Y. Moreau, conseillère d’Etat a été chargée par le gouvernement de proposer des pistes de réforme pour "éponger les déficits". Toutes les pistes qu’elle a proposées sont régressives : il s’agit de baisser le niveau des retraites futures ou actuelles.

Actifs-ves, futur-es retraité-es ou retraité-es, nous sommes tous concernés et c’est ensemble qu’il va falloir redescendre dans la rue.

Toutes les propositions de réforme (et le Président de la République a dit qu’il n’y aurait pas de tabou) trouvent leur inspiration dans les logiques libérales qui caractérisent les politiques européennes et nationales suivies maintenant depuis de nombreuses années. Au final, aucune amélioration, une aggravation des inégalités et notre système par répartition ou de protection sociale de plus en plus fragilisé pour le plus grand plaisir des grands groupes financiers qui lorgnent sur le marché des retraites ou de la santé.

Ce sont les peuples qui paient un prix insupportable. Depuis 20 ans, ils n’arrêtent pas "de baisser le coût du travail" mais dans le même temps, les dividendes distribués ont été multiplié par 3. C’est l’exigence de profits toujours plus importants ("le coût du capital") qui conduit ce système à la faillite. Sans rupture, sans une autre répartition des richesses "produites" l’avenir pour les salariés se réduira à une spirale de reculs sans fin.

Olli Rehn, le commissaire en charge des affaires économiques et monétaires à Bruxelles, a proposé mercredi 29 mai de nouveaux objectifs budgétaires pour la France, il liste six grandes priorités : la réduction du déficit public, via en particulier une nouvelle réforme des retraites, la mise en œuvre de l’accord sur le marché du travail, le coût du travail, la libéralisation des services, la compétitivité des entreprises et la simplification de la fiscalité. "Nous ferons à notre manière" a répondu JM Ayrault, déclaration qui se voulait sans doute rassurante, mais le rapport Moreau, sorti quelques jours plus tard, ne laisse lui aucun doute sur les intentions gouvernementales !

Cet objectif d’alignement sur les autres pays européens est inacceptable et injustifiable : actuellement tant par la durée de cotisation que par l’âge de départ, le système français (réformé à plusieurs reprises) est l’un des plus défavorables d’Europe !

Les fonctionnaires dans le collimateur…

Considérer, comme le souligne Yannick Moreau qu’il est anormal que les fonctionnaires continuent de toucher 75% de leur dernier salaire, relève d’une attaque d’envergure ! Sans prendre en compte la spécificité des missions et des carrières des agents de la FP, la proposition de rapprocher les règles de la fonction publique de celles du régime général (évidemment par le bas !) dégraderait considérablement le niveau des pensions des fonctionnaires.

Au-delà des discours démagogiques et des rapports qui servent avant tout l’idéologie libérale, rien ne presse à réformer à nouveau notre régime des retraites. Et surtout, d’autres types d’alternatives existent et s’imposent, alternatives qui tout en préservant les intérêts des actuel-les et futur-es retraité-es, permettent de sauver de manière pérenne notre système par répartition. C’est le sens de la tribune de JM Harribey, P Khalfa et C Marty, publiée dans le Monde le 24 mai (voir sous ce lien).

1995, 2003, 2010… 2013 ?

La FSU était au premier rang des formidables mouvements de défense des retraites. Nous maintenons les analyses et les mandats que nous avons portés.

Ils sont plus que jamais d’actualité : c’est d’une rupture avec les logiques libérales que nous avons besoin.

Stop à la généralisation des régressions sociales !

Oui à la satisfaction des besoins sociaux !

Dans l’unité la plus large possible, la FSU s’efforcera de construire avec l’ensemble des personnels, la mobilisation à la hauteur des enjeux. Seule l’implication de toutes et tous permettra de faire reculer le gouvernement en renonçant à ce projet inacceptable !