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Les années se suivent et se ressemblent. En pire pourrait-on dire. Puisque la mise en place des politiques ministérielles provoquent les régressions et désorganisations qui étaient prévisibles. La réduction du temps d’enseignement à 24 heures, la mise en place des nouveaux programmes, la semaine de 4 jours et des journées scolaires de plus de 6 heures entraînent chez les personnels un sentiment de course permanente et d’insatisfaction professionnelle. Les temps de rencontre avec les parents d’élèves sont rendues plus difficiles et le rythme de la journée relève pour certains enfants des cadences infernales.
L’onde de choc provoquée par ce remodelage en profondeur de l’organisation et du fonctionnement de l’école publique n’a pas fini de provoquer ses effets négatifs.
Chaque année apporte son lot de régressions. 2008-2009, c’est l’acte de décès des IUFM et de la formation des maîtres, la diminution d’un tiers du nombre de places au concours de recrutement des PE, le début du démantèlement des réseaux d’aide spécialisée, et la mise en place avortée (?) des jardins d’éveil pour les enfants de 2-4 ans, des atteintes au droit de grève et à l’exercice du droit syndical, la fin de la transparence dans les opérations de mouvement au profit d’une nouvelle gestion des ressources humaines directement importée du privé, du pilotage par les résultats à partir d’une évaluation croquignolesque des élèves…
Et cette liste ne doit pas être exhaustive. Alors, quand X. Darcos partira de ce ministère de son libre arbitre ou poussé par les protestations de la communauté éducative il restera dans l’histoire comme le fossoyeur du service public et le ministre des années noires de l’école publique.
Au moment où la crise économique frappe de plein fouet les familles et les salariés, l’Education Nationale, comme tous les autres services publics devrait disposer des moyens de faire vivre l’égalité et la justice sociale. C’est exactement l’inverse qui est pratiqué. Au pays du travailler plus pour gagner moins, on continue de distiller des primes et heures supplémentaires alors que diminuent l’emploi et les recrutements. Ces choix et la division entre les personnels que cela implique ne peuvent que mettre à mal l’indispensable cohésion nécessaire au bon fonctionnement des équipes pédagogiques.
Il est frappant de constater que ces orientations s’accompagnent de dérives autoritaristes et de ruptures avec le paritarisme et le fonctionnement normal d’une démocratie. Devra-t-on demain pour exister avoir, comme l’écrit dans un billet plein d’humour l’ancien recteur de l’académie de Lyon, sa carte à l’UMP et diffuser la dernière chanson de Carla Bruni pour accueillir le public. Le message est clair mais notre crainte comme souvent dans ces situations, est le zèle qui conduit à anticiper les décisions pour faire et soigner son plan de carrière. Les modifications profondes prévues dans l’évaluation et les nominations des personnels, la réforme des corps d’inspection participent de ces objectifs.
La re concentration des pouvoirs de décision autour des recteurs, cette nouvelle gouvernance comme il est de coutume de dire, s’affranchit des règles d’un fonctionnement démocratique des institutions. Un vice ministre sans contre pouvoir et sans contrôle pourrait et peut décider de la carte scolaire et des nominations dans un département. On glisse sans le dire vers un fonctionnement académique. C’est la réforme Balladur des Collectivités Territoriales appliquée à l’Etat sans qu’un quelconque débat soit organisé. Les territoires et les services publics des zones les plus fragiles et éloignées du centre seront les premières victimes de cette concentration.
Sur la situation départementale et les moyens affectés à la Sarthe, quelques précisions et questions :
La dotation
Encore une fois, tout est organisé autour d’un exercice de communication. Quelle pertinence y a-t-il à vouloir afficher que nous avons 2 créations d’emplois pour 170 élèves prévus alors que le document rectoral affiche une diminution du plafond d’emplois de 28 sinon de faire croire à l’opinion publique que le discours syndical relèverait de la d
La dotation dite de démographie de + 2 souffre aussi discussion, l’académie a une dotation de 40 emplois pour plus de 1600 élèves supplémenta
ires attendus soit 1 pour 40. La répartition académique est toujours inégalitaire. Doit-on rappeler que le P/*E de l’académie est le plus faible de France et que celui de la Sarthe est dans la moyenne nationale. Nous continuons donc à payer la facture aux départements du bord de mer.
Quand dans le même temps les diminutions d’emplois pour les Rased sont aussi inégalitaires au détriment encore une fois de la Sarthe, se vérifie cette perception dominante que la Sarthe vit dans le luxe. Les parents d’élèves, les élus de ce département frappés de plein fouet par l’augmentation du chômage des jeunes sortant du système éducatif apprécieront à sa juste valeur cette politique rectorale.
La démographie
Pour que la présentation soit un tant soit peu objective, il faut prendre un peu de recul.
Sur 10 ans (R.98 à R. 2008), le solde démographique est positif de 1446 enfants mais notre département n’a été doté que de 14 emplois supplémentaires soit 1 emploi pour 103 élèves !!! Si on prend en compte les 12 emplois fléchés sur les décharges des écoles de 5 classes, on obtient un emploi pour 55 élèves.
Et ce sont les enfants de 2/3 ans qui ont payé le plus lourd tribut. A la rentrée 2000, 2 635 enfants de 2 à 3 ans sur 6 602 (39,91%) étaient scolarisés. La prévision pour la R. 2009 est de 897 sur 6 986 (12,84%). Si le taux de 39,91% avait été maintenu, 2 788 enfants auraient dû pouvoir être accueillis. 1891 enfants vont donc se voir « privés d’école publique ». On comprend l’insistance des pouvoirs publics à mettre en place ces fameux jardins d’éveil contre l’avis des élus et des parents. Ceux-ci sont d’ailleurs plus de 86% à souhaiter la scolarisation de leur enfant entre 2 et 3 ans.
Les Rased
L’affichage est clair. La fermeture de 12 emplois annonce la future disparition de l’aide spécialisée. Votre premier projet limite certes les conséquences pour les personnels, mais, un Rased ne se conçoit que dans un fonctionnement d’équipe avec les 3 fonctions complémentaires. Il est évident que ce sera pari impossible. Et, les dysfonctionnements prévisibles serviront demain d’argument pour les fermer définitivement. Un dernier détail, mais qui a son importance. Vous affectez 13 collègues en surnombre sur des écoles. Seront-ils nommés à TD et si oui sous quelle appellation puisque la NGM a interdit cette possibilité ?
Sur la grille et les contrats
Lors de la négociation préalable à la grève d’hier, il nous a été réaffirmé que ces contrats n’étaient que des outils indicateurs de bonne gestion pour maîtriser les évolutions d’effectifs entre février et septembre. Si c’est le cas, rien ne devrait donc s’opposer à ce que ce soit les seuils de la grille existante qui s’appliquent à la rentrée. Et que donc au minimum toutes les écoles atteignant le seuil bénéficient d’une ouverture conditionnelle. Mais encore une fois nous craignons que l’on ne soit que dans le registre de la communication.
Sur les évaluations et base élèves
Sans répéter tout le mal que nous pensons d’évaluations en milieu d’année sur des parties de programme non enseignées, sur les dangers de la remontée des résultats et des risques de mise en concurrence dans le cadre du pilotage par les résultats, nous voudrions mettre en évidence 2 aspects :
L’illégalité de la saisie et de la remontée des résultats sur le logiciel officiel. La CNIL qui a été saisie par le ministère n’a toujours pas donné son accord. Sur ce sujet, comme sur le reste, ce ministère s’assoit sur le principe de respect du droit. Simple retard dans le traitement des dossiers peut-être mais on peut aussi faire le lien avec les orientations stratégiques contenues dans la feuille de route 2008-2009, établie pour l’Enseignement scolaire en octobre 2008 où il est pr
évu que, pour un pilotage pédagogique efficient, la base élèves devra s’élargir entre autre aux résultats des évaluations de CE 1 et CM2.
La traçabilité des élèves, la géolocalisation de l’absentéisme informatisée tout s’effectue dans une opacité qui renforce nos craintes. Si les documents informatifs adressés aux parents et aux écoles soulignent l’impossibilité pour les parents de s’opposer à la mise en fiche de leur enfant, nous rappelons que le comité consultatif des droits de l’enfant auprès de l’ONU a adressé au ministère des questions très précises sur cet aspect. Et dans l’attente des réponses du ministère et du rapport de l’ONU, il nous semble toujours important de ne pas utiliser cette base.
Dernier point, les contrats aidés dans l’éducation nationale
D’abord pour rappeler notre opposition totale à cette fausse politique pour l’emploi. La mobilisation des personnels a permis d’obtenir au dernier moment la prolongation des CAE jusqu’à la fin de l’année. Mais la réaffirmation d’un turn over rapide de ces personnes avec une augmentation importante du nombre de contrats pour faire baisser les statistiques du chômage relève de la politique de gribouille. Mauvais fonctionnement du service public et lassitude des collègues particulièrement des directeurs seront les seuls résultats obtenus.
L’Education nationale ne peut acter sans réaction le retour à la case chômage pour les personnes actuellement sur ces emplois. Nous demandons que de vrais emplois avec un statut et une formation correspondante aux missions indispensables soient créés. Et dans l’attente d’une négociation sérieuse sur ces revendications nous demandons que ces contrats soient transformés en CDI comme la loi le permet.