Depuis quinze ans, les réformes des régimes de retraites se succèdent et révèlent l’un des aspects les plus sordides des politiques néolibérales. En 1993, la durée de cotisation des salariés du privé fut allongée de 37,5 à 40 ans ; une décote de 10 % fut instaurée par année manquante, ramenée à 5 % en 2003 ; les pensions calculées sur la base des 25 meilleures années – au lieu des 10 meilleures – furent indexées sur les prix et non plus sur les salaires, entérinant la coupure définitive entre l’évolution du niveau de vie des retraités et celle de la richesse collective.
height="11" width="8"> les dispenses de
recherche d’emploi ;
style="color : red ;"><span
style="background-color: rgb(255, 255, 51);">6. La
pénibilité est-elle prise en compte ? Travaillez, prenez de la
peine !
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">L’injonction du « travailler plus
longtemps » pénalise
lourdement les salariés qui ne peuvent prolonger leur activité parce
qu’il sont privés d’emploi (60 % des salariés du privé ne sont
plus en
emploi lorsqu’ils liquident leur retraite), ou simplement parce qu’ils
n’en peuvent plus.
Les négociations sur la pénibilité du travail piétinent dans le secteur
privé du fait du Medef et butent sur la question de la réparation de
cette pénibilité par un départ anticipé en retraite. Dans la fonction
publique, les discussions n’ont jamais commencé, et, dans les régimes
spéciaux, on a surtout des promesses.
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">La question du vieillissement au travail ne se
réduit
pas au problème des « seniors ». Ce vieillissement
est le produit d’un
long parcours depuis la première embauche, il s’accroît avec l’absence
de mobilité et de formation. C’est donc toute la question du travail
qui est sur la sellette, d’autant que les nouvelles formes du travail
sont également facteurs de fatigue et d’usure.
<h3
style="font-family: Gill Sans MT; background-color: yellow; color: red;"
class="spip" id="outil_sommaire_6"><a
title="Sommaire"
Nos
propositions
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">• Âge du
départ à la retraite à taux plein à 60 ans.
Un départ plus précoce est possible pour les salariés ayant effectué
des travaux pénibles ou pour ceux qui ont les annuités requises parce
qu’ils ont commencé tôt à travailler.
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">• Indexation
des pensions sur les salaires
et non pas sur les prix, afin d’assurer la parité d’évolution de revenu
entre actifs et retraités. Cette indexation doit non seulement
concerner les retraites déjà liquidées mais aussi les
« salaires portés
au compte » pour le calcul du salaire de référence qui permet
de fixer
le montant de la retraite. Elle sera d’autant plus juste que les
salaires évolueront eux-mêmes au rythme de la richesse produite.
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">• Garantie
d’un taux de remplacement moyen de 75 % du salaire.
Dans le secteur privé, le salaire de référence pour calculer le montant
de la pension est actuellement basé sur les 25 meilleures années, ce
qui a un effet dévastateur sur le niveau de la pension. Il doit être
calculé sur la base des six meilleurs mois. Ce taux pourrait être
modulé de façon à respecter une certaine équité. Ainsi, il pourrait
varier de 100 % du salaire net pour les salaires de référence
égaux au
SMIC à 60 % pour les très hauts salaires.
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">• Retour aux
37,5 annuités de cotisation pour avoir une retraite à taux plein.
Pour le secteur privé, le premier rapport du COR en décembre 2001 avait
montré que l’impact financier d’une telle mesure serait
faible : 0,3
point de PIB.
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">• Pas de
pension inférieure au SMIC :
tout retraité doit pouvoir bénéficier d’un revenu décent pour vivre.
Or, le rapport de janvier 2007 du COR note que « depuis le
milieu des
années 1980, la situation relative des bénéficiaires du minimum
vieillesse a eu tendance à se dégrader » et que
« l’ensemble des
indicateurs de pauvreté monétaire fait apparaître une augmentation de
la pauvreté des personnes âgées en 2002 ».
<p style="font-family: Gill Sans MT; background-color: white;"
class="spip">• Comment
financer ces propositions ?
Un rééquilibrage de la part de la masse salariale dans la valeur
ajoutée est parfaitement envisageable, sachant qu’en 25 ans cette part
a diminué d’environ 8 points de PIB. Au fur et à mesure de
l’augmentation des besoins de financement, l’augmentation de la part
patronale des cotisations sociales est possible, soit grâce à une
augmentation du taux de cotisation sur l’assiette actuelle, soit grâce
à un élargissement de l’assiette à l’ensemble de la valeur ajoutée. Il
s’agit donc, pour assurer la pérennité du financement des retraites, de
faire cotiser davantage les profits et d’en finir avec la baisse
relative de la masse salariale par rapport à eux.
Dans un système de retraite par capitalisation, la pension que perçoit
le retraité provient, comme dans le système par répartition, d’un
transfert en provenance de la richesse produite par les actifs du
moment. C’est la raison pour laquelle un système par capitalisation
n’est pas capable de faire face à l’évolution démographique,
contrairement à ce que laissent entendre les propagandistes des
réformes libérales, car les fonds de pension ne créent pas de richesse
supplémentaire, ils ne font que répartir entre les épargnants les plus
riches les fruits du travail productif.
<p style="font-family : Gill Sans MT ; background-color : white ;"
La réforme Balladur (1993) a retenu les 25 meilleures années de salaire
comme base du calcul des retraites. Chaque année, le salaire, jusqu’à
hauteur du plafond de la sécurité sociale, est enregistré
(« porté au
compte ») et, à la fin de la vie active, les 25 meilleures
années sont
donc retenues en « actualisant » chaque montant d’un
taux égal à la
hausse des prix. Cette modification est sans doute la plus grave parce
que non seulement elle coupe l’évolution des pensions de celle des
salaires, mais les salaires eux-mêmes pris en compte ne sont
revalorisés que de la simple hausse des prix.