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Compte rendu de l’action du mardi 2 décembre au lycée Yourcenar au Mans, 18h à l’appel de la FSU (SNUipp, SNES…), de SUD-Education, de la CGT-Education. L

L’occasion de faire le point sur le gel des Aide Personnalisées et les conséquences pour les collègues.

Le cadre :

Plus d’une centaine de personnes ont investi la réunion organisée par l’Inspecteur d’Académie. Après la grève massive du 20 novembre, les 5 000 manifestants du 20 novembre, les 1 500 à 2000 manifestatnts du samedi 29 novembre, la mobilisation ne faiblit pas. Les réunions dans les secteurs entre collègues et surtout avec les parents se multiplient. Il était hors de question de laisser l’IA présenter le cadre de la rentrée 2009 sans venir rappeler que nous refusions la rentrée 2009 version Darcos

Le dialogue et nos interventions

« Dialogue » à sens unique puisque l’Inspecteur d’Académie a refusé de répondre publiquement aux questions que nous lui avons posées. Mais, devant, 6 IEN, nous avons pu développer les raisons de fond de notre opposition aux réformes concernant l’école maternelle ou élémentaire, la réforme des lycées et lycées professionnels avec la mise en place du bac pro en 3 ans et la suppression des BEP.

Les personnels du lycée Yourcenar sont intervenus pour déposer une motion unanime du conseil d’administration signée par la quasi totalité des personnels contre la réforme du lycée et de la classe de seconde.

Concernant les écoles, nous avons particulièrement dénoncé les suppressions d’emplois et les réformes qui mettent en cause les fondements du service public (formation, programme, rythmes scolaires, autonomie des établissements…). Nous avons insisté sur :

– La défense et la reconnaissance de l’école maternelle en rappelant que, dans notre département, l’an dernier, ce sont 1 200 enfants, de 2 à 3 ans, qui n’ont pas trouvé de place.

– L’importance des personnels de Rased dans la prise en charge de la difficulté scolaire (aide spécialisée, travail d’équipe, regard pluriel..)

– La mise en place de l’aide personnalisée et les stages pendant les vacances sont utilisés pour justifier la suppression des Rased, particulièrement des postes E. Le courrier de X. Darcos à un député des Charentes et l’IA de ce même département, dans une circulaire adressée aux écoles l’écrivent clairement. (cf pièces jointes).

Il est aussi insupportanble d’entendre le porte parole de l’UMP, Frédéric Lefevre remettre à l’ordre du jour le projet de détection précoce «des comportements à risque » dès l’âge de 3 ans… au nom de la prévention et de voir supprimer les personnels et les missions des Rased.

La suspension de l’Aide personnalisée

C’est dans ce contexte que nous avons présenté et interpelé l’IA sur
les actions qui se développent dans les écoles du département, dans la suite de l’AG du 20 novembre, de suspension de l’aide personnalisée.

Cette suspension n’étant en rien dirigée contre les enfants et les familles mais, menée avec les parents, pour manifester notre totale opposition à la politique du ministre. Partout où nous l’expliquons, dans les nombreuses réunions enseignants-parents qui se tiennent actuellement, les parents le comprennent parfaitement et s’appropient le courrier type proposé par la FCPE.

L’appel à la suspension ou au gel de l’aide personnalisée, comme le refus de répondre à toute sollicitation des IEN, est donc une action syndicale de blocage du fonctionnement du système dans le cadre d’un rapport de force avec le ministre.

X. Darcos a annoncé l’ouverture de négociations. Nous sommes donc dans l’attente des réponses qu’il apportera à nos revendications. En attendant, nous appelons à généraliser la suspension de l’AP et, pour éviter les pressions individuelles et locales, nous rendrons publique le 8 décembre une liste globale des écoles qui suspendent.

Ce mouvement est en train de se généraliser dans nombre de départements et le SNUipp au plan national appellent à suspendre l’AP à partir du 8 décembre jusqu’aux vacances.

Questions sur les attitudes de certains IEN

Devant les IEN présents, nous avons interrogé l’IA sur les consignes qu’il avait données en dénonçant certains comportements d’IEN qui relèvent du harcèlement, du chantage et de pressions inadmissibles : passage dans des écoles pour établir la liste individuelle « des collègues qui n’assurent pas leur service », menace immédiate de retrait de salaire, menace aussi de sanction disciplinaire, voire pénale (sic), harcèlement type « je passerai vous contrôler (inspecter) un par un », pression du type « vous êtes les seuls, vous aurez le maximum…. » Nous avons précisé cependant que ces attitudes n’étaient pas générales et n’étaient pratiquées que par quelques IEN.

Nous avons souligné aussi que chacun à la place qu’il occupe peut mener « sa » résistance. Dans le Rhône les IEN ont refusé de fournir à l’IA les listes de postes de Rased à fermer. Rien n’oblige un IEN à faire pression sur les collègues. Cela relève d’un choix personnel.

Nous avons donc demandé à l’IA de désavouer ces comportements et de préciser devant la salle sa position sur ce mouvement qui se développe.

Les réponses

L’IA a refusé un dialogue devant l’ensemble de la salle mais a donné sa réponse devant une délégation de l’intersyndicale présente. Il a alors confirmé qu’il ne procéderait pas à des retraits de salaires sans directive ou injonction ministérielle ministérielle, qu’il avait souhaité connaître un état de la situation dans les écoles mais qu’il n’avait jamais demandé d’exercer une quelconque menace ou pression sur les enseignants et qu’il désapprouvait totalement les comportements ou attitudes que nous avons mentionnés qui ne relevaient d’aucune consigne départementale et qu’il respectait l’action des organisations syndicales.

Plus précisément sur le service non fait; la circulaire de juillet 2008 modifie bien les obligations de service des enseignants du 1er degré (24+2+1), mais il n’est pas à l’ordre du jour d’opérer des retraits de salaire. D’abord parce que les 60 heures étant annualisées, il ne saurait être question sur le court terme, d’apporter la preuve formelle d’un service non fait. Il s’est engagé à demander aux IEN de ne pas poursuivre dans ces attitudes harcèlement. Il est conscient aussi des difficultés juriques à prouver le service non fait,

La synthèse de cette rencontre entre l’intersyndicale et L’Inspecteur d’Académie a été faite dans la salle devant les IEN présents.

Il faut donc nous contacter pour « tout nouveau problème » qui pourrait apparaître.

Remarques sur le fond

Sur le fond, nous avons développé plusieurs types d’arguments :

Les enseignants font leur service, les heures effectuées pour assurer un bon fonctionnement des écoles dépassent largement les obligations réglementaires.

L’Inspection Académique ne respecte pas elle les obligations réglementaires :

  • aucune modification du règlement type des écoles maternelles et élémentaires ; rappelons qu’il est toujours interdit que les élèves soient assis plus de 6 heures sur les bancs de l’école (code de l’éducation)

  • les textes sur l’utilisation des locaux scolaires pendant la formation initiale ou continue ne sont pas respectées

  • Et, si on ramène le service non fait au respect de la loi, nous ne pouvons que constater que cette définition est largement mise à mal par l’administration elle même. L’interprétation et le respect des textes est à géométrie variable selon les besoins. Ainsi, en Sarthe, le secrétaire général et l’IA refusent toujours d’appliquer la circulaire interministérielle sur les missions et les horaires des AVS co, ce qui conduit certain-e-s à travailler plus de 41 heures par semaine !

  • Et, en l’absence de texte réglementaire, l’IA se laisse aller à des fonctionnements dont « « légitimité professionnelle» reste popur le moins à prouver. Ainsi, en voulant absolument imposer l’AP dans la semaine de 4 jours, avec des contraintes impossibles à satisfaire (transports..), l’IA choisi d’imposer aux enfants une journée infernale, avec la suppression de tout temps de jeu le midi !

    Alors, refusons les coups de téléphone injonctif, répondons simplement que nous, nous défendons la qualité su service public !

En conclusion

Nous appelons plus que jamais à développer les réunions avec les parents pour expliquer les raisons de la mobilisation des enseignants et à discuter des modalités des actions. La pression et les interventions doivent se poursuivre. Plus le nombre d’écoles à suspendre ira en augmentant, plus l’écho médiatique sera important, moins les pressions s’exerceront.

Plusieurs écoles qui avaient besoin de temps pour organiser des réunions cette semaine ou qui voulaient terminer un cycle ont décidé de suspendre à partir du 8 décmbre. Aussi, nous rendrons publique, lundi 8, en direction des médias et de l’IA la liste des écoles qui suspendent.

Pour les collègues qui ont décidé de suspendre sans que cette position soit unanime dans leur école, peuvent s’inscrire sur le site. Plus ce mouvement sera massif plus la pression sera forte.

Le service public d’éducation ne saurait fonctionner sans une adhésion des enseignants aux missions et aux contenus et sans une étroite collaboration avec les familles. Les mouvements actuels (grève, réunions massives dans tous les secteurs) révèlent une coupure profonde entre « les instructions et réformes officielles » et la pratique du métier. Nous refusons l’autoritarisme et les réformes imposées. Cela ne peut plus durer.

Nous ne voulons pas que la rentrée 2009 s’organise selon les orientations ministérielles.

  • Parce que nous sommes profondément attachés au service public,

  • parce que c’est la réussite de tous les jeunes qui nous motive,

  • parce que c’est notre professionnalité qui est en jeu,

  • parce que nous ne voulons pas que la jeunesse et l’école publique paient les pots cassés d’une crise qui n’est pas la nôtre,

accentuons la mobilisation !

Au plan national :

Le SNUipp appelle à suspendre l’AP à partir du 8 décembre jusqu’aux vacances pour accentuer la pression pendant les rencontres avec le ministre. L’intersyndicale, les associations complémentaires, les mouvements pédagogiques appellent à une journée nationale de mobilisation aec les parents le 10 décembre.