L’Education est l’une des questions qui a été au cœur des débats de ces dernières semaines puisque le nouveau gouvernement veut en faire une priorité. La FSU reconnait volontiers que notre système éducatif a subi des dégradations sans précédent au cours de dernières années. Loin de la nécessaire démocratisation que nous revendiquons, les inégalités scolaires, corrélées aux inégalités sociales se sont aggravées.
Il est donc urgent de transformer le fonctionnement du système éducatif. Une nouvelle loi d’orientation et de programmation est prévue ainsi que la création de 60 000 postes dans l’Education nationale durant les 5 années à venir. La FSU ne peut que s’en féliciter, pour autant, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour instaurer une politique éducative ambitieuse de la maternelle à l’université. Les récentes annonces sur le premier degré sont des signaux positifs envoyés à la profession mais le reste du système éducatif ne doit pas être oublié et tout particulièrement les collèges et les lycées. La FSU s’est largement exprimée sur les revendications qu’elle porte et entend peser dans les débats par tous les moyens qui sont à sa disposition.
De manière urgente, il convient de faire en sorte que la prochaine rentrée scolaire se fasse sous d’autres auspices et force est de constater, dans notre département, que nous n’en prenons pas le chemin :
On nous objectera peut-être une fois de plus que la Sarthe est la mieux dotée de tous les départements de l’académie mais pour autant les DGH accordées, au regard du nombre d’élèves attendus ne permettront pas de résoudre les probèmes qui se posent au quotidien dans les collèges : des classes de sciences devenues trop petites pour accueillir et mettre en activités tous les élèves, des cours de langues vivantes où les conditions ne permettent pas à tous de participer, d’une manière générale, les effectifs lourds ne faciliteront pas la prise en charge de la difficulté scolaire.
Dans l’enseignement adapté, la multiplication de classes à double niveaux, voire la suppression de divisions, pouvant avoir comme conséquences la fermeture programmée de certaines SEPGA, entrainent des effectifs très lourds dans les autres SEGPA. Cela empêche l’admission de beaucoup d’élèves sur liste d’attente ainsi que la réorientation d’élèves du collège qui seraient en très grande difficulté. Dans l’enseignement spécialisé, un très grand nombre d’élèves ne peuvent obtenir une orientation en ULIS et IME faute de place.
Dans le premier degré, l’annonce de la dotation supplémentaire ne suffira pas, loin de là, à répondre aux besoins, en terme d’ouverture et fermeture de classe d’une part, de restauration des RASED, comme nous l’aurions souhaité d’autre part. 5 postes de stagiaires contre 41 suppressions entérinées, le compte n’y est pas ! Une fois de plus, vous vous apprêtez Monsieur le directeur académique à faire semblant, en minorant les prévisions transmises par les directeurs et directrices. Depuis votre arrivée dans ce département, vous vous obstinez à refuser de nous transmettre la balance de postes, la réalité finit pourtant par éclater au grand jour. La Sarthe fonctionne avec des moyens humains inférieurs au nombre de postes ! Et ce n’est pas, contrairement à votre affirmation, que nous avons trop de postes. A force de ne pas combler les départs en retraites, d’autoriser plus de sorties que d’entrées en Sarthe, nous constatons, à la veille de la seconde phase du mouvement des personnels, qu’une vingtaine de postes pourraient rester vacants. Vous comptez sans doute, fermer davantage de classes pour masquer cette réalité, ce n’est pas acceptable ! Cela l’est d’autant moins que les changements de seuils que vous avez effectués l’an passé malgré le refus de l’ensemble la communauté éducative ne suffiront pas. Vous vous apprêtez une fois de plus à fermer des classes sans entendre le point de vue des enseignants et des parents ou à ne pas ouvrir là où c’est nécessaire. "Les seuils sont les seuils" dites-vous, encore faudrait-il prendre en compte les effectifs prévisionnels transmis par les directrices et les directeurs !
Enfin, nous souhaitons attirer votre attention sur la situation des personnels précaires. Ils remplissent des missions essentielles au sein des écoles. Les inquiétudes qui persistent sur le renouvellement des contrats aidés, ne sont pas de nature à rassurer, ni les premiers concernés, ni les personnels dans leur ensemble. La FSU rappelle son exigence de créer de vrais emplois pour assurer les missions d’aide administrative et d’accompagnement des élèves en situation de handicap. La priorité devra alors être accordée à tous les collègues qui ne pourraient être renouvelés dans le cadre des CUI.