Le Préfet du Loiret refuse de protéger une jeune lycéenne victime de violence. Pire encore : il ajoute sa propre violence en l’expulsant sans délai et sans respecter le droit ! NAJLAE DOIT REVENIR ET ÊTRE REGULARISÉE.

l’interview vidéo de Najlae par RESF Maroc

pétition RESF à signer

La pétition

Najlae a 19 ans. Elle est élève au lycée professionnel Dolto à Olivet (Loiret). Elle a été expulsée samedi 20 février 2010 vers le Maroc.

En 2005, pour échapper à un mariage décidé par son père, elle part chez son frère en France.

Ce frère la maltraite régulièrement. Mardi 16 février, les violences atteignent un degré extrême et Najlae se réfugie chez la mère d’une amie d’internat.

Le jeudi 18 et le vendredi 19 février, elle se rend à la gendarmerie de Montargis puis à celle de Château-Renard pour porter plainte. Elle est mise en garde à vue puis en rétention à Montargis. A ses amis inquiets, les gendarmes ne veulent même pas dire à quel endroit elle se trouve.

Le lendemain samedi 20, c’est à 4 heures du matin que Najlae appelle ses amis pour leur apprendre qu’elle prendra l’avion pour Casablanca à 7 H 35 où elle arrive en fin de matinée.

Najlae ne veut pas retrouver sa famille au Maroc car elle sait qu’elle est destinée à être mariée à un cousin.

Tout dans cette affaire est ignoble. Du début à la fin les droits humains ont été bafoués. Il n’y a pas de mots assez forts pour qualifier ceux qui ont pris ces décisions. Car Najlae avait le droit de saisir la justice pour les violences subies, elle avait le droit de contester le refus de séjour du préfet devant le tribunal administratif : en précipitant son expulsion, le préfet lui a volé ces droits.



Najlae doit revenir en France le plus vite possible et reprendre ses études.

La justice doit donner suite à sa plainte.

Najlae doit pouvoir vivre sa vie de femme comme elle en a décidé.

Et la France doit la protéger !

L’article sur Bakchich info

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Najlae Lhimer, 19 ans, a été expulsée de France vers le Maroc samedi 20 février. Elle s’était réfugiée l’avant-veille au commissariat de Montargis (Loiret) après avoir été violemment battue par son frère. La police avait alors enregistré une main courante, avant de l’accompagner chez son frère, le lendemain, pour chercher ses affaires et son passeport, raconte la jeune femme. « Puis ils m’ont dit d’aller à la gendarmerie de Château-Renard pour enregistrer la plainte », explique t-elle.

Mais une fois sur place, les gendarmes ont fait savoir à la jeune femme qu’elle était placée en garde-à-vue pour séjour irrégulier en France. Moins de 24 heures plus tard, elle était expulsée par avion vers Casablanca.

Najlae était arrivée chez son frère en France il y a cinq ans pour fuir un mariage forcé voulu par son père. En novembre 2009, alors qu’elle poursuivait ses études en lycée professionnel, elle s’était vue signifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Son avocate avait alors déposé un recours contre cette décision, recours actuellement toujours pendant.

A son arrivée à Casablanca, Najlae a de nouveau été placée en détention au Maroc, durant une journée, avant d’être finalement libérée puis accueillie par des membres du Réseau Education sans Frontières (RESF) Maroc.

Selon Maître Gilles Laille, avocat au barreau de Paris, l’administration a agi « dans l’illégalité complète ». « L’arrestation et l’expulsion de Najlae relèvent d’une procédure inéquitable en vertu de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. Par ailleurs, la gendarmerie a commis une faute lourde en refusant d’enregistrer la plainte de cette jeune femme. »

Mardi 23 février, le sénateur PS du Loiret, Jean-Pierre Sueur, a interpellé le gouvernement sur cette expulsion. Le sénateur a également demandé que la décision d’expulsion de Najlae soit « reconsidérée ».

Paroles, paroles et paroles

Pour rappel, le discours de Nicolas Sarkozy prononcé à Toulouse le 11 avril 2007 : « Je veux que la France soit aux côtés de la persécutée qu’on oblige à porter la burka, aux côtés de la malheureuse qu’on oblige à prendre un mari qu’on lui a choisi. Je veux que la France soit aux côtés de celle à laquelle son frère interdit de se mettre en jupe. (…) A chaque femme martyrisée dans le monde je veux que la France offre sa protection, en lui offrant la possibilité de devenir française. » Dont acte.