires spécifiques aux personnes étrangères ;
le rejet de toute forme de « criminalisation » de la solidarité citoyenne.
Les personnes réfugiées et migrantes ne sont ni un problème ni une menace. Et le combat pour changer les politiques migratoires en profondeur et promouvoir des politiques d’accueil et d’hospitalité qui soient à la hauteur des enjeux de notre époque, ne s’arrêtera pas.
CIMADE 27 avril 2017