Sous ce nom barbare, se met en place la politique de réorganisation (destruction) de l’Etat social annoncé par Sarkozy dans son discours de Nantes.

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La réduction de la dépense publique s’appuie essentiellement sur la diminution du nombre de fonctionnaires (non remplacement d’un départ en retraite sur 2, 160 000 suppressions d’emplois dans les 4 ans qui viennent) et sur la réduction des dépenses sociales. Bien entendu, de telles suppressions d’emplois ne peuvent se faire sans remise en cause de l’organisation et des missions des services publics.


Mutualiser les moyens, rationaliser, dégager des gains de productivité, externaliser des fonctions (privatiser), bref réduire les coûts tels sont les maîtres mots. Sur la base d’audits réalisés par des cabinets privés, toutes les politiques de l’Etat sont revisitées avec une seule question, comment faire mieux en dépensant moins ? Des missions, des ministères mêmes sont appelés à disparaître.

Le statut de la fonction publique, présenté comme un corset intolérable pour cette politique, est attaqué. Une nouvelle politique de « ressources humaines » se met en place. Des indemnités sont annoncées pour ceux qui veulent quitter la fonction publique. La mobilité version gouvernementale annonce un plan social de licenciements avec la fin de la garantie d’emploi. La précarité et le recours à l’intérim constituent le pendant de ces orientations (voir enjeux 82 mars 2008).

Tous les secteurs sont concernés. Des exemples ?

  • Les DDASS sont menacées d’éclatement, les missions des contrôles vétérinaires réduites au profit des vétérinaires libéraux et de l’autocontrôle des entreprises (!),
  • L’Inspection du travail indépendante accessible à tous menacée, le service de gestion des retraites et de la paye des fonctionnaires sont visés (mise en place serveur vocal et d’un opérateur national),
  • La gestion publique des permis de construire et des permis de conduire dans le colimateur, de même pour la politique du logement.
  • Les inspections académiques sont aussi menacées d’éclatement (le service des examens et concours va être totalement centralisé au rectorat –pour mieux vendre les résultats à des opérateurs privés ?-),
  • Le ministère de la culture dans ses moyens et ses missions (musée nationaux, archéologie, soutien à la diversité culturelle et au spectacle vivant…) risque d’être réduit à une coquille vide….

La RGPP est une logique générale de casse des services de l’Etat. Abandon de missions au profit d’entreprises privées, transfert vers les collectivités locales sans que celles-ci aient les moyens de faire face, cette logique de moins de proximité, moins de service public, pour l’usager, signifie une dégradation majeure des services rendus, surtout pour ceux qui ne pourront pas se payer le service ! C’est une négation de l’apport des services publics dans la satisfaction des besoins sociaux, dans l’égalité d’accès et la redistribution des richesses produites.

La mise en cause du statut et de la gestion par corps accompagnent ce recul de l’intérêt général qui guide en permanence les fonctionnaires dans leur activité. Indépendance et investissement professionnel attaché à l’exercice d’une mission de service public, voilà tout ce que ce gouvernement veut faire exploser.

L’appel national « Le service public est notre richesse » initié par la FSU, la CGT, nombre d’associations, de personnalités très diverses, universitaires, économistes, anciens ministres est un outil indispensable. Il arrive alors que des luttes unitaires (culture, ministère de l’équipement, écologie.. Inspection du travail) ont imposé quelques reculs. Il faut le faire signer massivement. Des initiatives départementales sont en préparation.

La grève nationale du 15 mai appelée par la CGT, Solidaires et la FSU, pour l’instant, doit être une réussite.

Le gouvernement veut aller très vite : après le passage en conseil des ministres, le projet de loi sera adopté en juin et une 2ème loi sera discutée à l’automne. Si nous nous ne portons pas un coup d’arrêt, le 1er janvier 2009 pourrait voir la fin de la fonction publique telle que nous la connaissons.


Mobilisons-nous avant qu’il ne soit trop tard !

La boucherie canadienne

La RGPP est une copie conforme de la « revue des programmes » entreprise par le gouvernement libéral canadien entre 1995 et 1998. Cette politique qualifiée à l’époque de « boucherie canadienne » s’est traduite par la disparition d’un fonctionnaire sur 6, une diminution de crédits de 5 à 40% selon les secteurs et par la privatisation en masse de services publics (transports en commun, éducation, énergie, santé). Les droits d’inscription à l’université ont plus que doublé, le prix de l’eau et de l’électricité ont explosé, les hôpitaux en sous effectifs ont mis les malades en liste d’attente…