La FSU conteste depuis le départ le choix du Conseil Départemental de faire construire 4 collèges sarthois dans le cadre d’un partenariat public-privé. Cependant ce chantier vient d’être attribué au groupe Bouygues pour un budget de 126 millions d’euros. L’économie annoncée de 42 millions d’euros par rapport à une réalisation par le CD en maîtrise d’ouvrage reste sujette à caution, comme le prouvent les nombreux dépassements de budget constatés lors de réalisations de ce type. On sait également qu’en terme de délais et de qualité des travaux, les PPP n’offrent aucune garantie. Ainsi le groupe privé étant propriétaire des lieux, toute réparation, transformation jugée nécessaire par la communauté éducative sera soumise à son bon vouloir. De nombreux exemples en France montrent que les délais sont alors souvent extensibles, et les coûts élevés. Sur le plan de l’emploi, l’obligation de réserver 50% des travaux à des PME n’implique pas forcément que celles-ci soient locales, de même que rien n’indique sur quels lots (plus ou moins rentables) ces PME seront sollicitées. Cette inquiétude est d’autant plus justifiée quand on sait que l’entreprise Bouygues vient d’être condamnée par le tribunal correctionnel de Cherbourg pour avoir eu recours aux services de sociétés pratiquant le travail dissimulé, et le prêt de main d’oeuvre illicite sur le chantier de la centrale de Flamanville.
Dans son rapport de février 2015, la Cour des Comptes pointe que les procédures et les analyses mises en oeuvre par les collectivités locales pour recourir au contrat de partenariat ne sont pas transparentes dans la plupart des cas. Elle écrit dans sa conclusion que le contrat de partenariat ne présente pas pour les collectivités locales d’avantages décisifs par rapport aux formules classiques de la commande publique ou de gestion déléguée. Cet avis est confirmé par les magistrats de la chambre régionale qui estiment que si ce contrat allège les charges d’investissement au départ, il aura un impact significatif sur la capacité d’épargne du département.
Pour la FSU les travaux d’utilité publique doivent être gérés de bout en bout par les collectivités qui les mettent en oeuvre.