Sylvie Plane, responsable de la coordination des IUFM fait la synthèse des réactions des formateurs et A. Ouzoulias dans un courrier donne son point de vue.
Bilan, plus que jamais il faut assurer la réussite du 24 mars !
rappel : la lettre et les 10 propositions de Darcos
<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD HTML 4.01//EN" "http://www.w3.org/TR/html4/strict.dtd">
2 analyses de la lettre de X. Darcos du 20/03/09 sur la masterisation
de la Coordination Nationale de la Formation des Enseignants -CNFDE
Chers collègues,
Voici la synthèse de remarques collectées concernant la lettre récente de Darcos aux syndicats
Bien cordialement
Sylvie Plane
Professeur IUFM Paris / PARIS 4 (membre du snesup FSU)
Responsable de la Coordination Nationale Formation des Enseignants (CNFDE)
Point 1
Ouverture de discussions sur la place du concours … mais le ministère campe sur la position du concours en M2, la discussion ne porterait que sur la place dans l’année de M2.
La place du concours en M2 avait été signalée comme un point d’achoppement fort, car la focalisation sur le concours mobiliserait toute l’énergie des étudiants, au détriment des autres aspects des études et de la formation. Certes ce risque serait minimisé si le concours était placé en début d’année, mais, même dans ce cas d’autres problèmes demeurent :
– à l’issue du concours, certains étudiants seront lauréats, d’autres non. L’organisation d’un cursus commun à cette double cohorte risque d’être délicate.
– on ne connaîtra le nombre d’étudiants reçus et le nombre d’étudiants collés qu’à l’issue du concours, or cette donnée est nécessaire pour l’organisation de la formation et en particulier des stages en responsabilité. Le problème sera surtout crucial pour les CAPES, CPE , CAPLP, COP car le nombre de lauréats par académie est imprévisible.
Conclusion : il n’y a pas véritablement d’espace de négociation : seul le mois du concours est proposé à la discussion, l’année du concours n’est pas soumise à discussion. Bref, l’année de M2 reste problématique
Point 2
Aucune précision technique (durée ? rémunération ? qui aura droit à ces stages ?…), donc aucune garantie.
Point 3
Rien de précis sur le d
ispositif annoncé
Maintien de la proposition d’aide sous forme de postes d’AED. Or ce type de poste est incompatible avec la poursuite d’un master et la préparation d’un concours
Conclusion : ce point n’apporte aucune information nouvelle, le ministère reste sur ses positions.
Point 4
Seul un tiers du temps de l’année de stage est prévu pour la formation.
Pendant très longtemps, la première année d’exercice les professeurs stagiaires assuraient un tiers de service et disposaient des 2 autres tiers de l’année pour se former et préparer leurs cours. La proportion serait donc inversée.
Conclusion : ce point n’apporte aucun élément nouveau, le ministère reste sur ses positions.
Point 5
Point positif : il est fait mention des maîtres-formateurs
Point ambigu: il n’est pas fait mention des IUFM
La notion de « tuteur » n’est pas définie.
Point 6
Le texte : annonce des négociations sur la revalorisation mais ne dit rien de précis,
Conclusion : ce point n’apporte aucune information nouvelle.
Point 7
Simple annonce de la prise en compte d’un thème de discussion
Conclusion : ce point n’apporte aucune information nouvelle.
Point 8 :
Le ministère fait en sorte que la rentrée 2009 soit un bazar monstrueux !!!
Ce que le ministère présente comme une concession n’en est pas :
– l’autorisation de se représenter aux concours (ce qui n’est pas la même chose que l’autorisation de doublement) accordée aux candidats présents aux &
#233;preuves d’admissibilité n’est pas un cadeau, c’est un droit
Point éminemment problématique :
« pourront également se présenter aux concours de la session 2010, les étudiants inscrits en M1 à la rentrée universitaire 2009 »
– cela suppose que les masters soient mis en place dès la rentrée 2009. Autrement dit que les maquettes aient été déposées ou le soient dans 10 jours.
– or les maquettes déposées, et celles qui sont en cours d’élaboration, ont été établies à partir d’un cahier des charges prévoyant que le concours serait passé en M2 ( cette contrainte était d’ailleurs l’un des points les plus contestés !).
Le ministère fait donc le forcing pour obtenir le dépôt des maquettes.
Examinons la situation sans la penser en termes de concurrence, comme le ministère tente de nous le faire faire
On aurait à la rentrée 2009 :
– des établissements qui n’auraient pas déposé de master (en particulier les IUFM) et qui donc ne pourraient accueillir des étudiants préparant les concours. Les IUFM dans ce cas n’auraient comme étudiants à la rentrée 2009 que les lauréats des concours de cette année. Les universités intégratrices seront amenées à réorganiser profondément leurs services pour gérer cette difficulté.
– des établissements qui ont déposé les nouveaux masters, et qui avaient déjà des masters traditionnels. Dans ces établissements, certains étudiants d’une même filière passeraient le concours en M1, tandis que d’autres le passeraient en M2… on imagine la pagaille…
– des étudiants qui auraient des difficultés à s’inscrire à des préparations convenant à leur cas.
La situation serait dramatique pour la préparation au concours de professeurs des écoles et au CAPLP car les IUFM n’auraient pas de masters où les inscrire, et même si des universités proposent des masters préparant à ces concours, leur offre est très insuffisante, et inappropriée car elle prévoit que le concours se passera en M2.
– des étudiants qui prépareraient les concours en M1 et qui l’année suivante seraient disponibles pour leur master, condition indispensable pour être recrutée comme stagiaires, tandis que d’autres passeraient leur concours lors de l’année M2.
Bref, sur une même académie des offres de master illisibles pour les étudiants
Point 9
Seul point vraiment positif de l’ensemble : le maintien des concours sous leur forme actuelle.
Mais il manque le maintien des dispositifs de formation
Point 10
Aucun changement par rapport aux mesures déjà annoncées
Conclusion d’ensemble :
La seule avancée est celle du maintien des concours sous leur forme actuelle. Mais elle n’est pas assortie des autres éléments qui permettraient la sortie de crise
2e analyse (André OUZOULIAS)
Chers collègues,
Le texte de la lettre adressé par Xavier Darcos aux syndicats ce 20 mars (en PJ) peut être analysé sous deux angles : les concours et la formation.
Quant au volet concours, le ministre fait une concession qui se dessinait déjà dans le communiqué MEN-MESR du 17 mars. Il annonce le maintien des concours dans leur configuration actuelle, ce qui apparaît comme une réponse à la principale de nos revendications de ces dernières semaines.
Mais, ne nous y trompons pas, comme le maintien des épreuves est assorti d’une modification des conditions d’inscription énoncée au § 8 (seuls pourront s’inscrire les étudiants disposant d’un master ou inscrits en M2), cette concession est sans aucune valeur. En changeant le niveau de recrutement dès la prochaine session, XD engage en effet le processus de mastérisation voulu par le gouvernement dès 2009-2010, processus dont nous avons dit que, tel qu’il est conçu, il conduirait à une grave détérioration de la formation des enseignants.
Le communiqué de la FSU et de ses syndicats en réaction à ce courrier ne prend pas en compte ce fait. Or si les syndicats acceptaient la modification des critères d’inscription, le processus de mastérisation serait lancé, avec leur accord, dans des conditions d’improvisation inacceptables au regard des exigences d’une formation d’enseignant.
Les risques les plus importants que nous avons pointés jusqu’ici ne seraient pas évités : mise en concurrence des universités, des départements et des IUFM, maintien d’une année de M2
avec des objectifs inconciliables (ECTS du master, mémoire de recherche, concours et, éventuellement stage !), une 5e année de formation qui n’est plus rémunérée, dissolution progressive des IUFM, de leur potentiel de compétences et de recherche… Si nous demandions le maintien des concours dans leur format actuel l’an prochain, ce n’était pas pour voir la réforme se mettre en place avec les concours actuels !
En dehors de l’objectif d’économiser quoi qu’il arrive les 20 000 postes de fonctionnaires-stagiaires de bac + 5, on cherche vainement une cohérence dans
a) le maintien des concours dans leurs épreuves actuelles en 2010 et
b) la réforme du processus de formation.
Mais on peut se demander jusqu’à quel point le ministère croit aux promesses qu’il est en train de faire. En effet, la modification des conditions d’inscription demande des décrets interministériels pour remplacer ceux de 1972 (PLC) et de 1990 (PE) qui disent que la
licence ou son équivalent dûment reconnu sont la condition d’inscription (les dérogations exceptionnelles annoncées au § 8 du courrie
r de Xavier Darcos n’y changent rien). Or, un décret interministériel demande environ 6 mois de délai, si tout va bien (rédaction d’un projet, consultations, rectifications, lecture et avis du Conseil d’État, du CSE, du Conseil supérieur de la fonction publique, du CNESER, publication…). Et, pour l’instant, il n’y a même pas un projet soumis aux syndicats !
Nous devons demander le maintien des concours actuels, des conditions d’inscription et des formations existantes, ainsi que l’ouverture immédiate des pré inscriptions à ces formations dans le cadre réglementaire encore en vigueur, conditions pour qu’une négociation puisse se concevoir.
Quant au volet formation, il n’y a rien de très nouveau par rapport aux précédentes annonces. Seule la validation des stages dans le cadre du master reçoit quelques précisions nouvelles (§ 5).
Ces derniers développements ne peuvent que renforcer notre motivation à demander des rencontres bilatérales à la CPU (en cours) et aux syndicats, c’est-à-dire au SNES, au SNUIPP, au SE, au SGEN, à SUD, à l’UNEF, le plus vite possible dans la semaine prochaine, pour
défendre auprès d’eux les positions de la Coordination nationale FDE :
maintien en 2009-2010 des concours (épreuves et conditions d’inscription),
maintien des formation existantes (d’où les préincriptions),
organisation d’un processus de réflexion sur la formation des enseignants, impliquant toutes les parties prenantes, sous la forme d’Assises Nationales.
Je propose donc que le secrétariat de la coordination élu samedi 7 mars prenne immédiatement les contacts nécessaires avec la CPU et les syndicats et que l’un(e) d’entre nous soit notre délégué(e) au congrès national du SNES à Perpignan. Gisèle Jean, du collectif de Poitiers, se proposait de nous représenter. Je propose que nous lui confions ce mandat.
Bien cordialement,
André Ouzoulias
Professeur IUFM de Versailles (Université de Cergy-Pontoise),
Co-responsable de la CNFDE
membre du SNESUP-FSU