Comment bloquer la machine ? Est – il possible de rejeter collectivement la fin du Service Public de l’Enseignement Supérieur ?

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La loi « Libertés et Responsabilités des Universités » (Loi Pécresse sur l’Autonomie des Universités) met en place les outils de gestion financière et de gestion de ressources humaines.Les personnels ne seront plus rétribués par l’Etat, mais par les établissements eux – mêmes. Il sera possible de faire de la fongibilité des crédits, asymétrique : cela signifie qu’en aucun cas, l’enveloppe accordée aux personnels ne pourra être majorée. Elle pourra en revanche être diminuée au profit de crédits de fonctionnement et d’investissement. Les primes seront distribuées à un nombre réduit de personnes, et seront modulées en fonction de leur manière de servir(*). Le patrimoine immobilier, payé par le contribuable, pourra être loué, ou pire vendu, pour répondre à des objectifs financiers. Les Universités vont recruter dès 2008 des cadres de rang A+ pour la gestion et la direction des ressources humaines. Ces 2 ou 3 personnes deviendront à terme les patrons de l’Université ! Localement, des postes de fonctionnaires de rang C ont été « repyramidés » pour trouver les supports budgétaires de rang A+. Selon un rapport de l’Inspection Générale des Finances (*), le but est d’apprécier la capacité des Universités à assumer les nouvelles compétences prévues par la loi : chaque Université devra s’auto – évaluer, s’évaluer par rapport aux autres, et sera évaluée par l’administration centrale en fonction de critères financiers. Il n’est plus question de contenus d’enseignements, de formation de citoyens : il n’est question que de performance, de concurrence, de taux d’insertion … le but du gouvernement est de constituer d’énormes pôles, non pas d’excellence mais de rentabilité, prêts à être donnés en pâture aux marchés financiers. Alors , comment réagir ? Côté enseignement, la mise en place de la LMD en 2004 a été très lourde pour tous les personnels : beaucoup de tâches administratives (modules communs, examens communs, nombre d’heures externalisées en hausse exponentielle, explosion du nombre d’heures complémentaires, dossiers de candidatures aux formations professionnels, mise en place de formations professionnelles). Cette réforme qui a cassé la définition nationale des diplômes s’est faite à marche forcée et à moyens humaines et financiers constants : collectivement, nous avons été incapables de refuser cette réforme. Côté recherche, la réforme « pacte pour la recherche » a changé le mode de financement de la recherche. Les chercheurs et enseignants – chercheurs sont contre cette réforme. Pourtant, ils ont tous fait un dossier ANR (Agence Nationale de la Recherche), pour continuer à trouver des financements pour leur recherche. La recherche est déjà dans une logique d’évaluation permanente et de compétition. Une fois encore, la machine ne s’est pas arrêtée. La mise en place de la LRU a hélas suscité peu de réactions des personnels, chacun vaquant à ses innombrables préoccupations du quotidien. Seuls les étudiants ont su se mobiliser. Alors comment arrêter la marche forcée de la financiarisation des Universités ? Sinon, en décidant collectivement un jour de dire non ! N’est-il pas temps que les syndicats nationaux et le mouvement Sauvons La Recherche et surtout chacun d’entre nous décident de stopper la machine infernale ? (*) : https://www.igf.minefi.gouv.fr/sections/les_rapports_par_ann/2007/