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En nous offrant ses vœux, le 11 janvier, Nicolas Sarkozy a eu une pensée particulière pour les fonctionnaires que nous sommes.

D’abord, à propos de nos salaires et notre pouvoir d’achat, il s’est exclamé

« Les caisses sont vides que voulez-vous que je fasse »…

il faut un certain culot pour oser cette réponse quand on vient d’octroyer 9 milliards d’euros de cadeaux fiscaux en droits de succession et bouclier fiscal à ses amis, ceux qui, entre autres, lui offrent des vacances ou lui prêtent leur avion.

9 milliards, cela représente 6% d’augmentation pour l’ensemble des 5 millions de fonctionnaires soit un peu moins que la dette accumulée, depuis l’an 2000, par l’état employeur envers ses fonctionnaires.

En écho à Nicolas Sarkozy, X Darcos lui a osé « Si [les fonctionnaires] veulent, comme tout le monde, avoir une situation plus aisée, il faut sans doute qu’ils paient un peu plus de leur personne. »

Eric Woerth, le ministre de la fonction publique s’il s’est voulu dans premier temps compatissant "C’est vrai les fonctionnaires ne gagnent pas très bien leur vie…. C’est en applicateur zélé qu’il a conclu mais pour gagner mieux leur vie… il faut accepter de faire plus d’heures supplémentaires.. Il faut changer".

Changer pour nos gouvernants, c’est nous convaincre que l’on peut faire plus et mieux avec moins c’est-à-dire en échangeant des emplois contre des heures supplémentaires. C’est un véritable marché de dupes. D’abord parce que dans de nombreux services, il n’y a pas assez de personnels pour assurer l’ensemble du travail. La dégradation des conditions de travail aboutit à accroître la pression et le stress. Alors faire des heures supplémentaires, pour ceux ou celles qui y ont droit, ne peut se faire qu’au prix d’une dégradation de la santé au travail.

Autre arnaque, payer des heures sup défiscalisées revient à légaliser le travail au noir. Avec la suppression des emplois cela accentue les déficits publics et diminue les recettes de la protection sociale. Déficits au nom desquels, le gouvernement met à mal les solidarités comme avec les franchises médicales instaurées au 1er janvier.

Pour faire illusion, le gouvernement se répand dans les médias sur la mise en place d’un nouveau système qui garantirait le maintien du pouvoir d’achat. Encore une fois c’est une véritable arnaque. L’usine à gaz qu’il a inventée vise à dissimuler son refus obstiné de toute augmentation du point d’indice liée à l’inflation. Les avancements d’échelon viendraient selon lui combler les absences d’augmentation de la valeur du point, c’est-à-dire qu’il met en cause, tout simplement, la notion de carrière. Cela va niveler l’ensemble des grilles et des salaires vers le bas.

Dernière arnaque et non des moindres, la réforme générale des politiques publiques qui doit conduire à ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 jusqu’en 2012. Après les 60 000 emplois supprimés en 5 ans, ce gouvernement programme 160 000 suppressions d’emplois pour les 4 ans à venir dont la moitié pour l’éducation. Alors n’en doutons pas si cette politique s’applique, il faudra travailler plus pour ceux qui resteront et ce pendant 41 et 42 ans tout en perdant du pouvoir d’achat.

{ Ce système absurde qui voit l’emploi stable diminuer, la précarité augmenter, les salaires et les pensions rogner alors que les richesses produites et les profits distribués n’ont jamais été aussi importants, il nous faut le remettre à l’endroit. ]

« Moins de service, moins de personnels, moins d’Etat sur le territoire » nous avait dit François Fillon,

La traduction de ce slogan conduit et va conduire inexorablement à une privatisation de certains services, de certaines missions. Ce que le service public ne sera plus en capacité d’assurer va devenir un nouveau marché pour les entreprises privées. Et, logiques de profits s’imposant on assiste et on assistera à une augmentation des coûts pour les usagers et une aggravation des inégalité sur le territoire.

Rien ne sera épargné pas même l’éducation. Nicolas Sarkozy, toujours lui, dans sa lettre aux éducateurs avaient eu aussi une pensée particulière pour le service public d’éducation : « Dans l’Ecole que j’appelle de mes vœux…les élèves auront moins d’heures de cours… les enseignants, les professeurs seront moins nombreux »

Ce qui est en cause, c’est non seulement les suppressions massives d’emplois, mais les fondements d’une école de la réussite pour tous les élèves. Fin du collège dit unique, suppression des BEP, bac pro en 3 ans, libre choix de l’établissement par les parents, une nouvelle école libérale se met en place où les plus faibles seront amenés à quitter de plus en plus tôt les bancs de l’école.

Craignant sans doute les mobilisations des personnels, le ministre développe le rouleau compresseur médiatique du service minimum dans les écoles. Aujourd’hui, 24 janvier 2008, alors que dans notre département chaque semaine des centaines, voire des milliers de journées d’enseignement sont perdues faute de personnels pour remplacer les enseignants absents, l’urgence serait l’accueil des élèves pour aider les familles contre ces méchants grévistes. La limitation du droit de grève n’a d’autre fonction que de créer les conditions pour faire passer une politique totalement contraire aux intérêts du plus grand nombre.

L’histoire nous a enseigné que toute limitation de l’exercice d’une liberté fondamentale -et l’exercice du droit de grève en est une- est une attaque contre la démocratie.

Fichage des élèves, chasse aux enfants et aux parents sans papiers, poursuite de personnels pour délits de solidarité, service minimum… pièce après pièce, mesure après mesure, la France patrie des droits de l’homme, sous l’impulsion d’un ancien ministre de l’intérieur devenu président de la République, semble s’éloigner de son histoire laïque et sociale.

Face à un gouvernement de choc, aux comportements liberticides à l’égard des droits fondamentaux et constitutionnels, la seule réaction possible et indispensable, c’est l’action unitaire et résolue de tous les personnels.

Pour gagner sur nos revendications, pour défendre nos droits, il importe de discuter dans tous les services de la poursuite de l’action et des formes de cette poursuite, grève, manifestation nationale…