3 000 demandeurs d’emplois par jour, 40 à 50 000 emplois sont détruits chaque mois depuis le début de l’année, il n’y a quelques commentateurs zélés pour oser faire croire que la reprise pointe son nez pour la fin d’ année ou le début de 2010. L’office français des conjectures économiques annonce la perte d’un million d’emploi et un taux de chômage qui atteindrait 12% d’ici 2010.
La Sarthe est particulièrement touchée avec près de 36 000 demandeurs d’emplois en mars soit 20 % de plus en un an sur les catégories A, B, C, D. Les jeunes de moins de 25 ans dont le chômage a augmenté de 40 % en sont les premières victimes. Les jeunes paient là les conséquences de la flexibilisation du marché du travail mis en place par ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé.
Certes, le gouvernement a, le 18 février, été contraint d’apporter un certain nombre de réponses comme l’indemnisation du chômage partiel à 75%, la prime de 500€ pour les demandeurs d’emplois ou encore l’amorce d’un fond social d’investissement.
Mais ces annonces sont largement insuffisantes pour répondre aux inquiétudes et aux revendications des salarié-e-s et laissent de côté l’essentiel des revendications portées par l’ensemble des organisations syndicales depuis le 5 janvier.
Plus, ce gouvernement s’enferre de manière provocatrice dans sa logique libérale en remettant à l’ordre du jour le travail du dimanche et en poursuivant sa politique d’exonérations de charges sociales ou fiscales. Le patronat qui n’en a jamais assez continue à demander, sans fausse honte, que les licenciements soient facilités et que l’impôt sur les sociétés soit encore allégé. La crise est utilisée pour nombre de grands groupes ou d’employeurs comme un véritable effet d’aubaine pour mettre en oeuvre des restructurations qui dormaient dans les cartons.
En écho le gouvernement ne cesse d’appeler les salariés à plus de d’efforts et de compréhension, l’union nationale est même ressortie des placards. La crise mondiale impliquerait, pour envisager la sortie du tunnel, des aides accrues aux entreprises. Ce n’est pas supportable. Comment pourrions-nous accepter de voir les plans de licenciements se multiplier, les dividendes distribués aux actionnaires augmenter et le pouvoir d’achat des actifs demandeurs d’emplois ou retraités stagner voire régresser. Les caisses sont vides nous dit-on, mais des centaines de milliards ont été débloqu és pour sauver les banques et soutenir quelques grands groupes industriels. Et ce, sans que la puissance publique exerce le moindre contrôle sur leur destination ou utilisation.
C’est cette situation de profonde injustice qui voit les salariés payer une crise dont ils ne sont pas responsables qui a motivé le développement de l’action nationale interprofessionnelle dans un cadre unitaire. C’est cette unité que le gouvernement voudrait mettre à mal. C’est cette révolte sociale que le gouvernement voudrait faire réduire au silence.
Les luttes dans les entreprises frappées par des plans de licenciements ou des mesures de chômage partiel, les mobilisations prolongées dans les services publics par exemple à l’université contre des réformes régressives imposées brutalement ou encore celles des salarié-e-s d’EDF pour l’augmentation des salaires ne trouvent aucune réponse tant du côté des dirigeants patronaux que du côté gouvernemental. Le gouvernement joue de manière cynique la stratégie du pourrissement et de la répression. Et comme il en a l’habitude depuis longtemps en période électorale, pour faire diversion, il nous ressort lune campagne sécuritaire sur la violence. Le jeune, le chômeur, l’étranger sont d’abord considérés comme des fraudeurs potentiels, les revendications syndicales comme irresponsables.
On ne peut d’un côté appeler à la responsabilité des acteurs sociaux et de l’autre refuser de négocier les orientations et revendications portées par l’intersyndicale avec les salarié-e-s. La brutalité des réponses apportées aux salariés en lutte pour la défense leurs droits n’est pas acceptable. Nous n’accepterons pas de voir la conflictualité sociale déplacée sur le terrain judiciaire.
L’intersyndicale apporte tout son soutien aux salarié-e-s concerné-e-s et demande l’abandon de toutes les pousuites judiciaires.
Il n’y aura pas de solutions durables à la situation actuelle sans une rupture profonde avec les mécanismes qui ont conduit à la crise c’est à dire un ensemble de mesures socialement justes, écologiquement viables et un contrôle par la puissance publique de la sphère bancaire et financière.
Cela passe notamment par :
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Une autre politique pour l’emploi dans un contexte de crise économique il faut un moratoire sur tous les licenciements dans le public comme dans le privé, paiement du chômage partiel à 100%
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Une véritable politique salariale qui implique une augmentation des salaires, des pensions, des retraites et des minima sociaux,
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Une politique qui taxe les transactions f
inancières et réduise les inégalités : La suppression du bouclier fiscal est d’une urgence nécesité et l’impôt doit retrouvber tout son rôle pour une fiscalité réellement redistributive
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Les moyens budgétaires et humains pour développer les services publics et garantir une protection sociale de qualité pour tous
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L’amélioration des garanties collectives par le respect des droits syndicaux et de nouveaux droits d’intervention et de contrôle dans les entreprises.
Nous sommes engagés dans une bataille de longue durée. Pour élargir la bataille menée dans l’unité depuis janvier, l’intersyndicale a décidé d’éditer, autour de nos principales revendications, une carte postale adressée au Président de la République. Partout, dans les entreprises, les services mais aussi dans les quartiers, nous vous appelons à la diffuser massivement. Ce doit être aussi un outil pour préparer la prochaine manifestation nationale du 13 juin.
Dans notre département, avec les 24 heures, la manifestation aura lieu à 9h30. Il nous revient à nous tous qui sommes ici de tout faire pour que nous soyons le plus nombreux possible.