Alors que le parlement vient de voter la loi et que tous les membres du gouvernement appellent la population à rester chez elle "Il n’y a plus besoin de manifester" (sic), que les établissements scolaires sont en vacances, la mobilisation reste très forte…. Intervention unitaire lue à la fin de la manifestation.

Prise de parole unitaire du 28 octobre

Aujourd’hui, 7ème journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites. Malgré le matraquage gouvernemental et médiatique, malgré les vacances scolaires, le nombre de manifestants dans les rues du Mans, comme l’opinion publique, montre toujours le refus de cette réforme et la détermination à la mettre en échec, ce qui correspond à un recul historique en matière de retraite et protection sociale.

L’accélération du vote au sénat la semaine dernière, puis le vote définitif hier, n’ont en rien entamé la volonté des millions de salarié-es qui refusent une réforme injuste et ce qu’il faut bien appeler, un déni de démocratie. Les amendements adoptées par le Sénat ne changent pas le sens profond de cette réforme mais ils montrent, à contrario, en prévoyant un nouveau rendez vous en 2013, que cette réforme n’a pas d’avenir, qu’il faut donc l’abandonner et négocier une réforme juste pour tous avec les organisations syndicales.

Cette réforme est inacceptable, son vote est illégitime !

Illégitime, parce que la réforme est basée sur des mensonges : il n’est pas vrai que le passage à 62 ans répond à un problème démographique.

Illégitime, puisqu’adoptée dans l’urgence, sans que tous les amendements aient pu être débattus. Cette réforme met à mal le fonctionnement démocratique du parlement.

Illégitime, puisqu’à l’opposé de cette réforme votée en catimini, dès samedi dernier, 63% des français estimaient justifiée la poursuite de la mobilisation contre la réforme au-delà de son vote !

Illégitime, puisque la côte de popularité du président qui fait de cette réforme une affaire personnelle et impose le vote en urgence, est au plus bas dans les sondages : 29% d’opinion favorable seulement !

Illégitime, puisque quoiqu’ils en disent, cette réforme ne constitue nullement une promesse électorale de Nicolas Sarkozy. Au contraire, celui-ci déclarait en avril 2007 «Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer ».


Illégitime donc, parce qu’une réforme qui concerne l’organisation en profondeur de la vie des salariés s’est faite, en piétinant la démocratie sociale et l’ensemble du corps social !

A l’heure où la contestation s’exprime de plus en plus fort dans le pays, le Président, le Gouvernement et le Parlement s’ils ont avec eux la légalité ne peuvent cependant s’appuyer sur aucune légitimité démocratique qui leur aurait été accordée par le peuple. Le seuil de 60 ans a été fixé en 1981 suite à l’élection d’un candidat qui en avait fait une promesse de campagne. Sa remise en cause aujourd’hui, aurait dû s’appuyer sur une légitimité comparable. L’intransigeance gouvernementale, son entêtement à faire croire qu’il n’y pas d’alternative, son refus du dialogue social, sont inacceptables et relèvent d’un hold up démocratique, social et financier.


Non, la priorité de l’heure ce n’était pas le dossier des retraites mais les politiques de l’emploi. Avec un actif sur 6 inscrit à pôle emploi, 1 million de chômeurs supplémentaires en 18 mois, ce gouvernement a battu tous les records. Il n’y a pas d’avenir pour la protection sociale avec des millio
ns de sans emploi !


Non, la priorité de l’heure ce n’était pas le dossier des retraites mais une autre répartition des richesses et une autre fiscalité. Comment accepter que la moitié des salariés gagne moins de 1500€ par mois quand on sait que les 1% des plus riches ont vu leur revenu augmenter considérablement au cours de ces 4 dernières années ? Il faut rompre avec cette politique au service des puissants.


Oui, la retraite à 60 ans à taux plein est un acquis social que nous pouvons continuer à financer sans problème et nous mettons au défi les parlementaires de tenir un débat contradictoire avec les représentants du mouvement syndical….

Oui, nous n’aurons de cesse de poursuivre inlassablement notre lutte parce que c’est la solidarité et la justice sociale qui nous unit !

C’est la défense inconditionnelle d’un système de protection sociale solidaire que nous portons ensemble !

A leurs privilèges, nous opposons la défense des droits fondamentaux, le droit à l’emploi, le droit à une retraite décente et en bonne santé.


C’est parce que la légalité n’est pas légitime que la crise sociale est là,
que le mouvement va continuer… quelles qu’en soient les formes. Il faut tenir et ne rien lâcher !

Le gouvernement porte la responsabilité pleine et entière de la poursuite de la mobilisation sous ses différentes formes. Les manifestations, les grèves, les débrayages, au-delà de l’aspect médiatique fort et de l’adhésion de l’opinion publique, visent à désorganiser l’activité économique du pays. Ce sont des réponses à l’absence d’écoute, aux provocations à répétition.

Le gouvernement ne doit pas y répondre par le déni et la répression, même si, quand il n’y a plus de légitimité, il utilise la force pour faire taire les opposants. C’est inadmissible !

Le projet de loi de la députée Labrette-Ménager qui veut criminaliser l’action collective et syndicale, en est la parfaite illustration. Le recours à la force des CRS, les réquisitions accompagnent les dérives autoritaires d’un pouvoir qui oublie les fondamentaux de la démocratie.

Mais aujourd’hui,

Ensemble, nous confirmons que la mobilisation est ancrée dans la durée, à un haut niveau.

Ensemble, nous sommes décidés à poursuivre notre combat car nous avons l’exemple du CPE.

Rappelons-nous :

10 février 2006 : le projet est adopté à l’assemblée nationale par le biais du 49.3, c’est-à-dire sans vote.

le 1er mars : il est adopté au sénat.

Le 7 mars, entre 500 000 et 1 million de personnes sont dans la rue pour exiger son retrait.

Le 18 mars, nouvelle manifestation avec un nouveau record de participation.

Le 2I mars, entre 1 et 3 millions de personnes manifestent.

Le 30 mars : le Conseil constitutionnel valide le CPE sans aucune réserve.

Et pourant, le lendemain, le président Jacques Chirac en demande l’annulation.

A l’époque, 65% de Français disaient avoir une opinion négative de de Villepin. Aujourd’hui ce sont plus de 70% des Français qui désavouent Nicolas Sarkozy.

C’est pourquoi ensemble, nous le disons haut et fort :

Non, l’opposition de la population à la réforme gouvernementaleest loin d’être terminée et SARKOZY n’a pas encore réussi son coup de force.

Ensemble, continuons pour l’abandon de cette réforme et pour une autre réforme juste, solidaire, efficace et négociée avec les organisations syndicales.


Ensemble, l’intersyndicale vous invite tous, salarié-es, chômeurs, jeunes et retraités, à maintenir et amplifier la mobilisation, en faisant du samedi 6 novembre une réussite encore plus importante ….


Partout, dans tous les services, toutes les entreprises l’intersyndicale vous appelle à vour réunir pour décider ensemble des formes d’action à mener et faire que le samedi 6 novembre nous soyons encore plus nombreux.


Mettons un terme à la régression sociale !

Construisons ensemble une société plus juste plus solidaire !

Tous ensemble, nous pouvons l’imposer ET GAGNER !

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