Après les Arabes, les Juifs, les Musulmans, les enfants d’immigrés, les homosexuels et le mariage pour tous, les Roms… des activistes de l’extrême droite ont décidé de s’attaquer à l’école et aux bibliothèques, accusant leurs personnels de vouloir enseigner ou promouvoir une prétendue théorie du genre. Cette campagne est basée sur des mensonges.
Parce qu’il existe une alliance historique entre tous les extrémismes religieux face à l’égalité des sexes, que ce soit au niveau international, européen ou français, des groupes se revendiquant de l’islam, des chrétiens conservateurs, voire intégristes et des groupuscules d’extrême droite se sont rejoints dans cette campagne et font circuler les rumeurs les plus folles.
Au prétexte de la préservation du respect de l’identité culturelle et cultuelle, ils s’opposent en réalité à l’égalité hommes/femmes. Au concept d’égalité, ils préfèrent celui de complémentarité, mais leur fameuse complémentarité se décline dans la négation des droits des femmes à maîtriser leur corps et leur sexualité, et dans la négation des droits des personnes homosexuelles. Une prétendue préservation de la famille justifie ainsi les discriminations, les violences et la domination masculine.
Dans un contexte de crise économique et sociale qui fragilise les individus, leur propagande et leurs mensonges peuvent hélas séduire et convaincre. Pour preuve l’opération JRE (journée de retrait de l’école) aura semé le trouble dans l’esprit de certains parents.
Plus que jamais, le lien famille-école doit donc être renforcé et le dialogue restauré de façon à rétablir les vérités sur les missions de l’école, à lutter ensemble contre toutes les formes de discriminations et de déterminismes.
En effet au-delà de la dimension d’instruction et de transmission des savoirs fondamentaux, depuis la IIIe République, l’école doit également transmettre certaines valeurs, comme par exemple, la démocratie ou la tolérance. Elle doit, aux côtés des parents, aider les jeunes qui lui sont confiés à devenir des hommes et des femmes libres.
L’école, laïque et républicaine, est donc pleinement dans son rôle lorsqu’elle enseigne le refus des discriminations, l’égalité entre les filles et les garçons, la liberté de construire l’esprit critique par l’accès au savoir, la tolérance et le respect de l’autre. C’est apparemment ce rôle que l’UMP reconnaissait à l’école lorsqu’elle prévoyait, en 2011, d’« introduire, dès la maternelle, des séances consacrées à la mixité et au respect hommes/femmes ».
Le collectif sarthois "Réagir pour la démocratie" appelle à la vigilance de tous les citoyens et citoyennes, face à des tentatives d’immixtion rétrogrades dans le système scolaire ou dans les bibliothèques publiques et aux volontés de retour à l’ordre moral.
Communiqué du collectif sarthois
"Réagir pour la démocratie » Vigilance contre les dérives démagogiques
Premiers membres du Collectif (par ordre alphabétique) :
ADECR, ATAMS, ATTAC 72, AVERROES, Collectif »Pour une Terre plus humaine », Délégués départementaux de l’éducation nationale (DDEN), EELV, ENSEMBLE 72, FAL, FCPE 72, FIDL, FSU, LDH72, MJS, MRAP, NPA, Parti de gauche (PG), PG JEUNES, SOS RACISME, TERANGA(Sénégal), UNEF, UNSA, ZODO 72/Burkina Faso et des participants et participantes à titre individuel.