Le 5 février, plus de soixante enseignant-es grévistes se sont réuni-es en Assemblée Générale pour discuter de la mobilisation dans leurs secteurs (1er et 2nd degré, enseignement général et professionnel, université). Des représentant-es des lycéen-nes et un représentant des Gilets Jaunes avaient été invité-es. La FSU, la CGT Educ, Sud Educ étaient également représentées.
La cohérence et l’ampleur des attaques contre le service public d’Education a été déclinée par l’ensemble des participant-es :
– Dans le 1er degré, mise en œuvre évaluations en CP visant à formater les pratiques, et à imposer des méthodes pédagogiques rétrogrades et sélectives. Loi «dite de la « confiance » visant à museler les personnels, à imposer le financement de l’école maternelle privée aux municipalités. La carte scolaire est toujours caractérisée par une pénurie de moyens, et le dédoublement des CP et CE1 non financé conduit à une opposition des territoires.
– Dans le second degré, la réforme du BAC met les établissements et les enseignements en concurrence, tout en réduisant les options pour les élèves. Les enseignant-es et les lycéen-nes dénoncent la mise en place de « Bacs maisons » dont la valeur dépendra du « prestiqe » des établissements.
– A l’Université, Parcoursup a conduit à écarter un nombre conséquent d’étudiant-es, ce qui a profité notamment aux établissements privés qui ont vu leurs effectifs augmenter drastiquement (le chiffre de 70 % est avancé). L’augmentation des frais pour les étudiant-es étranger-es est scandaleux, et un probable prélude à une augmentation généralisée et ce faisant à une remise en cause du droit à poursuivre des études supérieures.
– La réforme de la formation des enseignant-es est également placée sous la coupe du Ministère. Elle prévoit des pré-recrutements dans la perspective de créer à court terme un vivier de contractuel-les pouvant être employé-es comme moyen de remplacements, avec comme stratégie la généralisation d’un statut précaire préparant la remise en cause du statut de fonctionnaire.
– l’instauration de la loi « Blanquer » dite de « l’école de la confiance » met en lumière la volonté du gouvernement d’assujettir les enseignant.es, de les museler d’avantage, de préparer la fusion école-collège sans rien donner comme moyen supplémentaire !
– Concernant le mouvement social, la loi anti-casseur votée par l’Assemblée Nationale est un pas de plus franchi par le pouvoir pour tenter de museler et de criminaliser la contestation.La dérive « vichyste »1 révèle à la fois la nature autoritaire de la politique menée, mais est aussi révélatrice de sa faiblesse tant elle ne convaint pas du bien-fondé de ses mesures.
L’ensemble de ces mesures, que nous pouvons qualifier d’attaques, visent à transformer en profondeur le Service Public d’Education. Elles s’articulent dans le projet ultra-libéral plus large mis en œuvre par Emmanuel Macron.
Lors de cette assemblée, un Gilet Jaune s’est exprimé. Cela a permis de faire un lien avec la mobilisation sociale en cours. Le constat de revendications convergentes (sur la justice sociale, fiscale, démocratique notamment…) a été fait. Localement, la demande d’un lien avec les organisations syndicales a été exprimé par nombre de Gilets Jaunes, de même que l’invitation à se joindre aux initiatives qu’ils proposent (manifestations, actions « coup de poing »…).
A l’issue des échanges, un vote a été proposé. A travers celui-ci, l’Assemblée Générale appelle à rejoindre l’ensemble des mobilisations en cours, qu’il s’agisse des actions à l’initiative des Gilets Jaunes ou de celles proposées par les organisations syndicales et les écoles ou établissements en lutte. Elle juge nécessaire de faire converger l’ensemble des luttes en cours, et invite à étendre la mobilisation le plus largement possible afin de mettre en avant les revendications communes, dans l’intérêt de l’immense majorité de la population
1Charles de Courson – Assemblée nationale – https://youtu.be/daSen9rGDoY