Le CHSCT-SD qui s’est tenu ce 6 mai a été l’occasion d’un très net changement de ton de la part de la DASEN et du Secrétaire Général (SG).
Alors que le CHSCT du 28 avril avait comme leitmotiv : « Cela n’ouvrira que si tout est prêt », le CHSCT du 6 mai a plutôt eu comme refrain : « cela ouvrira…. quoiqu’il en coûte ! »
Ainsi, les deux premières questions, posées à l’entrée du CHSCTD par la FSU ont reçu des réponses négatives :
Non, aucune instance ne « validera » la reprise (ni les conseils d’écoles, ni les conseils d’administration). Cela ouvre la porte aux pressions des collectivités territoriales sur les équipes et/ou sur les directeurs-trices.
Non, les représentant-es des personnels ne sauraient être associé-es à la construction des protocoles locaux en ne participant ni aux réunions avec les IEN, ni aux réunions avec les chef-fes d’établissement.
C’est toujours dans cette même optique « d’ouvrir coûte que coûte », qu’en contradiction avec le propos du Ministre en Comité Technique Ministériel et du Recteur en CHSCT- Académique, la DASEN s’est prononcée contre la possibilité d’ASA pour garde d’enfants pour les personnels ! Evidemment, la FSU est en train d’intervenir pour que la DASEN revienne sur cette décision.
Venant encore confirmer cette première analyse, la délégation FSU constate que malgré nos interpellations nombreuses sur, par exemple, l’ouverture des petites et moyennes sections pour lesquelles les gestes barrières sont impossibles, ou encore pour les AESH qui sont dans l’impossibilité d’exercer leurs missions, les réponses ont toujours été dans le sens d’une ouverture en minorant la réalité des risques encourus par les personnels comme par les élèves.
Pourtant, et c’est le deuxième élément marquant de ce CHSCT, plusieurs questions ne sont toujours pas réglées. En effet un grand nombre de points restent à solutionner à moins de deux jours ouvrables de la possible reprise des élèves le 12 mai : Comment sera organisé le remplacement des adultes malades ? Quid des écoles où personne ne reprendra ? Quid des élèves souhaitant reprendre dans les communes où les écoles n’ouvrent pas ? Les réponses faites montrent à la fois un mélange de méconnaissance du terrain et de non anticipation de ces questions. Le diable étant souvent dans les détails, la délégation a soulevé de nombreux points du fonctionnement quotidien des établissements pour lesquels la réponse a été «Nous verrons », «Nous ferons en fonction », « Nous verrons quand cela sera stabilisé ». Il ne s’agit pourtant pas de stabiliser des fonctionnements mais d’être prêt-es ! Pour la FSU, penser que tout se règle « en marchant », c’est exposer les personnels à des conflits de loyauté énormes, à des dangers sanitaires potentiels. C’est exposer les élèves et leurs familles à des problématiques lourdes qui risquent parfois d’être insolubles. C’est donc faire courir le risque d’une fracture de l’Ecole, de la communauté éducative, que nous ne pouvons cautionner particulièrement dans une période de crise sanitaire.
Pourtant, c’est bien la DASEN qui est responsable de l’organisation des services. Elle a le pouvoir de repousser la rentrée. Dernier élément marquant du CHSCT-SD de ce 6 mai, à l’écoute des réponses de la DASEN, c’est le sentiment que nous (communautés éducatives) sommes désormais à disposition des collectivités territoriales. Dans une forme de désaisissement de l’Education Nationale, de ses prérogatives, et au mépris de la circulaire ministérielle, l’entière décision d’ouvrir ou non repose sur les mairies, le conseil départemental et le conseil régional. L’exemple le plus marquant restant la commune du Mans où plus de 50 écoles ont écrit à la mairie pour s’inquiéter de l’impréparation de la réouverture, et dénoncer l’absence de concertation avec les équipes d’enseignant-es. Quand nous avons soulevé cette question, alors que ces équipes sont en droit de différer l’accueil au jeudi 14 d’après la circulaire ministérielle, il a été répondu que cela n’était pas raisonnable vis-à-vis des parents. Au contraire, pour la FSU72, différer la rentrée pour permettre une protection optimale des élèves et de leurs familles nous semble faire preuve d’une grande responsabilité !
Pour la FSU 72, le constat est donc sans appel. Le 12, la rentrée ne pourra pas avoir lieu.
Elle appelle les personnels des écoles primaires à se saisir dans un premier temps de leur droit à repousser la rentrée au 14, pour appréhender les conditions de cette reprise.
Elle appelle l’ensemble des personnels à exercer leur devoir d’alerte, et fournira le matériel nécessaire (cf le document ci-dessous), permettant ainsi une mise en évidence des défaillances de sécurité qui vont immanquablement avoir lieu dès la pré-rentrée du 11.
Elle soutiendra toutes celles et tous ceux qui voudront faire respecter la sécurité sanitaire dans tous les établissements.
Plus que jamais, l’Ecole, nos élèves, leurs familles ont besoin d’agent-es qui, par delà les pressions diverses, auront à coeur de défendre la recherche de la sécurité pour toutes et tous.
Les établissements ne doivent ouvrir que lorsqu’ils seront prêts à accueillir. Pas avant. C’est de notre responsabilité collective que de l’imposer.
Compte-rendu du CHSCT
Tableau synthèse du protocole