En ouverture de ce CDEN, la FSU souhaite intervenir sur plusieurs points qui impactent négativement le fonctionnement des écoles, ainsi que les conditions de travail des enseignant-es.
La gestion à flux tendu des moyens humains entraîne une succession de mesures contradictoires : ouvertures ou fermetures annulées à peine deux mois après qu’elles aient été prononcées, avec les conséquences sur les personnels qui doivent retrouver ou quitter un poste qu’ils viennent tout juste d’obtenir pour certains d’entre eux. Dans les propositions qui nous ont été transmises figurent des mises en surveillance d’ouverture là où les seuils étant atteints voire dépassés, il serait logique d’ouvrir dès maintenant, de manière à permettre aux écoles de prévoir une rentrée dans les meilleures conditions possibles.
Cela a aussi des conséquences négatives pour les personnels, leur carrière et leur investissement professionnel. Nombre de nos collègues s’inquiètent sur ce qui risque de leur arriver à la rentrée, de même, on nous rapporte des propos de parents qui face à l’incertitude décident de se tourner vers le privé. Ces conséquences de la gestion de la carte scolaire sont donc nuisibles au bon fonctionnement du service public d’Éducation.
D’une manière générale, les enseignant-es, les parents d’élèves ne comprennent pas cette gestion à court terme. Il y a de cela quelques années, au-delà de quelques situations on ne défaisait pas et refaisait pas la carte scolaire plusieurs fois dans l’année. Cette habitude a été prise au moment où la politique de suppression d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite a été mise en place. Il est incompréhensible que l’on continue à gérer la carte scolaire ainsi.
Pour la FSU, l’explication de cette situation réside dans le fait que la priorité au primaire, érigée en slogan, peine à se concrétiser : le nombre d’élèves par classe reste encore trop important, les postes de remplaçant-es et d’enseignant-es spécialisés, de membres des RASED largement insuffisants ; les besoins en terme de dispositifs pédagogiques (plus de maitres que de classes, moins de 3 ans) ne sont pas couverts, la formation initiale et continue est loin d’être à la hauteur des enjeux ! Les dotations sont donc nettement insuffisantes au regard des besoins de l’école primaire. Si le gouvernement veut tenir ses engagements pour l’école et la réussite de tous, le prochain budget doit amplifier les créations de postes pour le primaire.
Concernant les nouveaux rythmes, nous constatons que, malgré nos demandes, aucun bilan n’est à l’ordre du jour. Nous avons eu pourtant connaissance que des projets de modifications ont été présentés, nous nous étonnons donc que ces situations ne soient pas évoquées aujourd’hui. Ce d’autant plus que dans certains cas, ces modifications ont généré de fortes tensions entre les membres de la communauté éducative. Pour la FSU, laquestion des rythmes scolaires telle que la réforme Peillon l’a actée est insatisfaisante. Si elle semble recueillir des avis positifs dans certaines communes c’est loin d’être une généralité, comme nous l’avions dénoncé cette réforme instaure des inégalités importantes entre les territoires et a des conséquences souvent négatives en terme de rythmes de l’enfant et de conditions de travail. Le SNUipp-FSU continue de demander sa remise à plat.
Enfin, avant de clore cette déclaration, nous souhaitons attirer l’attention des membres de ce CDEN sur la décision prise tout récemment par le Conseil départemental de rénover 4 collèges sarthois par le biais de Partenariat – Privé – Public. Avec l’UNSA, le SGEN-CFDT, La ligue de l’Enseignement et la FCPE, nous vous avions interpellé dans cette instance, sur les dangers de ce montage financier. Car les exemples tendent à prouver qu’il coûte plus cher à la collectivité et donc aux contribuables, pour un résultat qui n’améliore en rien le fonctionnement du service public, loin s’en faut. C’est d’ailleurs ce qui vient de pousser le Conseil départemental d’Indre et Loire à renoncer à ce montage financier. Le vice-président chargé des collèges, Judicaël Odmond a en effet ainsi justifié l’abandon de la procédure : "Nous ne voulons pas de ce mode de fonctionnement qui hypothèque l’avenir… C’est un chèque en blanc, on ne sait pas où on va et cela nous coûterait une fortune."
Soulignons au passage que ce Conseil départemental est doté de la même majorité que celui de la Sarthe. La logique et la chérence politique voudrait donc que les mêmes arguments valent de la même façon d’un département à l’autre.
Quoiqu’il en soit, la décision de l’exécutif sarthois aura été prise en toute connaissance de cause : instruite par nos mises en garde et éclairée par la position de son homologue tourangeau. Il faudra l’assumer et vous pouvez compter sur nous pour vous remettre en face de vos responsabilités. Vous pensez pouvoir avoir raison contre l’avis de tous. Nous prenons date et vous donnons rendez-vous.