Décisions de l’AG
- lettre ouverte ultimatum au ministre pour une nouvelle grève et le "blocage du système"
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L’AG décide d’appeler à une nouvelle manifestation avec les parents le samedi 29 novembre à 14h.
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L’AG appelle les personnels à afficher devant tous les établissements la banderole suivant « Non à la destruction du service public, Pour tous, nous voulons une école de qualité ! »
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suspendre l’aide personnalisée à compter du 1er décembre dans l’ensemble des écoles de la Sarthe.
Lettre ouverte et ultimatum
au Ministre de l’Education Nationale
Monsieur Le Ministre,
Près de 70% de grévistes dans les établissements scolaires de la Sarthe, avec des chiffres comparables dans toute la France. Un tel mouvement après les 80 000 manifestants du 19 octobre et les grèves de l’année scolaire 2007-2008 vous montre s’il en était encore besoin la colère des professionnels de l’éducation profondément attachés aux valeurs du service public et à la réussite de leurs élèves.
Point n’est besoin de dilapider l’argent public en ayant recours à des entreprises privées pour surveiller l’état d’esprit des jeunes ou des enseignants, il vous suffit d’entendre les revendications massivement portées aujourd’hui dans les rues des grandes villes.
Il vous suffit d’ouvrir de véritables négociations. Véritables, car le dialogue social ne peut se résumer à un exercice de communication manipulation dissimulant une politique autoritaire de passage en force successifs quand ne s’y ajoute pas le mépris des personnels.
Les suppressions massives d’emplois, la mise en extinction des personnels de Rased, le sabordage des IUFM outil essentiel de la formation des enseignants, le recours de plus en plus important aux personnels contractuels et précaires aux statuts divers, les attaques répétées contre l’école maternelle, les horaires d’enseignement pour les élèves diminués, le soutien aux élèves sortis des horaires obligatoires et en voie d’ externalisation" , les programmes modifiés contre l’avis des professionnels, l’offre de formation réduite en lycée et lycée professionnel, des rythmes scolaires qui virent à l’absurde, les établissements scolaires mis en concurrence, les associations complémentaires de l’école asphyxiées … l’école que vous dessinez à travers vos réformes ressemblerait demain à une multitude petites entités autonomes dont le caractère public aura disparu avec à leur tête un « leader » aux pouvoirs étendus.
Les personnels refusent que l’enseignement privé soit priorisé et modéliser.
Nous refusons vos réformes qui menacent lourdement les statuts des personnels et les fondements du service public. Monsieur le Ministre aucun acteur du système éducatif que ce soit les parents, les personnels, les jeunes ou les chercheurs ne soutient vos réformes.
Votre politique à marche forcée constitue un véritable déni de démocratie.
Nos revendications sont unitaires et portées par les personnels réunis en AG ce jour. Nous voulons :
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un autre budget et les créations d’emplois qui répondent aux besoins et permettent une rénovation et une transformation du système éducatif favorisant la réussite de tous les élèves
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L’abandon des réformes et l’ouverture d’un véritable dialogue et des négociations
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Le respect des droits syndicaux
L’an dernier, après chaque gréve, cette année, après la manifestation du 20 octobre, vous avez persisté à imposer vos réformes et suppressions d’emplois, vous en avez même rajouté en tenant des propos méprisant pour les personnels. Nous ne le supportons plus.
Il est temps que vous apportiez des réponses rapides à la hauteur de nos revendications.
Dans le cas contraire, nous appellerons l’ensemble des personnels à bloquer le fonctionnement du système à partir du 1er décembre et et à une nouvelle grève en posant la question de la reconduction.
L’Assemblée Générale des personnels appelle l’intersyndicale nationale à reprendre cet ultimatum et créer les conditions d’un mouvement d’ensemble avec les parents.
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Parce que nous sommes profondément attachés au service public,
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parce que c’est la réussite de tous les jeunes qui nous motive,
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parce que c’est notre professionnalité qui est en jeu,
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parce que nous ne voulons pas que la jeunesse et l’école publique paient les pots cassés d’une crise qui n’est pas la notre,
L’Assemblée générale appelle à la mobilisation maximum en organisant partout dans les établissements ou par secteurs des réunions, assemblée générales de personnels avec les parents.
Oui, l’école en général a besoin de réformes pour répondre aux défis qui lui sont posés mais ces réformes doivent être concertées et pensées à partir des besoins exprimés par les personnels, les parents et les jeunes scolarisés et des travaux et réflexions menés par les chercheurs.
Motion 1er degré
Face aux suppressions de postes des RASED, on suspend l’aide personnalisée !
A l’heure où le ministre de l’Education affiche une priorité de lutte contre l’échec scolaire, l’annonce de la suppression de 3000 postes E et G permettant la prise en charge de dizaines de milliers d’élèves dans le cadre d’aides spécialisées apparaît comme une incohérence majeure et une véritable provocation. C’est la disparition du dispositif tout entier qui est en jeu d’ici trois ans. Dans notre département, cela se traduira dès la rentrée 2009 par une vingtaine de postes en moins au sein des RASED, permettant la prise en charge de plus de 1 000 élèves.
Les propos du ministre, relayés par ses cercles, mettent en regard de ses suppressions de moyens une réponse : la mise en place de l’aide personnalisée. Les professionnels que nous sommes savent bien que l’aide personnalisée, si elle peut être complémentaire – dans certaines conditions – des aides spécialisées, ne peut en aucun cas leur être substituée.
Il y a loin de réponses pédagogiques ciblées pour des difficultés ponctuelles dans les apprentissages, à la prise en charge des difficultés souvent lourdes, sur la durée, aux causes complexes, qu’assurent les collègues des RASED. La prése
nce de personnels spécialisés, pouvant apporter un regard différent, intervenant en cohérence avec l’équipe pédagogique, participant d’actions de prévention autant que de prise en charge d’élèves en difficulté avérée, est un atout pour l’école publique. L’école a besoin de toutes ses cartes dans la lutte contre l’échec scolaire, dans la recherche de la réussite de tous .
Face aux suppressions des postes des RASED, l’Assemblée Générale des personnels soutenue appelle les collègues à suspendre la mise en oeuvre du dispositif d’aide personnalisée.
Pour cela, nous proposons que les collègues fassent remonter au SNUipp et à l’intersyndicale les décisions de conseils des maîtres, de conseils de cycle, les décisions individuelles de s’inscrire dans cette suspension.
Nous informerons régulièrement l’ensemble des collègues de l’état de la mobilisation. Notre volonté est de poser un acte fort et collectif qui montre notre détermination dans le refus des réformes destructrices pour l’école publique.
Nous proposons donc de suspendre l’aide personnalisée à compter du 1er décembre dans l’ensemble des écoles de la Sarthe.
D’ici là, multiplions les rencontres avec les parents pour leur expliquer le but de cette démarche, la nocivité des réformes et suppressions d’emplois pour obtenir leur soutien.
Dans cette période d’attaques contre le service public, cette action s’inscrit dans la construction d’un mouvement d’ensemble personnels parents pour la défense de l’école publique.
L’Assemblée Générale demande à l’intersyndicale nationale de reprendre cette action au plan national et de l’inscrire dans l’ultimatum adressé au ministre.
Motion 2nd degré réforme des lycées
La réforme, telle qu’annoncée par le Ministre de l’Education nationale le 21 octobre 2008 aura pour conséquences :
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Une réduction de l’offre éducative pour les élèves :
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Réduction des horaires de cours dans les disciplines du tronc commun
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Potentiellement moins de disciplines puisque, de ce fait, les élèves vont être incités à prendre en enseignement d’approfondissement ou d’exploration les disciplines du tronc commun qui perdent des heures (littérature, histoire-géographie, mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre), au détriment des options qu’ils peuvent actuellement faire (latin, grec, LV3, SES, ISI-ISP, MI-SVT).
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Contrairement aux annonces, la réforme ne résout en rien le problème de la hiérarchie des filières : elle maintient la filière scientifique dont les 3 matières dominantes sont les seules à faire partie du tronc commun (bien qu’amoindries) ; elle feint de résoudre le problème de la filière littéraire ; mais sans lui en donner les moyens puisque la littérature sort du tronc commun en seconde, elle dissout de fait la filière ES, et fusionne les STI dans un vaste ensemble « technologique » sans identité claire.
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Un accroissement des inégalités scolaires liées au milieu social d’origine :
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La complexification des choix va favoriser les familles les mieux informées du fonctionnement du système éducatif.
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La réduction de l’offre publique d’enseignement va peser plus lourdement sur les élèves issus des familles populaires.
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Cette réforme, couplée à la suppression de la carte scolaire, risque d’accroître la ségrégation sociale entre et dans les établissements scolaires.
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Une dégradation du métier d’enseignant :
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Réduction des heures de cours dans chaque classe : moins de temps pour transmettre des savoirs et instaurer une relation pédagogique.
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D’autant que la réforme ne touche pas au problème central des effectifs par classe. La question des dédoublements par exemple n’est pas abordée.
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Et en parallèle, augmentation du nombre de classes par enseignant.
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Obligation d’assurer de nouvelles fonctions, non liées aux disciplines (orientation ou fonctions administratives) .
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La semestrialisation introduite en seconde peut ensuite s’étendre au cycle terminal : cela peut se traduire par une annualisation du temps de travail.
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Une dégradation de la cohésion dans les équipes éducatives : les enseignants vont devoir, pour avoir des élèves en seconde et dans les parcours du cycle terminal, se transformer en VRP de leurs disciplines mises en concurrence les unes avec les autres.
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Un surcroît de problèmes d’organisation de l’année scolaire du fait de la semestrialisation :
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Difficultés de prévision pour la répartition de la DGH
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Problème de l’organisation des services des enseignants et des emplois du temps
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Quatre conseils de classe par an et par classe
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Organisation des épreuves du bac alors que l’année scolaire ne sera pas finie.
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En conséquence, le CA du lycée ………. demande le retrait de cette réforme de la classe de seconde, et l’ouverture d’une véritable concertation avec tous les acteurs de la communauté éducative pour décider des grandes orientations du lycée de demain, dans le sens d’un réengagement de l’Etat dans l’école publique, pour lutter contre l’échec scolaire et réduire les inégalités sociales à l’école.
Le CA du lycée ……….. ne refuse pas une réforme du lycée, il refuse cette réforme.