Etaient présent-es :

Pour les représentant-es de l’Etat :

Le Préfet, la Dasen, le Secrétaire Général, l’IEN adjoint, un représentant du Conseil régional et un autre du Conseil départemental

Pour la communauté éducative :

DDEN, FCPE, Maires, Conseil départemental, une représentante de l’Unsa, un de FO.

Pour la FSU : Dominique Chaperon, Véronique Chapron, Julien Cristofoli, Catherine Le Gall, Jeoffrey-Gaylord Remaud, Marianne Masson.

La FSU a lu une déclaration préalable (cliquer ici)

Entrée en matière

A la surprise (et à l’agacement) du préfet, chaque délégation a lu une déclaration, pour dénoncer les différents aspects de la politique scolaire du Ministre : suppression des seuils, conséquences des fermetures de classe en particulier dans les zones rurales , suppressions des PMC, manque de transparence …Décidément, le retrait de 10 postes, associé au dédoublement en  CP et CE1 non financés ne passe pas pour l’ensemble de la communauté éducative qui s’insurge contre la gestion comptable menée par l’administration, pointant le fait notamment que la Sarthe est le département le plus touché par la pauvreté de la Région. Les maires ont notamment évoqué le contexte de crise sociale,  la demande de plus de justice sociale et territoriale. Ils estiment que l’Etat aurait pu faire preuve de prudence et de bienveillance, notamment pour les populations les plus fragiles et que la Sarthe ne doit pas être la variable d’ajustement de la région. Ils ont rappelé que dans ce climat de désespérance, les maires ont tout mis en œuvre pour tenter de défendre leurs administré-es et malgré tout, ils ont subi des fermetures. L’État a pourtant besoin des élu-es semble-t-il. Pour conclure, leur représentant a déclaré que « Ce que demandent les élu-es, c’est de la considération, pas de l’indulgence ».

La FSU a rappelé quant à elle que si la prise en compte des critères sociaux est réelle dans les seuils en REP,  ces derniers ne défendent pas assez les écoles fragiles (RRS).
Elle a pointé que le moment  politique était important et que la mobilisation des familles pour protéger l’avenir de leurs enfants était significative du sentiment de colère et d’injustice qui les habite. Cela n’est pas pris en compte.

Le Préfet, fort énervé après l’ensemble des interventions, a dans un premier temps déclaré qu’il n’était pas obligé d’autoriser la lecture de ces déclarations (aucun texte ne l’y oblige, certes, mais quelle drôle de conception du dialogue social ? ). Il a informé l’assistance que sa présence n’était pas non plus obligatoire, et qu’il venait pour écouter (étonnant après avoir tenté d’entraver la lecture des déclarations liminaires). Il a affirmé que les seuils n’ont pas d’existence légale et que leur stricte application n’aurait pas permis de sauver une seule école.

Ce à quoi la FSU a répondu que la prise en compte des seuils comme critère de mesure de  carte scolaire a été supprimée sans concertation, que si les seuils ne sont pas la panacée en soi, ils constituent une garantie d’égalité de traitement, et qu’ils peuvent toujours être améliorés (ou dégradés mais dans ce cas, cela se voit , ce qui n’est plus le cas dans le traitement au « cas par cas »).

Pour clore le débat, un maire a déclaré que les fermetures tuent les projets des écoles, et que ce qu’on demandait aux élu-es, c’était de gérer la pénurie. Et qu’en tout état de cause, il était difficile de concevoir les 10 retraits de postes comme une dotation favorable (si l’on s’en tient au discours de l’administration, qui estime qu’on aurait pu en perdre bien plus !

Coût du transport scolaire dans le second degré :

Le représentant du Conseil régional a donné l’information selon laque les tarifs (appliqués à toute la région se traduisaient par une baisse de 120 € à 110 € par an pour les élèves de communes ordinaires. Par contre, il y a une augmentation de 6 € (de 49€ à 55€ pour les élèves de RPI (sans qu’on ait eu d’explication sur cette augmentation.), ce qui correspond à un abattement de 50%. On peut légitimement se demander pourquoi, comme dans d’autres régions, puisque la somme reste malgré tout modique, on n’applique pas la gratuité à l’ensemble des élèves.

La DASEN a ensuite présenté un diaporama pour expliquer la répartition des emplois dans le 1er degré. Elle a notamment expliqué la notion de « lissage sur 3 ans », qui  au-delà du taux apparent de passage dans la classe supérieure prend en compte d’autres éléments : différence entre prévision et effectifs constatés, les naissances dans la commune, et certains « éléments de contexte »  (taille des écoles, Zone de Revitalisation Rurale, revenus médians, proximité école privée…). Le curseur est ensuite placé là où la dotation le permet.

La FSU a regretté que certains éléments (cartes notamment sur les revenus médians, ou zones de pauvreté, taux d’échec scolaire …) n’aient pas été portés à la connaissance des représentant-es es personnels auparavant.

La DASEN a déclaré que 33 classes ont été maintenues au titre de la ruralité, de la grande pauvreté ou de l’amélioration du taux d’encadrement en maternelle et que le nombre moyen d’élèves par classe était de 22,60 élèves.

La FSU a rappelé que ce nombre n’indiqauit pas la réalité de nombreuses classes, et qu’en tout état de cause, les seuils pouvaient toujours être améliorés. Cela suppose que les dotations soient supérieures à ce qu’elles sont.

Concernant l’expérimentation de « petits déjeuners » dans 10 écoles du département (choisies sur des critères sociaux), la FSU a déclaré que ce que souhaitaient les parents, plutôt qu’on nourrisse les enfants à leur place, c’était qu’on leur donne les moyens de le faire eux-mêmes !

Le Préfet a évoqué les conventions ruralités, comme des moyens de sauver aussi des postes. Ce à quoi la FSU a répondu qu’elle ne partageait pas ce point de vue : dans la mesure où il s’agit d’un contrat sur 3 ans, les postes « sauvés » ne le sont pas définitivement et on sait que partout où cela s’est mis en place, cela a conduit à des regroupements d’élèves et à des suppressions d’écoles. Elle a aussi demandé que lui soit communiqué la version officielle de cette convention dont à ce jour ni les enseignant-es, ni les parents n’ont eu connaissance. Sans recevoir de réponse à ce sujet.

Enfin, elle a dénoncé l’absence de financement de la mesure des CP et CE1 dédoublés, non-financés qui conduit à des fermetures en zone rurale. Si les petites écoles ont été épargnées cette fois, ce sont celles des bourgs de taille moyenne qui sont touchées. Elle a rappelé aussi les besoins importants du département en postes de RASED, de remplaçant-es, qui justifient amplement une dotation qui ne prenne pas seulement en compte les chiffres, mais les besoins et la réalité du terrain.

Vote sur les mesures :

17 contre

2 abstentions (2 membres de la majorité du Conseil Départemental).

Les maires ont tenu à expliquer leur vote en demandant à la DASEN de faire remonter au Recteur et au Ministre les besoins spécifiques de la Sarthe (rejoignant ainsi les revendications que la FSU a maintes fois exprimé dans les diverses instances).

Questions diverses :

La FSU a demandé à la DASEN quelle réponse elle pensait donner à la demande des enseignant-es du collège A. Paré et de l’école Marceau, et de plusieurs parents qu’un moratoire soit appliqué avant de prendre la décision de concentrer les deux ULIS pour enfants sourds sur le collège du Vieux Colombier. La décision prise en toute opacité l’an dernier ne satisfait pas ces personnels qui demandent que l’on prenne le temps de la réflexion pour une décision qui a des conséquences importantes pour ces jeunes et leur famille, notamment en terme d’éloignement, et de coupure avec un environnement habitué à leur particularité. La DASEN a répondu qu’elle prenait contact  avec le centre de soin (situé à côté de l’école Marceau), sans répondre précisément à la question du moratoire.

Quant à la demande de la FSU que soit renommé le collège R. Vercel, dans une période où on parlait beaucoup de l’antisémitisme, la représentante du Conseil départemental a estimé que les réponses avaient déjà été fournies lors d’un précédent CDEN ! Circulez, y rien à voir. Les discours antisémites de R. Vercel seraient-ils moins problématiques que d’autres ? On n’en saura pas plus sur cette question…