Trop, c’est trop, depuis trop longtemps ! Ce cri de colère des personnels de l’éducation faisait écho au cri de colère des personnels du ministère de la justice. Réduction des moyens et des missions, déclarations et attaques contre les personnels et leurs droits, la mobilisation d’aujourd’hui en appellera d’autres… prochain rendez-vous avec les parents et les associations complémentaires le 19 mars. Photos et communiqués…

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Suppressions de postes : 80% des français opposés

Une large majorité de français se dit opposée aux suppressions de postes dans l’Education Nationale (82% estiment qu’elles auront un effet négatif).

A bon entendeur, salut !

le sondage CSA et l’enquête du Snuipp

Le communiqué national FSU

Les personnels de l’Education et de la Justice se sont massivement mobilisés aujourd’hui pour dénoncer une politique gouvernementale qui année après année, et particulièrement avec le budget de l’Etat en 2011, met à mal les services publics.

Dans tous les secteurs (éducation, santé, emploi, justice, culture, recherche), la pénurie de moyens et de personnels s’accroît au détriment du service rendu et détériore les conditions de travail. Et le gouvernement a l’indécence d’affirmer que si cela ne marche pas, c’est de la faute des personnels !

Pour la FSU, il n’est pas acceptable que le pouvoir actuel se défausse ainsi de ses responsabilités.

Dans l’Education, une toute autre politique éducative est nécessaire afin d’assurer la réussite de tous les jeunes. La FSU appelle d’ores et déjà tous les personnels de l’éducation à participer massivement à la journée unitaire du 19 mars prochain. Elle invite les personnels, les parents, les jeunes, les citoyens à débattre de ses 20 propositions (voir ici) dans les 500 débats qu’elle organise partout en France.

De même dans la Justice, dont l’indépendance est gravement remise en cause, il faut permettre que le suivi de toutes les peines soit effectif, dans des conditions permettant une réelle prévention de la récidive. La probation (exécution des peines en « milieu ouvert »), qui représente 3/4 des mesures pénales, soit plus de 170 000 personnes, ne peut plus être le parent pauvre du service public de la Justice !

Notre société a plus que jamais besoin de solidarité, de justice sociale, de plus d’égalité. Les services publics et la Fonction publique doivent avoir les moyens humains, matériels et financiers d’y contribuer.

C’est pour défendre ces valeurs et imposer l’amélioration de ces services que la FSU poursuit sa campagne de mobilisation. Elle appelle les personnels et les usagers à témoigner sur une page Facebook pour dire leur attachement au service public et leur volonté de le faire évoluer.

Le service public, ce sont des femmes et des hommes fiers de leurs métiers au service de tous et qui aimeraient pouvoir continuer à bien les faire.

La journée du 10 février vue par une agence de presse

Rentrée 2011 : les dotations affectées aux établissements inquiètent les personnels ; de 3 700 à 7 000 manifestants à Paris

« Il nous faut des moyens, et pas trois fois rien ! », scandent les enseignants en grève à Paris, jeudi 10 février 2011, à l’appel de la FSU et de la CGT-Éduc’action pour dénoncer les conséquences du budget 2011 et des 16 000 suppressions de postes. Les organisateurs dénombrent 7 000 manifestants contre 3 700 d’après la police. Un enseignant sur deux est en grève dans le second degré selon le Snes-FSU et 34 % dans le premier degré selon le Snuipp. Pour sa part, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative chiffre à 16,74 % le taux de grévistes total (18,86 % dans le premier degré et 14,91 % dans le second degré).

« La politique actuelle individualise, sectorise et parcellise la fonction publique. Nous ne sommes plus du tout dans la poursuite de l’intérêt général », dénonce Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU. Elle ajoute avoir demandé audience à Luc Chatel afin de « rouvrir les discussions » sur « la réforme de la formation des maîtres, les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté ou encore l’éducation prioritaire ». « Le ministre ne nous a proposé aucune date de rencontre pour l’instant. »

Patrick Désiré, secrétaire général de la CGT-Éduc’action « attend beaucoup de la mobilisation ». Et même si les fédérations Unsa et CFDT n’ont pas appelé à manifester, « il s’agit simplement d’une différence d’analyse » sur la manière de conduire l’action. « Sur le fond nous sommes d’accord et les chefs d’établissement eux-mêmes entrent dans le mouvement, ce qui n’est pas si fréquent » (AEF n°144980), relève-t-il.

D’après la FSU, 3 000 personnes ont manifesté à Marseille (Bouches-du-Rhône), 2 000 à Toulouse (Haute-Garonne), 2 000 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), 1 500 à Poitiers (Vienne), 300 à Gap (Ha
utes-Alpes) ou encore 500 à Pau (Pyrénées-Orientales).

« TOUT IRA MIEUX DEMAIN »

« ‘Tout ira mieux demain’ avec moins de postes d’enseignants, plus d’élèves par classe et une perte de repères totale pour toute une profession : c’est ce que voudrait nous faire croire Luc Chatel », affirme Roland Hubert, co-secrétaire général du Snes. Frédérique Rolet, co-secrétaire générale, regrette que « l’autonomie » prônée par Luc Chatel « repose sur la volonté d’instaurer la concurrence entre établissements et de donner des objectifs de performance aux chefs d’établissement ». « Il n’est nul besoin d’être très versé dans la connaissance des champs lexicaux pour voir qu’au ministère, on nous parle de ‘nouveau management’ et de ‘culture du résultat’ », indique-t-elle à l’occasion d’une conférence de presse accueillant une dizaine d’enseignants venus « témoigner » de la situation de leur établissement.

PROJETS PÉDAGOGIQUES ABANDONNÉS

« Nous ne pourrons pas reconduire les projets pédagogiques que nous avions montés, après de nombreux efforts pour arracher des heures au rectorat ! Cette année, 50 heures sont supprimées au collège ainsi que trois postes d’enseignants des principales disciplines du socle commun (français, maths, histoire-géographie) », rapporte Clarisse Bensaid, professeur de lettres au collège Jean-Perrin à Paris. Le projet d’histoire et recherche documentaire en 4e, celui de théâtre en 5e, les maths en demi-groupe en 4e et 3e ou encore l’accompagnement des élèves à la piscine : « Toutes ces activités vont disparaître. » Et l’enseignante d’ajouter : « Nos élèves, issus des couches populaires, sont laissées à l’abandon et on a l’impression que la faute est toujours reportée sur les enseignants. »

De son côté, Jérôme Cerisier, professeur de mathématiques au collège Jean-Jacques Rousseau d’Argenteuil (Val d’Oise), déplore la fermeture de deux classes et la suppression de deux postes d’enseignants en maths et en français à la prochaine rentrée. Classé ZEP, son établissement a vu en deux ans sa DHG passer de 637 à 518 heures. « Désormais, en tant que collège ZEP, nous n’avons plus que 16 heures au-delà des horaires plancher, contre 60 heures il y deux ans, à répartir entre 16 classes. Cela nous permet simplement d’assurer les horaires réglementaires et ne correspond plus en rien à un supplément de dotation. » Jérôme Cerisier affirme que « l’éducation prioritaire est devenu le dernier champ où il reste des moyens à prendre ». « Luc Chatel est le premier ministre à oser y toucher. »

« METTRE DES MOYENS, ÇA MARCHE ! »

Pourtant, affirme l’enseignant, « mettre des moyens, ça marche ! ». « Quand on avait des classes à 22 ou 25 élèves avec des heures de remédiation, notre établissement enregistrait des taux de réussite au brevet entre 67 et 71 %, contre 78 à 81 % pour la moyenne nationale. »

Quant au lycée technique d’optique et lunetterie Fresnel à Paris, il voit disparaître sa filière génie optique, avec la mise en place de la réforme de la voie technologique qui limite à quatre contre quatorze actuellement, le nombre de filières. Ainsi, « nos deux classes de 1e techno vont fermer, dans un lycée qui a formé des générations d’opticiens », regrette Geneviève Nakach, professeur de français. À la rentrée, le lycée général voisin, Buffon, va accueillir une classe de 1e technologique « avec une visée très générale et un saupoudrage de matières techniques ». En plus de ses deux classes de 1e, le lycée Fresnel voit aussi disparaître son unique classe de seconde. « L’an prochain, ce sont les terminales techno qui vont devoir fermer à leur tour », prédit Geneviève Nakach. « Il ne nous restera plus qu’une classe de 1e S et des BTS. Le rectorat trouvera certainement que le lycée est trop petit et décidera de le fermer. »

« POLYVALENCE À OUTRANCE » EN LYCÉE TECHNO

Alain Moysan est professeur de génie mécanique-productique au lycée technologique René-Cassin de Noisiel (Seine-et-Marne). « Comme ma discipline ne sera plus enseignée à la rentrée prochaine, pendant trois jours, je vais suivre une formation pour apprendre l’électronique? et donner des cours sept heures par semaine, comme un enseignant qui a suivi quatre ans d’études dans cette matière. » Alain Moysan évoque « une polyvalence à outrance » qui La session de formation organisée par l’académie de Créteil devait débuter au mois de janvier. « Mais elle n’a toujours pas eu lieu », regrette l’enseignant.

En tant que conseillère d’orientation-pyschologue à Versailles, Cécile Cherouvrier témoigne pour sa part du « glissement des missions des Copsy aux enseignants, par l’intermédiaire du PDMF ». Elle considère comme « fallacieux » l’argument selon lequel « la baisse de fréquentation des CIO est liée au développement du numérique », justifiant ainsi « la fermeture de nombreux CIO en France ». « Les élèves trouvent des informations sur internet mais ils ont besoin de compléments et de conseils personnalisés, ce que nous pouvons leur donner nous. »

MÊME LES CLASSES PRÉPA

« Les classes prépa sont touchées elles aussi », poursuit Catherine Lefrançois, professeur au lycée Janson-de-Sailly à Paris. « Cette année, il y avait une nouvelle ligne dans notre dotation : ‘participation à l’effort budgétaire’, correspondant à 33,25 heures de moins pour l’établissement. Les classes prépa perdront ainsi un poste en allemand et les options seront « mutualisées avec d’autres lycées », conduisant les élèves à se déplacer. En outre, « les heures de colle diminueront de 10 % ».

« Vous avez beau aimer votre métier, vous avez aussi le droit de vouloir construire votre vie et faire des projets », témoigne enfin Vincent Lombard, professeur de français non titulaire depuis neuf ans, actuellement en poste au collège Paul-Valéry de Valence (Drôme). « Etre non titulaire, c’est ne pas avoir droit aux congés payés, au congés maladie ou encore ne pas être remboursé de ses frais de déplacement. Le tout alors qu’on est tout à fait apte à enseigner et qu’on est d’ailleurs inspecté autant qu’un titulaire. Après neuf ans, sincèrement, ça suffit. »

14h30, sur les marches du Palais de justice


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La déclaration lue par les magistrats

La manifestation des personnels de l’éducation

rue d’Arcole




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rue Pasteur




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rue Gambetta


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rue Victor Hugo




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Devant l’IA




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