Ci-dessous extrait d’une dépêche AFP
et en pièce jointe le tract d’appel régional
Pôle emploi : appel à une grève reconductible à partir de lundi
Le principal syndicat de Pôle emploi, le SNU, a appelé à une grève lundi 14 novembre, reconductible mardi, pour manifester l’exaspération des personnels du service public de l’emploi face à leur manque de moyens, alors que le budget 2012 doit être voté.
"Nous appelons à une mobilisation pour infléchir sur les orientations budgétaires", a expliqué Jean-Charles Steyger, délégué de ce syndicat rattaché à la FSU, qui dit représenter quelque 20% des agents de Pôle emploi.
Le SNU est cette fois le seul syndicat représentatif à avoir appelé à ce mouvement, même si les autres organisations syndicales se font également régulièrement l’écho du mécontentement des agents de l’entité née, il y a trois ans, de la fusion de l’ANPE (chargée du placement des chômeurs) et des Assedic (indemnisation).
"Nous prenons des risques mais nous sommes moins seuls qu’il n’y paraît : dans plusieurs régions d’autres organisations ont annoncé leur intention de se joindre au mouvement", a indiqué Philippe Sabater, autre représentant du SNU.
Manque de moyens et d’effectifs
A la faveur de crises ponctuelles, comme la récente grève de la faim d’une agente du Sud-ouest ou une prise d’otages dans une agence parisienne par un chômeur aux revendications confuses, les syndicats déplorent un manque de moyens et d’effectifs et une dégradation des services rendus aux demandeurs d’emploi, depuis une fusion effectuée selon eux "à la hâte", qui oblige les agents à assumer des fonctions pour lesquelles ils n’ont pas été formés.
Une analyse confortée ces derniers mois par une série de rapports peu amènes pour le service public de l’emploi.
Aujourd’hui les syndicats se disent alarmés par la hausse du nombre des demandeurs d’emploi qui dépasse les 4 millions en comptabilisant ceux qui ont une activité réduite. Le nombre des chômeurs sans aucune activité a atteint 2,78 millions en septembre, un plus haut depuis janvier 2000.
"L’offre de Pôle emploi n’est pas adaptée"
"Depuis trois ans, c’est entre 680.000 et 880.000 demandeurs d’emploi nouveaux, primo-inscrits. Depuis la crise, ceux qui arrivent sont en moyenne d’âge plus élevé, victimes de licenciements économiques et on constate que l’offre de Pôle emploi n’est pas adaptée. On a des budgets de courte vue et des formations qui ne dépassent pas 200-250 heures alors qu’il faudrait des moyens bien supérieurs pour une formation qualifiante qui permette une véritable reconversion", souligne Philippe Sabater.
De ce manque de moyens découlent aussi des conditions de travail dégradées pour les personnels de Pôle emploi, dont la charge de travail a explosé et qui ne bénéficient plus des 1.800 postes supplémentaires en CDD accordés lorsque la crise a éclaté. "On travaille sur l’humain mais avec des chronomètres dans la tête des conseillers" débordés par des portefeuilles trop lourds et "l’excès de paperasses à remplir par souci statistique", déplore Philippe Sabater.
Dans un projet de budget pour l’emploi globalement en baisse – de 12% selon des économistes -, le budget de Pôle emploi est maintenu pour 2012, ce que le SNU assimile à "une baisse de fait", dans le contexte actuel.