La phrase qui tue le game !

« Un pays qui refuse de faire payer à ses plus riches citoyens le même impôt que les classes moyennes et populaires renonce à sa souveraineté. »

 

En résumé :

Thomas Piketty défend une réforme fiscale toute autre que celle actuellement envisagée (taxe sur les super-riches), une redistribution du capital (actions aux salarié•es, droits de vote), et un investissement massif dans les services publics, le tout porté par des mouvements sociaux organisés. Il s’appuie sur une approche socio-historique qui articule histoire de l’économie des pays, sur les données économiques actuelles et passées, le tout permettant de produire une critique analytique des causes inégalités actuelles ‼️

1. Justice fiscale et taxe sur les super-riches

  • Inégalités en hausse : Les 500 plus grandes fortunes françaises sont passées de 200 milliards d’euros en 2010 à 1 200 milliards en 2025 (multipliées par 6), alors que le PIB, les salaires moyens et les patrimoines des Français n’ont pas suivi cette progression.
  • Proposition concrète : Un impôt plancher de 2 % par an sur les patrimoines dépassant 100 millions d’euros (concernant environ 1 800 contribuables, soit les 500 familles les plus riches).
    • Objectif : Rétablir un minimum de justice fiscale, car ces fortunes se sont enrichies de 7 à 8 % par an en moyenne sur 15 ans.
    • Rendement : Cela rapporterait 20 milliards d’euros par an, une somme significative pour financer des services publics.
  • Argument historique : Les économistes libéraux (comme Olivier Blanchard ou Jean Pisani-Ferry), autrefois opposés à l’impôt sur la fortune, soutiennent désormais cette taxe, preuve d’un changement de paradigme. Les politiques (Macron, Attal, Bayrou) sont à la traîne.

2. La richesse est collective

  • Critique du mythe du génie individuel : La richesse ne vient pas de quelques « génies » isolés (ex. : un patron de start-up comme Mistral), mais du travail collectif de milliers d’ingénieurs, techniciens et salarié•es. (travaux d’Anthony Galluzzo)
    • Exemple : La valorisation de 14 milliards d’euros de Mistral est le fruit d’un effort collectif, pas d’une seule personne.
  • Proposition :
    • Redistribuer 2 % du capital aux salarié•es (via des actions) pour les impliquer dans la gouvernance et la croissance de l’entreprise.
    • Inspiration allemande/suédoise : Donner 50 % des droits de vote aux représentants des salarié•es dans les conseils d’administration, ce qui a prouvé son efficacité pour la productivité et la pérennité des entreprises.

3. Souveraineté et dette publique

  • Dette historique : La France a connu 4 épisodes de dette massive (Révolution française, après les deux guerres mondiales, et aujourd’hui). Chaque fois, la solution a passé par :
    • Une mise à contribution exceptionnelle des patrimoines privés (ex. : impôt sur les enrichissements de guerre en 1945).
    • L’inflation (un « impôt sur les pauvres », selon T. Piketty), qu’il critique, car elle pénalise les classes moyennes et populaires.
  • Erreur des discours actuels :
    • La dette publique (100 % du PIB) est moins problématique que ne le prétendent les médias, puisque les patrimoines privés (500 % du PIB) ont bien plus augmenté.
    • Collectivement, la France n’a jamais été aussi riche : le patrimoine national (public + privé) est à un niveau historique.
    • Exemple : Les retraités avec 1 600 €/mois sont taxés, mais pas les milliardaires – c’est une violation du principe d’égalité fiscale.

4. Critique des solutions actuelles et alternatives

  • Taxe foncière : Un impôt injuste, car il frappe de la même manière un propriétaire endetté (ex. : 200 000 € de maison avec 190 000 € de crédit) et un millionnaire sans dette.
  • Épargne des Français : Leur inquiétude ne vient pas de la taxe sur les milliardaires, mais de l’incertitude sur le financement des services publics (santé, éducation, retraites).
  • Solutions proposées :
    • Réformer la fiscalité pour taxer équitablement les super-riches et financer des services publics universels.
    • Investir dans la formation et le capital humain pour maintenir la productivité française (60 €/heure travaillée, parmi les plus élevés au monde).
    • Éviter les discours déclinistes : La France a les moyens de surclasser les États-Unis en éducation et innovation, si elle sort de la logique de l’austérité et de la peur de la dette.

5. Mouvements sociaux et changement politique

  • Rôle des mobilisations : Les mouvements comme « Bloquons tout » mais aussi les grèves sont nécessaires pour faire pression et obtenir des réformes justes.
    • Exemple : Les retraites devraient être financées par un système plus universel et simple, pas par des taxes sur les classes moyennes.
  • Critique du tripartisme : Le système politique actuel (droite/gauche/extrême droite) est instable et ne répond pas aux enjeux de justice sociale.
  • Appel à l’action collective : Les syndicats et les institutions doivent organiser la contestation pour rééquilibrer les rapports de force, comme lors des grandes crises historiques (Révolution française, après-guerres).

6. Réponses aux objections

  • « La taxe Zucman est inconstitutionnelle » :

    • Réponse : C’est un argument fallacieux pour éviter le débat. La justice fiscale prime sur les blocages juridiques.
  • « Taxer les riches va faire fuir les entreprises » :

    • Réponse : Les salarié•es français sont prêt•es à racheter des actions de leur entreprise (ex. : Mistral), ce qui renforcerait l’économie locale. (⚠️ C’est l’argument de T. Piketty, pas celui de la FSU !!! ⚠️)
  • « La dette est un fardeau pour les générations futures » :

    • Réponse : Faux : le patrimoine global (public + privé) n’a jamais été aussi élevé. Le problème n’est pas la dette, mais sa répartition inégale.