Les premiers Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs viennent d’ouvrir et des premiers faits graves surviennent déjà.

Samedi dernier, un adolescent s’est suicidé à l’EPM de Meyzieu où il était incarcéré.

Les premiers Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs viennent d’ouvrir et des premiers faits graves surviennent déjà.

Samedi dernier, un adolescent s’est suicidé à l’EPM de Meyzieu où il était incarcéré.

Le suicide d’un adolescent est toujours un événement douloureux et inacceptable, a fortiori, en prison. Pour tous les professionnels au contact d’adolescents en grande difficulté, ce passage à l’acte renvoie à une forme d’impuissance et à un sentiment d’échec. Cela peut arriver dans n’importe quelle prison.

Mais les EPM ont été présentés, à grand renfort de communication, par le ministère de la Justice et la direction de la PJJ, comme un modèle unique destiné à améliorer les conditions de détention qui, selon eux, n’étaient pas possibles dans les quartiers pour mineurs. Pourtant, en matière de conditions de détention, l’Administration Pénitentiaire n’hésite pas à transférer 6 jeunes des quartiers pour mineurs du continent vers la prison de Borgo en Corse au prétexte du peu de visites probables de leurs familles. Certains quartiers mineurs semblent être appelés à devenir des lieux de relégation supplémentaire des jeunes incarcérés puisque 8 jeunes de l’EPM de Marseille avaient déjà fait l’objet d’un déplacement vers le quartier mineurs de Grasse, parce qu’ils ne s’adaptaient pas à l’EPM. Ainsi, un tri est, aujourd’hui, opéré : les jeunes les plus difficiles sont orientés vers les quartiers mineurs tandis que ceux qui font valoir leur motivation sont orientés vers les EPM.

Nous sommes en droit de nous demander si l’amélioration des conditions de détention était bien le véritable objectif recherché.

Avec un nombre de personnels éducatifs et pénitentiaires conséquent, des activités permanentes et obligatoires, des locaux modernes et une organisation de vie collective calquée sur celle qui se mène dans les foyers éducatifs, les EPM devaient quasiment faire oublier aux jeunes la réalité de leur incarcération. On constate aujourd’hui que trop de temps collectifs tels qu’ils sont imposés aux jeunes dans ces lieux de confinement sont sources pour eux d’insécurité, propice aux phénomènes de groupes violents.

Aujourd’hui, le suicide d’un adolescent à Meyzieu, des phénomènes de violence dans tous les EPM ainsi que des conditions de travail détestables pour les personnels, en raison d’ouvertures à marche forcée, tout cela vient confirmer ce que le SNPES-PJJ/FSU a toujours dénoncé comme un leurre et une imposture.

Leurre pour des éducateurs à qui l’on a fait croire qu’ils pourraient faire un travail éducatif en prison alors que la logique de l’enfermement carcéral s’impose à toute autre logique. Cela trouve son illustration dans les 2 évasions récentes de l’EPM de Marseille.

Imposture destinée à faire croire à l’opinion publique que ces prisons allaient enfin pouvoir réinsérer ces adolescents.

En banalisant à l’extrême les effets destructurants de l’incarcération, en privilégiant les solutions répressives par rapport à la prévention et à l’éducation en milieu ouvert, le gouvernement est en train d’instaurer un véritable gâchis humain et financier.

Le SNPES-PJJ/FSU continue à s’opposer résolument aux EPM qui, avec d’autres mesures récemment votées, comme les peines plancher et la comparution immédiate pour les mineurs, vont véritablement augmenter l’incarcération avec les risques que celle-ci fait encourir aux adolescents.