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La forte mobilisation du 29 janvier, (2,5 millions de manifestants en France dont + de 30000 en Sarthe) a contraint, le 18 février, le Président de la République à de premières annonces sociales, elle n’a pas encore permis d’obtenir l’inflexion demandée sur les politiques d’emploi, de salaires, de contrôle des aides publiques et de justice sociale indispensables pour sortir de la crise.

De toute évidence, le chef de l’Etat se refuse à prendre en compte la mesure des effets de la crise et la nature et l’ampleur des revendications portées le 29 janvier.

Les propositions gouvernementales se résument sur le fond à un accompagnement social du chômage. La prime exceptionnelle de 500 euros pour les demandeurs d’emplois justifiant entre deux et quatre mois de travail ou la suppression des deux derniers tiers de l’impôt sur le revenu touchant six millions de foyers fiscaux sont toujours bon à prendre pour salariés et personnes concernées, mais ce ne sont que des mesurettes à durée déterminée qui restent totalement disproportionnées par rapport aux milliards et aux avantages consentis aux entreprises.

Les salariés devraient se contenter d’un vague calendrier de concertations sociales sur un éventuel partage de la valeur ajoutée.

Mais, c’est maintenant que le problème se pose. !

Comment accepter que les plus grandes entreprises françaises qui ont réalisé en 2008 autant de profit qu’en 2007 distribuent en ce début d’année des dividendes aux actionnaires et se refusent à toute augmentation du SMIC et des bas salaires ?

L’augmentation vertigineuse du chômage particulièrement pour la jeunesse qui est la plus frappée, la recrudescence des suppressions d’emploi, l’utilisation du chômage partiel, contribuent à amplifier la récession et pèsent lourd sur le pouvoir d’achat qui se dégrade.

La situation de la Sarthe qui continue à peser pour moitié dans le recours au chômage partiel au niveau de la région des Pays de la Loire est particulièrement préoccupante.

Comment accepter de voir chaque mois des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires et un gouvernement maintenir contre tous sa loi TEPA et les exonérations fiscales pour les heures supplémentaires ?

Comment accepter de voir l’Etat employeur supprimer 30 000 emplois de fonctionnaires et faire des services publics et de ses personnels la variable d’ajustement du déficit public ?

Comment accepter que des entreprises bénéficient d’argent public, distribuent des dividendes, se refusent à augmenter les salaires et mettent leurs salariés en chômage partiel ou annonce des suppressions d’emplois ?

Cette situation et les annonces gouvernementales résonnent comme une provocation au monde du travail qui ne peut se contenter d’un simple saupoudrage alors que les réponses attendues pour sortir de la crise passent par des mesures structurelles.


Depuis la fin 2008 et amplifiées par la réussite du 29 janvier, partout les
mobilisations se développent : jeunesse scolarisée, chercheurs universitaires, travailleurs hospitaliers, de l’automobile, salariés victimes du chômage… sans oublier la lutte des populations des DOM à la Guadeloupe, la Martinique et maintenant La réunion. Toutes ces mobilisations se heurtent à l’intransigeance du patronat et du gouvernement.

Nous ne devons pas les laisser se développer isolément. Les réponses apportées par le Président de la République les 5 et 18 février ne correspondent ni aux revendications des salariés ni à l’urgence de la situation sociale ni aux responsabilités de l’Et
at employeur. Au contraire, les seules propositions sont encore d’octroyer des aides aux entreprises pendant que le MEDEF se raidit dans son opposition à toute augmentation de salaire.

La pression doit être maintenue et amplifiée. C’est la réussite du 29 janvier qui a forcé ce gouvernement a bougé, la force du 19 mars doit le contraindre à entendre nos revendications.

C’est le rapport de force que nous construisons, c’est le front uni des organisations et des salariés du Public et du Privé, salariés des grandes comme des petites entreprises, les chômeurs et les retraités, qui forcera le président de la République à opérer d’autres choix.

  • · pour défendre l’emploi privé et public ;
  • · pour lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales ;
  • · pour exiger des politiques de rémunération qui assurent le maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités ;
  • · pour défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale, des services publics de qualité.

Changer de cap pour l’emploi, c’est utiliser toutes les solutions pour maintenir les salariés dans l’emploi, c’est taxer les entreprises qui dégagent des profits pour éviter les licenciements.

Changer de cap, c’est permettre à chaque salarié touché par le chômage ou une baisse d’activité de se former en maintenant son salaire.

Changer de cap, c’est développer l’emploi dans les fonctions publiques en rétablissant les emplois supprimés et en donnant les moyens aux services publics d’assurer leurs missions.

Changer de cap c’est mettre en place une véritable réforme fiscale, plus juste, plus progressive et en finir avec le bouclier fiscal et les exonérations qui mettent à mal les solidarités et accroissent les inégalités

Partout, dans chaque entreprise, dans tous les services publics, sur les chantiers, dans les sections syndicales, le dialogue doit s’ouvrir. Le temps est venu de débattre, de construire, de revendiquer et de lutter ensemble.

Parce qu’il y a des urgences : La réponse aux besoins des salariés confrontés à la crise doit être immédiate.

Il faut se donner les moyens de stopper l’hémorragie des licenciements et accompagner les jeunes vers l’emploi.

Parce qu’il y a des priorités : il faut réellement soutenir le pouvoir d’achat pour éviter que des salariés mal payés ne basculent dans la pauvreté. Il faut augmenter les bas salaires et les minimas sociaux !

Parce qu’il y a des drames sociaux, il est impératif de renforcer les aides au logement, aux transports, à la préservation de la santé.

Parce que les responsables n’ont pas été capables d’éviter la crise, il faut mettre en place une nouvelle gouvernance et repenser la responsabilité des entreprises, la redistribution des richesses entre les actionnaires et les salariés ainsi que la rémunération des managers.

Parce que les politiques européennes n’ont pas su juguler la crise, que l’union européenne libérale n’a toujours pas trouvé de réponse coordonnée et qu’il est évident que la crise ne peut se résoudre à l’échelle nationale, nous exigeons une réglementation de la sphère financière internationale.

Le seul objectif aujourd’hui c’est l’obtention de mesures concrètes et durables soutenant réellement les salariés face à la crise.

Notre mobilisation, notre combat syndical doit permettre de nous faire entendre.

Tous ensemble le 19, et après

Pour la satisfaction des revendications !