Signer la pétition en ligne : Il faut en finir avec l’enfermement des enfants étrangers !
Le communiqué de presse de RESF du 23 mars
Pendant les événement de Toulouse, l’emprisonnement des enfants en centres de rétention continue, battant même des sortes de records.
C’est ainsi que le 20 mars, une jeune femme roumaine et son fils d’un mois étaient enfermés au Mesnil-Amelot. Ils arrivaient tout droit de Fleury-Mérogis où la mère avait purgé quelques mois de prison pour des délits mineurs et où son enfant est né. De Fleury au Mesnil, bonjour la vie !
Quoi qu’en dise le ministre de la chasse à l’enfant, les CRA ne sont en rien adaptés à l’accueil des enfants en général et des nouveaux nés moins encore. C’est si vrai que le personnel médical du CRA souhaitait que le bébé et sa mère puissent dormir à l’infirmerie mieux chauffée. Refus du chef de centre : pas assez de personnel pour les surveiller. Pas de lait adapté, pas de biberons, de stérilisateurs, d’eau minérale. Alerté, le Défenseur des droits (DDD) dépêchait immédiatement son directeur de Cabinet et le lendemain le médecin du centre rendait un avis d’incompatibilité entre l’état de l’enfant et la rétention. La mère et son fils étaient donc libérés… comme le sont tous les retenus : mis à la porte du centre sans que personne ne se préoccupe de savoir s’ils ont de quoi prendre le bus et le RER ni même de quoi téléphoner et moins encore s’ils ont un hébergement possible.
Ce sont donc les militants de la Cimade qui les ont ramenés à Paris dans leur voiture et ont contacté le 115.
Le même jour, une famille Rom de Roumanie était placée en rétention à Lyon St-Exupéry : le père, la mère et quatre enfants, le plus jeune âgé de six mois. Présentés le lendemain, 22 mars, à un juge administratif inflexible, ils ont été maintenus en rétention, le représentant de la préfecture étant allé jusqu’à déclarer que l’enfermement des enfants n’était pas un problème, lui-même par exemple ayant "été en internat sans en souffrir". A l’entendre, on peut en douter et ne pas souhaiter lui ressembler. Ils ont été expulsés aujourd’hui, vendredi 23 mars .
Le 22 mars, au Mesnil-Amelot, arrivée de deux jeunes femmes roumaines, elles aussi, placées en garde à vue puis en rétention par le préfet de la Vienne. La première avec son bébé de huit mois. La seconde avec une fillette d’une dizaine d’années que la police présente comme sa fille mais qui est en réalité sa nièce. On se trouve là en pleine illégalité : une mineure placée en garde à vue puis en rétention sans motif et sans ses parents ! C’est peut-être le futur radieux que se souhaitent Guéant et Sarkozy, mais pour le moment, c’est totalement illégal ! Ce n’est plus de la chasse, c’est du braconnage ! La police a fini par se rendre à l’évidence : la jeune fille va être libérée et être confiée à l’ASE.
Par contre Marlena CIURARU et sa fille Sidonia (8 mois) sont prévues sur un vol pour Bucarest le 24 mars à 16h20. Il est encore temps de l’empêcher en faisant savoir au ministre de la chasse à l’enfant la haute considération que nous inspirent ses pratiques.
ATTENTION ! Lui-même et ses préfets sont devenus susceptibles : une douzaine d’auteurs de lettres à des préfets, en Saône et Loire et dans le Finistère, ont été convoqués pour être auditionnés suite à des plaintes de préfets qui n’aiment pas entendre ce que leurs actes inspirent. Si les plaintes des préfets ont des suites, l’affaire n’en restera pas là et une réaction collective sera organisée. Mais en attendant, il faut faire savoir tout le bien qu’on pense d’eux aux préfets expulseurs d’enfants et démembreurs de familles sans diffamation ni injures. C’est difficile, mais on doit pouvoir y arriver.