Face à la saignée qui s’annonce, c’est une mobilisation commune et massive des personnels, des parents et au delà de toutes celles et ceux qui sont attachés au service public d’éducation qu’il faut construire. Le 22 janvier en sera une étape importante

La carte des suppressions d’emplois


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-71 pour l’académie de Nantes dans le 1er degré. L’Inspecteur d’Académie a profité des vacances pour présenter la facture aux écoles sarthoises.

Toutes les infos sur le site du SNUipp

Pour appliquer la saignée, le ministre compte sur le zèle de la hiérarchie.

Les recteurs vont voir leur salaire modulé avec une prime de résultat en fonction des objectifs atteints. Combien vont-ils toucher (le recteur et l’IA), a-t-on envie de crier, pour remettre en cause les seuils de fermetures qui existaient depuis une trentaine d’années ?

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Comité Technique Paritaire Ministériel Education Nationale : La FSU quitte la séance

N’ayant pu se tenir vendredi faute de quorum, le comité technique paritaire ministériel de l’Education nationale était convoqué de nouveau mardi 21 décembre.

Il devait examiner la répartition entre les académies confirmant ainsi les suppressions massives d’emplois alors que le nombre d’élèves continue d’augmenter : -3367 emplois pour 8 300 élèves supplémentaires dans le 1er degré, – 4800 emplois pour 42 500 élèves en plus dans le second degré, – 600 emplois pour les personnels administratifs.

Cette gestion par l’économie à tout prix dont le ministère se satisfait en estimant que « tout devrait aller mieux » constitue au contraire un mauvais coup pour la réussite de tous les élèves.

A cela, le ministère a ajouté son peu de respect des instances de concertation en ne remettant une partie des documents qu’au début de la séance.

Après avoir porté les préoccupations des personnels, après avoir évoqué les actions conduites au long du mois de décembre par ses syndicats, et devant l’absence de réponse sur le fond des dossiers, la FSU a quitté la séance.

Elle appelle les personnels à se mobiliser dans l’unité en préparant l’action du 22 janvier, qu’elle conçoit comme une première étape.

Paris, le 21 décembre 2010

Le 22 janvier, refusons le budget de pénurie de l’Éducation nationale !

Communiqué de presse du Collectif « L’éducation est notre avenir »
Paris, le 16 décembre 2010

Le collectif « L’éducation est notre avenir » dénonce les effets catastrophiques qu’aura la mise en œuvre du budget 2011pour l’Éducation nationale, s’il est adopté par le Parlement. D’ores et déjà, compte-tenu du résultat prévisible du vote, les organisations membres du collectif appellent tous les citoyens et futurs citoyens de ce pays à un premier acte de refus des conséquences de ce budget, le 22 janvier 2011.

Le budget 2011prévoit la suppression de 16 000 emplois et n’affiche d’autre ambition pour le système éducatif que la recherche d’économies à partir du dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Pourtant, les effectifs d’élèves vont continuer d’augmenter et la part du PIB français destinée aux enseignements primaires et secondaires a diminué dans la période récente en passant de 4,5% en 1995 à 3,9% en 2006.

Le collectif appelle lycéens, étudiants, parents d’élèves et personnels de l’éducation à participer à la journée nationale de mobilisation du 22 janvier qui prendra des formes variées dans les départements (manifestations, rassemblements, débats). Cette première étape sera, n’en doutons pas, prolongée par d’autres initiatives durant les 2e et 3e trimestres.

Ensemble, refusons les fermetures de classes, la disparition des RASED, les suppressions de places en maternelle, la baisse des dotations des collèges et lycées, le manque d’ambition du plan Licence à l’université, les réductions de postes et d’options, les hausses d’effectifs dans les classes… Exigeons une véritable formation professionnelle des enseignants sans laquelle les écarts entre élèves vont continuer à se creuser !

Aujourd’hui plus que jamais, notre pays a besoin d’un système éducatif qui s’attaque réellement aux inégalités scolaires et traite la situation des élèves en grande difficulté. D’autres choix pour la réussite de tous les jeunes sont nécessaires afin que l’École remplisse les objectifs d’une École démocratique et ambitieuse.

www.uneecole-votreavenir.org

2 articles parus dans Le Monde

L’école et le collège, principales victimes des réductions de postes


A la rentrée 2011, les effectifs enseignants vont fondre dans toutes les académies métropolitaines. Collèges et écoles vont subir les 16 000 suppressions de postes prévues au budget 2011. Depuis 2007, 66 000 postes ont disparu.

Jusque-là, une mauvaise anticipation du nombre de départs en retraite avait préservé l’école primaire, y laissant plus d’enseignants que les calculs ministériels ne le prévoyaient. Dans le second degré, même si les remplacements d’enseignants absents devenaient très aléatoires, les gains de postes restaient presque invisibles. Cette fois, le nombre d’élèves par classe devrait remonter. Tout un symbole.

Dans le premier degré, des classes seront fermées puisqu’on attend 8 900 nouveaux élèves et que 8 967 postes d’enseignants disparaissent. Dans le secondaire, 48 500 élèves supplémentaires sont attendus et il faudra faire avec 4 800 postes de moins. C’est essentiellement le collège qui sera ponctionn&#2
33; puisque le ministre Luc Chatel a promis des moyens constants pour installer sa réforme du lycée général. Alors que le groupe des élèves qui ne maîtrisent ni la lecture ni les mathématiques ne cesse de croître, ce sont les classes durant lesquelles se réalisent ces apprentissages de base qui vont être les plus touchées.

La répartition académique de l’effort vient d’être dévoilée. En février, chaque département connaîtra son contingent de profs et, en mars, chaque établissement. Syndicats et parents manifesteront le 22 janvier.

L’école primaire à laquelle la France consacre déjà 15 % de moins que la moyenne des pays de l’OCDE va voir diminuer encore un peu la scolarisation des moins de 3 ans, une partie des enseignants qui travaillaient sur les réseaux d’aide va être rapatriée dans les classes ainsi que tous les enseignants de langues vivantes.

Dans l’enseignement primaire, c’est l’académie de Lille qui, avec 336 postes en moins sur 20 938, subit en valeur absolue le plus de pertes, suivie par l’académie de Nancy-Metz avec 298 suppressions sur 12 243. Les documents ministériels indiquent cependant qu’une baisse des effectifs d’écoliers est attendue dans deux académies à la prochaine rentrée.

Ce qui n’est pas le cas sur tout le territoire. A la hausse des effectifs prévue pour la rentrée, l’entourage de Luc Chatel, le ministre de l’éducation, rétorque que le phénomène ne sera pas durable. "On aura quoi qu’il arrive une baisse du nombre d’élèves dans le premier degré ces prochaines années."

D’autre part, l’argumentaire ministériel insiste sur le fait que les coupes actuelles concernent "des surnombres accumulés ces dernières années" et "des enseignants qui ne sont pas devant les élèves, sauf de manière épisodique".

Ce à quoi les syndicats rétorquent que, d’une part, les maîtres en surnombre ont bel et bien été employés et que dans son savant calcul le ministère oublie de dire qu’outre les 5 600 postes en surnombre, il s’attaque aussi à 3 367 postes d’enseignants qui eux assuraient bien des enseignements.

Face à un tel bilan, le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, dénonce une "asphyxie de l’école", alors même que le crédit de l’école primaire n’est plus aussi haut dans l’opinion publique et que les enseignants se battent au quotidien pour laisser le moins d’enfants sur le bord de la route. "Pour la première fois depuis plus de vingt ans, cette coupe claire historique se traduirait par une baisse du nombre d’enseignants devant les élèves. Dans les départements, seule la règle à soustraction fonctionnera", se désole le secrétaire général du Snu-ipp, Sébastien Sihr.

Dans l’enseignement secondaire (collèges et lycées), les académies les plus touchées en valeur absolue sont celles de Versailles (493 postes supprimés) Lille (470 postes), Créteil (426 postes) et Nancy-Metz (524 postes). Des grosses académies. En proportion, celles qui perdent le plus de postes sont la Martinique (moins 3,9 %) et Nancy-Metz (3,4 %). Le ministère justifie ces mesures par la baisse démographique dans ces deux académies, de même qu’il justifie par l’augmentation attendue des effectifs d’élèves les augmentations de postes en Guyane et, pour le seul secondaire, dans certaines collectivités d’outre-mer.

Cependant, des hausses du nombre d’élèves sont également attendues dans les académies de Lille et de Créteil, qui subissent respectivement une perte de 1,8 % et de 1,5 % de leurs postes. Pour le Snes-FSU, le plus puissant syndicat dans les lycées et collèges, "les suppressions porteront cette année sur des postes devant les élèves", et cela "au moment où le ministère annonce une augmentation des effectifs dans le second degré public de 48 500 élèves".

Ce nouveau coup de rabot n’est pas une surprise : le projet de loi de finances pour 2011, adopté le 15 décembre par le Parlement, avait confirmé la suppression de 16 000 équivalents temps plein (ETP), toujours en application de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite.

Ce qui change, c’est la procédure adoptée. Cette fois, le ministère ne gère pas ces coupes depuis la Rue de Grenelle. Il s’en remet aux recteurs, qui lui-même travaille avec ses inspecteurs. "Il n’y aura aucun cumul des remontées des recteurs" donnant à voir le nombre de suppressions de postes "par catégorie" au niveau national, avait prévenu Luc Chatel, au printemps. "Les grandes lignes des gisements d’efficience ne seront pas connues", insistait-il. "Je ne veux pas de statistiques nationales qui diraient "voilà, on a trouvé tel gisement dans telle académie"", avait-il alors souligné.

En revanche, le ministre croit dans l’échange d’expériences. En clair, il aimerait utiliser pour récupérer des postes une mutualisation qui a bien du mal à voir le jour en ce qui concerne les bonnes pratiques pédagogiques.

En juin, Luc Chatel affichait une grande sérénité, confiant "ne pas être inquiet" sur la capacité du système à digérer cette nouvelle vague de coupes. "Il y a de la marge", ajoutait encore son entourage en septembre.

Côté syndical, la colère monte. Le 22 janvier 2011, pour protester contre ce "budget de pénurie", une journée nationale de mobilisation est prévue à l’initiative du collectif L’éducation est notre avenir, qui rassemble 25 organisations dont la quasi-totalité des syndicats d’enseignants et la plus grosse fédération de parents. Cette journée ne se traduira pas forcément par des grèves mais "prendra des formes variées dans les départements".

Reste que le mécontentement pourrait s’échelonner sur une partie du printemps puisque certains départements, élections cantonales obligent, ne connaîtront la répartition des coupes qu’après le scrutin.

Maryline Baumard

Les emplois "retrouvés" n’annulent pas les suppressions

Le recomptage des effectifs de fonctionnaires auquel les services de l’Etat, sur la demande du gouvernement, ont procédé dans le cadre de la préparation du budget 2011 annulerait-il le solde négatif dû aux suppressions de postes annoncées pour 2011 dans l’éducation nationale ? Séduisante, l’hypothèse ne résiste pourtant pas à l’examen.

Le résultat, rendu public début novembre dans un rapport de la commission des finances du Sénat, est saisissant : 20 359 emplois d’enseignants, non recensés jusque-là, ont été retrouvés. La tentation est grande de soustraire les 16 000 postes des 20 359. On obtiendrait alors un solde positif de 4 359 postes… De quoi démentir les plaintes des syndicats d’enseignants ? Le gouvernement ne s’est pas risqué à cette exploitation.

En effet, la correction en elle-même ne crée aucun poste mais rend seulement mieux compte de ce qui existait déjà. Si la base de calcul était fausse, les suppressions prévues n’en restent pas moins réelles : il y aura bien, dans les effectifs d’enseignants, 16 000 équivalents temps plein (ETP) de moins en 2011 que l’année précédente. La rectification illustre le flou régnant sur les effectifs, à l’échelle des quelque 852 907 enseignants du public et du privé (chiffre officiel de la rentrée 2010).

Luc Cédille