Ce qui était inacceptable sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy le reste sous celui de son successeur… ainsi commence un document de 24 pages diffusé par RESF, qui retrace les événements dont les militant-es ont été témoins de mai 2012– mai 2013. En voici la l’introduction et la conclusion, vous pourrez retrouver l’intégralité en pièce jointe.
L’élection de François Hollande, le 6 mai2012, a soulevé un grand espoir parmi les étrangers stigmatisés et souvent persécutés par 10 ans et plus de sarkozysme. Il a rapidement fallu déchanter. La nomination du premier gouvernement du quinquennat avec Manuel Valls au poste de ministre de l’intérieur et plus encore, le maintien de tout ce qui touche à l’immigration sous le contrôle exclusif de son ministère n’étaient pas de bon augure. Dès la fin mai, après l’expulsion de deux pères de familles Roms à Lyon, RESF décidait de tenir un relevé aussi précis que possible des situations intolérables dont il aurait connaissance.
En juin Manuel Valls précisait qu’il n’y aurait pas de régularisation massive.
BILAN du 29 mai 2012 au 19 avril 2013
La 1ère année du quinquennat touche à sa fin, mais, hélas, pas un jour sans que surgissent de nouvelles annonces de drames : arrestation, enfermement en rétention, et l’engrenage oppressant des procédures (recours, audience au tribunal administratif, devant le Juge des libertés, appel, maintien en rétention, l’attente de la présentation redoutée à un consulat pour la délivrance d’un laisser passer, l’affichage d’un vol, le refus d’embarquement, la prison, l’issue, heureuse ou tragique, libération ou expulsion.
Le recueil des données contenues dans la chronique n’est pas exhaustif. Les données qui parviennent à RESF restent incomplètes, difficiles à préciser lorsque le contact n’a pas été poursuivi. Le ministère de l’Intérieur a ses chiffres, qu’il les publie ! La chronique décrit à sa manière schématique l’absurdité et la dangerosité d’un système de traque des étrangers, globalement inefficace, donc inutile, et principalement destiné à envoyerun double message
• en direction des étrangers : voilà ce qui vous attend.
• en direction de la part la plus frileuse et xénophobe de l’opinion : nous enfermons, nous expulsons, vous ne pourrez nous reprocher de n’avoir rien fait.
Les mobilisations citoyennes, sous les formes les plus diverses, et l’exercice de la justice ont permis de freiner depuis plus de dix ans la machine à broyer des vies.
Aujourd’hui, c’est la loi qui doit changer et régulariser !