Pour la création de 4 700 postes, contre l’arnaque des 5 000 emplois aidés "médiateurs"

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Les organisations syndicales SNUASFP-FSU, SGPEN-CGT, SUD-EDUCATION, SNFOASEN réclament depuis de nombreuses années, la création de 4700 postes d’Assistant de service social pour couvrir tous les besoins des établissements scolaires.

La politique prônée par le Ministre rappelle les expériences tentées antérieurement tant au niveau de la politique de la ville que de l’éducation nationale. Ces « médiateurs », personnels sous statuts précaires, non formés, non qualifiés, recrutés sur les quartiers dits de relégation sociale, ne peuvent apporter de solutions aux problèmes complexes de l’absentéisme et du soutien à la parentalité.

Au lieu de renforcer les personnels existants, CPE, ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL et CONSEILLERS D’ORIENTATION PSYCHOLOGUES dans des équipes pluridisciplinaires complètes, pérennes, en respectant les qualifications de chacun ce qui apporte une garantie aux jeunes et à leurs familles, le gouvernement fait le choix de recruter des personnels précaires, sans qualification.

Notre ministère semble ignorer le rôle important que nous jouons dans la réussite de tous les élèves (depuis 7 ans 20 postes créés) et dans un contexte de suppression massive de postes à l’Education Nationale, il continue sa politique de précarisation et de non qualification des personnels.

Outre, le danger que cela constitue pour les familles, le Ministère doit être conscient que par sa fiche de poste des médiateurs de réussite scolaire, il fait le choix de « fusiller » une profession avec une qualification, une éthique et une déontologie.

Ce dispositif constitue une attaque de plus contre le Service Public d’Education.

L’Intersyndicale appelle toutes les collègues à la journée de grève du 12 mars pour exiger le retrait du dispositif des médiateurs de réussite scolaire et pour la création massive de postes d’assistants sociaux.

L’Intersyndicale organisera une conférence de presse le Mardi 17 Février 2009 pour alerter les personnels, les parents d’élèves, les familles, sur les dangers de ce dispositif et mettre en place la mobilisation à la hauteur de l’enjeu.

Médiateurs de réussite scolaire : l’ANAS (Association Nationale des Assistants Sociaux) prend position…

Face à l’annonce par le Ministère de l’Education Nationale le 22 janvier 2009 du recrutement de cinq mille « médiateurs de réussite scolaire », l’ANAS se solidarise avec les positions prises par les Syndicats SNUAS-FP-FSU et SNASEN-UNSA. (1)



Les assistants de service social de l’Education Nationale ont mission de prévention, de lutte contre l’exclusion et de protection. Ils sont le lien entre l’établissement scolaire et les familles, ils interviennent dans des situations complexes en tenant compte de l’intérêt des jeunes et de leur réussite scolaire. Ils offrent les garanties éthiques et déontologiques, nécessaires pour lutter contre le problème de l’absentéisme scolaire. Actuellement, Les assistants sociaux scolaires exercent dans un contexte où les situations sociales de certaines familles se précarisent, sans que les moyens leurs soient donnés de faire face à ces difficultés.

L’absentéisme scolaire est une question récurrente. Il s’agit d’un symptôme, d’un effet produit par des causes multiples et variables qui doit être resitué dans le contexte plus global (social, économique) de la famille. Il s’agit alors d’analyser ces causes afin d’apporter une aide à la fois efficace et respectueuse des droits des personnes et de leur vie privée, en lien étroit avec le jeune, sa f
amille et l’établissement scolaire.

Pourquoi alors le projet de création de cinq mille postes de « médiateurs de réussite scolaire » ?

Une fois de plus, la politique consistant à créer pour chaque problème, un nouveau métier au détriment de ceux existant déjà est ici à l’œuvre. Et plutôt que renforcer les effectifs de professionnels qui ont les compétences requises, le ministère de l’éducation nationale préfère, dans un objectif de rentabilité et dans l’espoir de résultats immédiats, créer des postes d’intervenants à vocation restreinte.

Ces fonctions de médiateurs (2) seront assumées par un personnel précaire, peu qualifié, mal rémunéré, sans doute malléable, et donc inapte à apporter des réponses dans la durée et à la hauteur des difficultés. Leur intervention risque d’être davantage sur le registre du contrôle des familles et de la responsabilisation individuelle que sur celui de l’aide et l’accompagnement des personnes pour résoudre leurs difficultés.

L’ANAS soutient que les assistants de service social, de par leur formation, leur code de déontologie, leur éthique et leur mode d’intervention, sont les professionnels compétents pour la lutte contre l’absentéisme, dans le respect des enfants et de leur famille.

(1) Voir ASH N° 2594 du 30 janvier 2009 p. 20
(2) La fonction de médiation ne s’improvise pas. Ainsi par ex. les médiateurs familiaux relèvent du décret du 27 février 2004 et s’adressent aux travailleurs sociaux de niveau III. De quel niveau relèveront les « médiateurs de réussite scolaire », quelles analyses et stratégies d’actions ils en capacité de mettre en œuvre ?