Nombreux seront celles et ceux qui se rendront à la manifestation nationale à Nantes. dans le même temps, magistrats et personnels du ministère de la Justice appellent à un rassemblement demain jeudi à 14h30 sur les marches du Palais de Justice. La FSU 72 avec les personnels du SNEPAP FSU (service d’insertion et de probation) et du SNPES PJJ FSU (protection judiciaire de la jeunesses y sera.

Le SPIP en Sarthe

"…La dernière évaluation à ce sujet (faite par le sénateur UMP Jean René LECERF en novembre 2010) reconnaissait comme ratio nécessaire « à un suivi attentif » des dossiers confiés au SPIP : « 60 dossiers par conseiller d’insertion et de probation ».

Que penser dans ces conditions des 116 dossiers actuellement confiés à un CPIP à temps plein affecté en milieu ouvert au sein du SPIP de la SARTHE et des 90 détenus confiés à un CPIP affecté à la Maison d’Arrêt des Croisettes ?" Le tract intersyndical SNEPAP FSU CGT pénitentiaire

Dans la presse (O-F du 9 février 2011)


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Suite au drame de Pornic, la lettre aux parlementaires adressée par la responsable régionale -Bretagne / Pays de la Loire- du SNEPAP FSU

Le tract national du SNEPAP FSU

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Communiqué FSU

Affaire de Pornic : Quand l’Etat se condamne à l’impuissance…

Année après année et jusqu’au niveau inédit de la cure d’austérité du budget de l’Etat 2011, le Chef de l’Etat et le Gouvernement mettent à mal les services publics. Dans tous les secteurs (éducation, santé, emploi, culture, recherche, etc.), la pénurie de moyens et de personnels s’accroît au détriment du service rendu.

Fleuron du « volontarisme présidentiel », la sécurité n’échappe pas à l’injonction paradoxale : « faire plus avec moins ». Mais le déni de réalité a ses limites et le chef de l’Etat s’est, cette fois, pris à son propre piège. Les gesticulations indécentes des derniers jours, jetant à la vindicte populaire les fonctionnaires et magistrats qui, faute de moyens, n’ont pu prendre en charge la situation du principal suspect de l’affaire de Pornic, ne permettent plus de masquer l’indigence et le délabrement des services judiciaires et pénitentiaires. La FSU condamne fermement ces déclarations tapageuses et irresponsables à l’heure à la douleur d’une famille devrait imposer à chacun la plus grande retenue.

La FSU n’accepte pas que le pouvoir actuel se défausse de ses responsabilités.

Chacun savait au sein des hiérarchies judiciaires et pénitentiaires, jusqu’aux différents Gardes des Sceaux qui se sont succédés, l’indigence de moyens donnés à la Justice pour fonctionner et surtout l’abandon perpétuel du « milieu ouvert », du suivi des peines alternatives, au profit d’une politique de l’enfermement systématique, de construction d’établissements pénitentiaires. Symbole de ces errements, le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de Loire-Atlantique, dont le directeur et les personnels doivent aujourd’hui rendre des comptes, était contraint d’assurer le suivi de 3300 probationnaires avec des effectifs manquants de 10 « équivalents temps plein ».

Pour seule réponse aux alertes maintes fois répétées, le directeur interrégional des services pénitentiaires indiquait : « Les difficultés en matière de ressources humaines au sein du Ministère de la Justice nous imposent d’opérer des choix en terme de répartition des effectifs, ne permettant pas de satisfaire totalement les besoins exprimés par chaque chef de service. Aujourd’hui, c’est l’ensemble des services d’insertion et de probation et les établissements qui se trouvent en sous-effectif, alors que la loi pénitentiaire vient ajouter de nouvelles missions et compétences. ». A chacun d’en prendre son parti et de « fonctionner » sans faire de vague… En novembre 2010, Michèle ALLIOT-MARIE, alors Ministre de la Justice, appelait ainsi les organisations syndicales à la « responsabilité face à la dette publique » alors même que la FSU via son syndicat national, le SNEPAP, l’alertait de la situation intenable des SPIP confrontés à des annonces budgétaires calamiteuses et une augmentation des prises en charge des mesures de probation en milieu ouvert de 35% en 5 ans ! Depuis lors, la seule « réponse » en terme de moyens se décline au sein des 7 mesures opérationnelles annoncées conjointement par les ministres de la Justice et de l’Intérieur : le recours à des personnels retraités des services judiciaires et pénitentiaires !

Dans ce contexte, la FSU dénonce la provocation qui consiste à mettre en cause les personnels du SPIP de Loire-Atlantique ainsi que les fonctionnaires et magistrats du Tribunal de Nantes, qui n’ont eu pour seul tort que d’essayer d’assurer le fonctionnement du service public de la Justice dans un contexte de pénurie organisée et récurrente.

La FSU affirme sa pleine solidarité avec les personnels mis en cause et au-delà, avec l’ensemble des fonctionnaires et magistrats du Ministère de la Justice profondément touchés et indignés par cette affaire.

Mobilisée pour la défense de tous les services publics dans toute leur diversité, la FSU appelle à une large journée d’action ce jeudi 10 février, avec pour la Justice des rassemblements interprofessionnels devant les tribunaux et une manifestation du Tribunal à la Préfecture de Nantes.

Communiqué Intersyndicale Justice

L’horreur de l’affaire criminelle de Pornic met abruptement en lumière la dramatique situation de la Justice en France.

La gravité du moment et le respect dû à la victime et à ses proches exigent que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités et assument enfin les conséquences des choix opérés ces dernières années. Malheureusement, cela ne semble pas être leur intention.

Nous n’avons eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur les difficultés de fonctionnement des services judiciaires et de l’administration pénitentiaire. Nous n’avons eu de cesse de dénoncer l’état lamentable de nos services, qui ne sont pas à même d’assurer correctement leurs missions de service public, faute de ressources humaines et matérielles.

Aujourd’hui, il est inacceptable que le ministère continue de feindre d’ignorer la réalité du délabrement des institutions judiciaires et ses lourdes conséquences.

Il est inacceptable que le seul réflexe des plus hautes autorités politiques soit de chercher coûte que coûte à sanctionner des fonctionnaires et des magistrats, pour dissimuler leurs propres responsabilités. Nous n’accepterons pas que des agents soient sanctionnés, alors qu’ils sont les premiers à devoir subir les conséquences d’une inflation législative conjuguée à une indigence budgétaire, et qu’ils tentent, comme ils peuvent, de pallier le manque de moyens.

Nous constatons avec effarement que la seule réaction du Garde des Sceaux consiste en une série de 7 propositions, où l’inutile le dispute au grotesque. Ces annonces ne sont pas dignes des besoins qui sont connus de tous les professionnels de la Justice.

Nous attendons une réaction sérieuse des pouvoirs publics. Nous leurs demandons de prendre la mesure de l’exaspération et de la colère qui s’exprime sur le terrain.

Nous appelons tous les professionnels de la Justice à se joindre aux initiatives qui seront organisées pour exiger des réponses à la hauteur des attentes de nos concitoyens, des victimes, des justiciables et des personnels.

le 3 février 2011