Une enseignante de l’académie de Dijon se fait rappeler par l’institution à son « devoir de réserve » pour avoir critiqué un discours du président de la République. Enseignants, personnels de l’éducation, fonctionnaires, éducateurs, défenseurs du service public, nous ne saurions accepter que le droit à la liberté d’expression, garanti à tout citoyen par la Constitution, soit ainsi bafoué. Nous nous inquiétons de la multiplication des pressions et intimidations qui vont dans ce sens.
Nous nous opposons à l’article 1 de la future loi « pour une école de la confiance » qui vise à inscrire dans la loi une obligation de réserve qui n’y figure pas. Il permettrait de donner un fondement légal à des mesures disciplinaires condamnant des personnels jugés coupables de « faits portant atteinte à la réputation du service public », expression suffisamment floue pour y inclure toute critique des politiques scolaires.
Nous y voyons la volonté de leur hiérarchie, à tous les niveaux, de museler les personnels et de faire taire leurs critiques et leur opposition à des réformes régressives.
Nous rappelons notre attachement aux statuts et à la loi qui obligent les personnels de l’Education nationale à se conformer aux instructions (art.28) aux obligations de discrétion, au secret professionnel (art.26), à la neutralité (art.25) mais pas à la réserve.
Fonctionnaires citoyens et non sujets, la liberté d’expression est pour les agents une garantie démocratique qui protège les usagers des services publics et protège les finalités de l’intérêt général, nous n’y renoncerons pas et nous appelons l’ensemble des personnels et l’ensemble de toutes celles et ceux qui ont à cœur de défendre le service public, à protester contre cette atteinte aux libertés publiques.