"Le Haut Conseil de l’Éducation recommande que la voie professionnelle soit pensée comme une école d’entrepreneurs."
"Le HCE propose… que la seconde année de formation au CAP se fasse exclusivement en apprentissage, quel qu’ait été le mode de formation en première année (sous statut scolaire ou sous contrat d’apprentissage)". Tout est dit…
Le rapport du Haut Conseil de l’Education
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Le SNUEP-FSU a pris connaissance du bilan de l’enseignement professionnel et des recommandations sur ses évolutions futures. La réforme dite de la généralisation du BAC PRO en 3 ans n’a même pas fini d’être mise en place que le HCE propose déjà d’importantes évolutions afin de « l’approfondir ».
Le HCE reprend certains points que le SNUEP-FSU avait dénoncés et notamment sur les limites de l’apprentissage.
Le SNUEP-FSU est entièrement d’accord pour dire qu’il faut élever le niveau de qualification, et qu’il est illusoire de rechercher une adéquation parfaite entre formation et emploi.
Ces constats auraient dû amener le HCE à renforcer le rôle de l’école dans la formation des jeunes et à développer l’enseignement professionnel public, la seule voie de formation professionnelle initiale sous statut scolaire capable de former l’ensemble des jeunes s’orientant vers une formation professionnelle.
MAIS, NON, au contraire, à travers ses différentes propositions :
- Mettre en place une seconde de détermination ; ainsi, « la seconde professionnelle devrait constituer, à l’issue de la troisième, la seule orientation possible». L’orientation se ferait donc en cours de 2nde, qui plus est par les PLP qui après les professeurs principaux, viendraient eux aussi se substituer aux Conseillers d’Orientation Psychologue (COP) ;
- Mettre en place une seconde année de CAP exclusivement en apprentissage ;
- Supprimer le diplôme de BEP alors qu’il vient d’être « rénové » dans le cadre de la certification intermédiaire (il est passé au cours du cycle en 3 ans);
Développer des parcours mixtes (scolaire, apprentissage), en s’appuyant sur les Lycées des Métiers.
Le HCE n’a qu’une seule volonté : en finir avec le modèle de l’enseignement professionnel.
Toutes ces préconisations n’ont un seul et unique but : développer une formation professionnelle sur un modèle néo-libéral, qui transformerait le lycée professionnel en un « sas vers l’apprentissage » qui aurait comme principale mission de sociabiliser et de trier les élèves.
Ainsi, afin de parvenir à ces fins, tout en étant bien conscient que la capacité d’accueil des entreprises privées dans ce domaine est limitée, malgré des aides de l’Etat et des régions qui vont en augmentant, le Haut Conseil à l’Education préconise un engagement plus fort du secteur public dans l’apprentissage. L’objectif serait de former 50 000 jeunes en apprentissage chaque année dans les trois fonctions publiques (Etat, territoriale, hospitalière)
Ces propositions sont inadmissibles et dangereuses. Elles entérinent la volonté d’exclure une partie des jeunes du Lycée pour des raisons idéologiques et budgétaires !
Le SNUEP-FSU appelle les directions syndicales à se réunir, sans aucun préalable, pour discuter de la meilleure manière de s’opposer à ce projet.
Le SNUEP-FSU appelle l’ensemble des personnels à s’opposer à tout type d’expérimentation allant dans le sens de ces recommandations.
Le SNUEP-FSU appelle les collègues à participer aux actions de la journée de grève du 24 novembre et à poursuivre la mobilisation dans les semaines suivantes.