Le CDEN du 13 novembre 2017 s’est déroulé en présence du Préfet et du Président du Conseil départemental.
La FSU a lu une déclaration préalable (cliquer ici).
Le DASEN a présenté un diaporama faisant état du bilan de la rentrée 2017 :
Effectifs :
Si la baisse du nombre d’élèves continue dans le premier degré elle est moins importante que ce qui était prévu (632 élèves en moins soit 132 de moins que l’estimation l’envisageait). Dans le privé par contre, la baisse est plus importante.
Ce sont 240 en moins qui ont été constatés dans le second degré.
Une légère augmentation du nombre d’élèves (+40) sur le Mans est constatée.
C’est dans le Sud Sarthe que la baisse d’effectifs est la plus élevée.
Pour le second degré, il a fait état d’une légère baisse dans les collèges, et d’une croissance continue dans les lycées.
Dotation
Le DASEN s’est félicité que la Sarthe, qui a perdu – 729 élèves à la rentrée 2016 a quand même "bénéficié" de 20 postes, et évoque un rééquilibrage au niveau académique (La Vendée, qui a perdu autant d’élèves, mais n’a reçu que 4 postes appréciera !!!)
La FSU est intervenue pour préciser que notre département est caractérisé à la fois par une forte ruralité et un secteur d’éducation prioritaire le plus large de l’académie.
Le rapport P/E n’est donc pas un critère qui permet de comparer les départements puisque la composition sociologique est différente.
L’ augmentation constatée sur Le Mans concerne surtout l’ éducation prioritaire renforcée, ce qui modifie à la baisse le P/E (dans la mesure où les effectifs sont plus bas, et en particulier avec les classes de CP à 12) sans que pour la majorité des classes le taux d’encadrement s’améliore. Par ailleurs, Les CP dédoublés ont phagocyté les postes attribués au département. En Sarthe, cela a amené à fermer des postes de remplaçant-es et à supprimer les missions des Maîtres de plus qui intervenaient dans d’autres classes que les CP.
Le tableau présenté peut paraître à l’avantage de la Sarthe mais il n’en est rien. Notre département a besoin de postes, car nous avons rappelé que la difficulté scolaire ne se situe pas que dans l’ Education Prioritaire.
Cette analyse est confortée par une intervention d’un représentant des élus qui précise que des dispositions particulières s’imposent au regard des composantes démographiques, et des territoires fragilisés en Sarthe.
Sur la question de l’Education prioritaire, le représentant de la ville du Mans interroge le DASEN sur la prise en compte des écoles dites orphelines (non rattachées à un collège relevant de l’EP, alors que les CSP des écoles le justifieraient (ce sont au Mans et à Coulaines les écoles Aubrac, Claudel, Courboulay, Camus) . Le DASEN répond que la carte de l’EP sera revue en 2019.
SEGPA
La FSU a rappelé que sur 14 établissements, 8 n’ont pas de directeurs/trices, contrairement à ce qui est préconisé par la circulaire nationale. Cette situation n’est pas constatée dans les autres départements de l’académie. Nous avons donc interrogé le DASEN sur les raisons qui l’ont amené à faire le choix de ne pas nommer de directeurs/trices dans ces établissements.
Il a répondu que la priorité avait été accordée aux SEGPA les plus importantes ! La FSU demande depuis plusieurs années que des départs en formation soient mis en oeuvre afin de pallier à ces manques. Faute de budget, ces demandes restent sans suite.
CP dédoublés
Le DASEN estime que le bilan intermédiaire est positif, notamment par le fait que les élèves sont beaucoup plus sollicités.
La FSU est intervenue pour relativiser cet avis. Si les enseignant-es concerné-es sont satisfaits d’avoir moins d’élèves, ils sont inquiets pour les autres classes de leur école qui restent chargées. On peut s’interroger sur l’opportunité de ce choix en rapport avec les moyens utilisés : avec cette dotation on aurait pu faire des classes à 21 du CP au CM2. Le risque est grand que l’on oppose les territoires (avec notamment des fermetures dans le secteur rural si tous les moyens sont utilisés pour les CP / CE1 de de REP et REP+). Dans un contexte de montée du vote en faveur de l’extrême droite, le risque existe que l’on fasse ainsi son jeu en confortant l’idée qu’ on donne toujours aux mêmes, et qu’on prend toujours aux autres. La mesure "phare" du Ministre s’étant faite à moyen constant, elle se fait forcément au détriment d’autres élèves.
Nous avons également demandé, face à la confirmation de l’extension de la mesure aux CE1 l’an prochain, quelle anticipation avait été faite en terme de locaux pour éviter la situation chaotique de la fin d’année dernière.
Le DASEN répond qu’il travaille avec les mairies et fait état d’un satisfecit sur la manière dont cela s’est passé cet été. Les collègues qui ont dû au pied levé réaménager leur classe et apporter du matériel personnel n’ont sans doute pas le même point de vue !!
Rythmes
57 écoles sont passées à la semaine de 4 jours à la rentrée. Majoritairement ce sont des petites écoles rurales. Pour l’année prochaine, le DASEN explique que le résultat de la consultation doit être unanime pour que le changement (passage à 4 jours) ait lieu. Les réponses sont demandées avant la fin de l’année civile. La FSU évoque les écoles où des consultations sont mises en œuvre et où une pression a été mise par les IEN pour obtenir une réponse rapide. Si consultation il y a, il faut prendre le temps nécessaire.
Le DASEN répond qu’une réponse tardive peut entraîner une réponse négative si les conséquences notamment pour le transport des élèves sont trop importantes.
Un représentant des élu-es estime que les communes sont confrontées à une situation difficile. Le changement impactera le fonctionnement général de la commune. Les élu-es n’ont pas la main sur l’ensemble des données : par exemple en SIVOS, c’est la région qui décide des circuits et horaires de transports scolaires. Les aspects matériels et financiers sont incontournables. Il est donc indispensable de savoir où on va.
La FSU s’interroge sur l’intérêt des élèves dans tout ça. Ce dont on est sûr, c’est que ce qui doit primer, c’est la régularité dans les temps d’apprentissage. Les contingences matérielles qui régissent l’organisation semblent être bien loin de cette préoccupation !!!
A la question sur la manière de trancher si plusieurs conseils d’écoles rendent des avis différents sur la même commune (au Mans par exemple), aucune réponse n’est donnée en CDEN.
Vote sur les rythmes scolaires :
Contre : 0
Pour : 7
La FSU s’abstient sur ce vote qui relève des décisions des conseils d’école.
Evaluation diagnostique en CP
Le DASEN fait une présentation rapide du dispositif en insistant sur la dimension "scientifique" de l’opération. La FSU intervient pour dénoncer le retour du pilotage par l’évaluation dont on connait les effets négatifs sur les apprentissages et les pratiques enseignantes. Elle dénonce les conditions de passation avec des items inadaptés, qui mettent les élèves en difficulté, génèrent du stress, et souligne que les consignes ont été modifiées en cours de passation du fait de leur inadaptation aux élèves. Dans ces conditions on peut s’interroger sur ce que l’administration pourra faire de ces évaluations : la dimension "scientifique" semble en effet fortement remise en cause. Nous évoquons alors ce qui a été dit par un IEN en réunion de début d’année. A la question de collègues sur l’utilisation de ces évaluations, il avait répondu qu’elles lui serviraient à évaluer si le travail de grande section avait été bien fait !!!
Réponse du DASEN : "Un inspecteur peut se tromper !" . Voilà une phrase intéressante, à retenir… et à utiliser !
Accompagnement des élèves en situation de handicap :
Le Secrétaire Général nous informe que 100 contrats CUI ont été transformés en AESH depuis 2 ans.
La FSU intervient pour signaler le problème posé par le non-remplacement des AVS en arrêt-maladie, absence parfois non-compensée pendant plusieurs semaines.
L’administration répond qu’une brigade est parfois constituée. Mais le pb qui se pose est prioritairement celui du recrutement, et le processus d’accompagnement nécessite du temps, difficile à mettre en place dans le cadre d’un congé maladie.
La FSU qui avait préalablement demandé une audience sur la situation départementale des AVS (CUI et AESH) sera reçue le 23 novembre par le Secrétaire Général. Un compte-rendu sera diffusé à son issue.
Sécurité
Le Secrétaire Général présente ensuite les mesures de sécurité relatives à la prévention des risques liés au terrorisme. Le texte précise : « Ne pas céder à la panique, ni de tomber dans la paranoïa ». Précision importante quand on lit la suite !!!
Il présente en effet le dispositif concernant les sorties scolaires y compris celles de proximité qui impose de renseigner deux numéros de portables faute de quoi aucune sortie n’est possible. Le DASEN précise, à notre demande, que si l’application est départementale elle répond à une demande nationale.
La FSU intervient pour dénoncer cette obligation dans la mesure où rien n’oblige les enseignant-es 1) à avoir un portable, 2) à communiquer ses données personnels à son employeur. Si l’administration estime qu’un portable (2 en l’occurence !) est nécessaire, qu’elle le fournisse aux écoles !!!
Collège numérique performant
La FSU rappelle les problèmes techniques qui se posent au niveau du matériel et de la maintenance en particulier (cf avant dernier paragraphe de la déclaration préalable). Elle fait état d’un sentiment d’insatisfaction des équipes (défaillances au niveau du logiciel, au niveau du matériel,…) et dénonce l’absence totale de réactivité de la société retenue. Dans le cadre du volet numérique du plan "collège performant, le CD a en effet externalisé la gestion du parc informatique des collèges en le confiant à la société SPIE qui a maintenant la haute main sur ce secteur crucial en matière de pédagogie. Les enseignant-es ne peuvent plus rien faire sans demander l’autorisation à cette très grande entreprise qui facture la moindre de ses interventions y compris l’installation de logiciels gratuits et n’honore pas ses obligations en terme de maintenance.. Le CG répond qu’un groupe de travail a été mis en place pour identifier les problèmes précisément.
Dispositif devoirs faits
Le DASEN présente le dispositif qui a été mis en place dans les collèges, mobilisant les enseignant-es (sous forme d’HS) les AED, des services civiques…
Il précise que ce dispositif sera étendu au primaire l’an prochain. A la demande de la FSU sur la manière dont l’adminstration prescrira ce qui est interdit par les textes (circulaire de 1956 sur les devoirs à la maison), le DASEN répond que le dispositif portera sans doute un autre nom !!!
Collège Ronceray
L’étude des variations démographiques amène à se poser la question du maintien du collège du Ronceray : 139 élèves cette année, 120 (peut-être moins) à la rentrée prochaine, le collège subit une perte régulière d’élèves. Aujourd’hui une grande concertation est lancée dont le résultat sera donné au CDEN de février.
Premier temps : échange avec les équipes
Deuxième temps : échange avec les parents
Objectfi : quel avenir pour ce collège dont le taux de CSP défavorisé est de 85 % ?
La FSU intervient pour pointer les enjeux (sociaux, pédagogiques, affectifs, …) comme le montre la présence de parents ce soir devant la préfecture et demander que soient pris en compte tous les éléments notamment la question des écoles rattachées à ce collège, rattachement qui permet d’obtenir le label EP.
Mineurs isolés
A la question de la FCPE sur la situation de jeunes mineurs isolés qui semblent ne pas être pris en charge, le DASEN répond que cette question ne relève pas de la compétence du CDEN. La FSU est intervenue pour contester ce point de vue, d’autant que la gestion de ces jeunes relève de la responsabilité du CG.
Le Président du CG intervient pour valider notre intervention : en effet les mineurs isolés relèvent bien de sa compétence.
Après une explication sur la difficulté à évaluer l’âge des mineurs – incertitude des test osseux- il donne la parole à une représentante du CG
Elle informe que l’arrivée de jeunes migrants se fait par vagues importantes, qu’ils sont évalués et dirigés en fonction de l’âge et des placements qui sont faits. Certains sont dirigés vers des structures et certains dans des hôtels. Elle évoque le manque de moyens. L’effectif de 250 est quasi constant.
Le président n’apprécie pas la question de la FCPE qui s’interroge sur le mot utilisé pour parler de l’arrivée de jeunes migrants ("vagues") et demande où se situe le niveau de submersion pour le CD. Il dit être sensible à la dimension "poétique" de l’image…