Réunie en congrès à Rouillon la FSU a clairement pris position contre la projet d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Après le SNUipp et le SNETAP c’est au tour du SNESUP d’appuyer la démarche.

Pour un réel débat public sur le projet d’aéroport de Notre Dames des Landes.

Le syndicat FSU de l’Université du Maine demande que le débat sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes soit engagé au plus tôt, comme le demandent les citoyens notamment ceux qui, en nombre, s’opposent à ce projet. Les demandes de responsables sociaux, économiques ou politiques de plus en plus nombreux vont en ce sens.

Le projet de Notre Dame des Landes ne répond pas aux exigences d’une gestion transparente et démocratique d’un équipement présentement évalué à 600 millions d’euros et confié en partenariat public privé (PPP) aux intérêts du groupe Vinci. Les PPP qui ont été lancés ces dernières années montrent les dangers d’une procédure qui privatise les bénéfices mais impose aux collectivités locales, aux établissements publics (Hôpitaux, Universités…) de lourdes charges financières , prolongées sur plus de 30 ans De grands équipements publics sont ainsi mis sous la coupe d’intérêts financiers privés. Le nouvel aéroport s’ajouterait à la liste déjà longue ce ces partenariats abusifs : bâtiments universitaires à Grenoble, Grand Stade au Mans, Ministère de la Défense à Paris.

Des rapports, études et témoignages, solides et documentés, montrent que l’aménagement des installations de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique permettrait de faire face aux développement du trafic aérien sur Nantes, comme cela vient d’être réalisé à Bordeaux. En même temps, il est possible d’assurer à moindre coût une liaison rapide de l’actuel aéroport avec l’ensemble du réseau de transport de l’agglomération. Ces propositions doivent être sérieusement étudiées, les moyens financiers des collectivités territoriales doivent être engagées sur des investissements publics répondant aux exigences de notre temps. La préservation des ressources naturelles particulièrement aux portes de Nantes, d’une agglomération d’un million d’habitants est un autre impératif. Les modifications hâtives et restrictives que viennent d’annoncer les responsables du projet ne font que souligner la nécessité de ne pas engager les collectivités territoriales et les populations du Grand Ouest dans un projet qui irait à l’encontre de leurs besoins, de leurs exigences en matière de transports, d’ emplois, de développement social et économique.

L’objectif officiel de concentrer la trafic aérien de l’Ouest sur un site unique promu "aéroport international du grand Ouest " va directement à l’encontre d’un développement régional équilibré entre villes et territoires, à l’encontre d’une large accessibilité de tous aux grands services publics. Les promoteurs fondent leur projet sur la concurrence exacerbée des territoires en France et en Europe, sur l’exploitation mondialisée des mains d’œuvre "low costs" des pays du Sud. Les résultats de ces politiques libérales sont assez dramatiques en termes de chômage en France et d’insécurité dans le monde pour rompre avec cette logique destructrice.

Les citoyens, les utilisateurs actuels et à venir du transport aérien doivent débattre de ces questions. Les universitaires en sont partie prenante. En même temps, ils sont confrontés en matière de recherche et d’enseignement supérieur à cette logique de concentration sur quelques grands pôles dits d’excellence, qui réduirait Le Mans et son université à une simple succursale de second rang. Notre Dame des Landes s’intègre complètement à ce projet de métropolisation concurrentielle exacerbée : pour toute la France, une dizaine seulement de villes, dont Nantes, promises au rôle de " grandes métropoles européennes", le reste de l’Ouest, dont la Sarthe étant réduit au rôle d’un arrière pays de six millions d’habitants. C’est précisément ce que nous rejetons.

Nous appelons à élargir le débat qui s’est engagé autour du dangereux projet de Notre Dame des Landes. Nous entendons réaffirmer les objectifs de développement équilibré durable de nos territoires, de renforcement des services publics, de préservation des ressources naturelles… et des finances publiques !. C’est pourquoi le section FSU de l’université du Maine soutient la démarche en ce sens de la FSU départementale et les initiatives du Comité de Lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.
Le Mans le 20 février 2013.