Aujourd’hui certains responsables de partis, dits de gouvernement, égarent sciemment l’opinion publique pour courir après les électeurs du Front national

Quelques exemples parmi la masse de contre-vérités et de silences coupables :

"-" sécurité : la confusion entre le  »sentiment d’insécurité » et la réalité des chiffres ; l’absence de mise en perspective historique : moins ou plus de sécurité en 2013 qu’au cours des décennies passées ? ;
"-" économique/social : l’indétermination des responsabilités de la crise ; les non dits sur la question énergétique ;
"-" immigration : les affirmations mensongères de J.-F COPE, dans « Des paroles et des actes » le 10 octobre 2013, sur l’assurance médicale d’Etat et aussi sur le RSA qui serait versé sans conditions aux étrangers alors qu’ils doivent avoir, au minimum, un titre de séjour depuis plus de cinq ans… ; l’impossibilité d’intégration des Roms selon M. VALLS qui ne peut ignorer les nombreuses situations qui prouvent le contraire ; l’impensé socialiste sur la politique d’immigration ;
"-" Europe : l’absence de débat sur l’avenir de l’Europe ; l’absence de réactions par rapport aux montées de l’extrême droite en Europe (dont le cas de la Hongrie) ; l’absence de débat démocratique sur  »l’Europe forteresse » de plus en plus réelle (malgré les drames de l’asile, notamment en Méditerranée…) ;

Des médias nationaux contribuent à ce travail de sape de l’opinion publique

Quelques éléments parmi beaucoup d’autres :

"-" Les flots d’informations et de points de vue sans contreparties ou réactions : les contre vérités des responsables politiques ne suscitent pas de réactions des intervieweurs ; Eric Zemmour qualifie les victimes de Lampedusa  »d’envahisseurs » sans réactions de quiconque sur le plateau,…

"-" la commande et l’utilisation de sondages démagogiques : exemple du récent sondage sur la nationalité par le droit du sol considérée, faussement, comme d’attribution immédiate et automatique par la quasi-totalité des sondés.

"-" l’instrumentalisation de la situation comparée des chômeurs et des smicards (exemple : Le Point du 24 octobre 2013, pages 66 à 73) qui accroît les ressentiments au sein d’une population très fragilisée.

L’un des effets délétères de ces dérives de plus en plus simplistes est d’empêcher le débat (les certitudes individuelles et collectives nourries d’exemples partiels et invérifiés fleurissent) en ouvrant un boulevard aux pratiques de l’extrême droite qui, depuis toujours, fait son miel de cas particuliers érigés en situations générales et fait croire qu’elle peut appliquer des recettes simples aux difficultés de la population française.

Mais seuls les racistes, les fascistes et les xénophobes peuvent se retrouver dans la formule « Renvoyez les tous : on est chez nous ! » clamée à Brignolles après la victoire du Front national lors d’une récente élection cantonale.

Cette négation de ce qu’est fondamentalement la France, terre d’immigration et pays moderne disposant d’atouts pour s’adapter, ne peut pas être une réponse à la souffrance sociale, au sentiment d’abandon et de déclassement, à la crainte d’une déchéance de la France qui nourrissent l’envie  »d’essayer » le Front national pour un nombre croissant de nos concitoyens.

Il est indigne pour des responsables de partis de gouvernement de ne pas lutter contre le renfermement sur soi (tentant pour beaucoup) et de contribuer à la pratique des boucs émissaires -vieille recette éculée qui renaît de ses cendres- pour éviter d’affronter les réalités (causes réelles du chômage, causes réelles de la délinquance, évolution du monde environnant,…).

Il est inacceptable que, par l’instrumentalisation de l’immigration et de l’insécurité – abusivement liées -, ils veuillent détourner l’attention de la population des questions que celle-ci considère comme prioritaires : le chômage, le niveau de vie, l’éducation.

Face à cette situation qui ressemble à une glissade collective, nous – citoyens confrontés aux mêmes difficultés matérielles et morales que la majorité des Français – refusons de céder aux sirènes de l’extrême droite : nous ne voulons pas que de renoncements en renoncements, y compris par l’abstention massive qui se profile aux prochaines élections, l’extrême droite accède au pouvoir au plan local, régional, national et/ou européen où la perspective d’une internationale des extrêmes droites n’est plus une vue de l’esprit.

C’est pourquoi nous voulons Réagir pour la démocratie

Les partis de gouvernement sont devenus des  »machines électorales » sans véritable vision politique : pour eux il s’agit avant tout de conquérir le pouvoir et de le conserver. D’où la chasse aux électeurs même au prix des pires alliances (cf. les propos de F. FILLON sur le choix des moins sectaires).

Or le régime politique de la France est celui d’une démocratie représentative qui suppose que les citoyens aient le choix entre plusieurs propositions politiques crédibles.

A cette fin, forts de notre regroupement dans ce Collectif sans appartenance partisane et ouvert à tous les citoyens (sauf, bien évidemment, les militants ou sympathisants d’extrême droite), nous allons :

"-" interpeller les antennes locales des partis sur les questions essentielles pour savoir s’ils ont travaillé sur de véritables propositions politiques fondées sur des analyses sérieuses à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui ;

"-" préparer des états généraux  »Réagir pour la démocratie » appelés à se réunir entre les élections municipales et les élections européennes ;

"-" exercer notre vigilance sur les propos et prises de positions antidémocratiques de candidats dans les villes et la campagne sarthoises avant les élections municipales et européennes ;

"-" ouvrir les débats nécessaires auprès de l’opinion (ex : diffuser le film  »Mains brunes sur la ville » en dehors du Mans où il a déjà été programmé ; intervenir dans les médias ; faire connaître les questions posées aux candidats et les réponses obtenues ou les absences de réponses…) ;

t créer des liens avec des initiatives du même type dans d’autres départements.

Toutes ces actions devront être fortement médiatisées.


Premiers membres du Collectif (par ordre alphabétique) :

ADECR. ATAMS. AVERROES. EELV. FAL. FASE. FCPE. FIDL. FSU. GA 72. LDH. MRAP. NPA. PG. PG JEUNES. SOS RACISME. TERNGA. UNEF. UNSA. ZODO 72/Burkina Fasso.