La FSU est une organisation syndicale de lutte et de transformation sociale, à vocation majoritaire.
En ce sens, elle défend des valeurs et met en œuvre des mandats décidés collectivement et démocratiquement, dans le cadre de ses congrès départementaux et nationaux.
Aussi, toute personne ayant eu des responsabilités au sein de la FSU ne peut se prévaloir de cette qualité si elle ou il se réclame de l’extrême droite, tant la FSU, depuis sa création, a toujours été d’une clarté absolue vis-à-vis du racisme, de la xénophobie, de l’antisémitisme.
Les idées nauséabondes véhiculées par des personnes ou des partis qui sont les hériti•ers du régime de Vichy, des collabos et autres antisémites n’ont pas et n’auront jamais leur place à la FSU, d’une manière ou d’une autre !
C’est en ce sens que la FSU affirme son attachement aux valeurs d’égalité entre toutes et tous, de liberté de chacun•e dans le respect de celle d’autrui, de solidarité, d’inclusion et de justice sociale, écologique et féministe.
En Sarthe, comme dans de nombreux autres départements, la FSU Sarthe avec ses partenaires que sont la CGT, Solidaires et la CNT, met en œuvre le collectif VISA.
Alors que notre pays s’enfonce dans une crise systémique qui est d’abord une crise politique et démocratique, la FSU 72 souhaite rappeler ses mandats, adoptés lors du Congrès de Rennes, du 3 au 7 février 2025.
Rappel de nos mandats :
I.3 Le syndicalisme FSU |
I.3.1 Réaffirmer notre syndicalisme de lutte, de transformation sociale et à vocation majoritaire |
Face aux crises majeures sociale, économique, démocratique et climatique que nous traversons, la FSU s’inscrit dans le syndicalisme de lutte et de transformation sociale. Elle propose un projet de transformation profonde de la société : rupture écologique et sociale passant par un partage des richesses et un autre modèle économique, à l’échelle de la société française comme entre les pays, défense et conquête de droits et libertés, luttes pour l’égalité, contre les discriminations, notamment de genre, d’orientation sexuelle contre tous les racismes. La FSU combat l’extrême droite qui menace les conquêtes sociales, les droits et libertés démocratiques. Elle lutte pour le renforcement de la transparence et de la responsabilité des institutions, promeut la participation citoyenne dans le processus décisionnel. |
I.3.2. Des alliances avec la société civile |
Face à la menace de l’extrême droite, et parce qu’il y a urgence à construire des alternatives économiques, sociales et environnementales, la FSU travaille avec celles et ceux qui sont dans la même démarche. Au-delà de l’unité syndicale, la FSU propose à d’autres types de partenaires de travailler sur des actions et des objectifs communs (usager·ères, associations, professionnel·les d’autres secteurs) et concourt au rassemblement des luttes portées par les mouvements sociaux (pour les services publics, les droits et libertés, le climat…). Elle développe et consolide ses liens, au-delà du monde syndical, avec les organisations associatives et politiques et les organisations de jeunesse, en toute indépendance comme par exemple avec l’initiative “table commune” lancée par la LDH. Elle poursuit son investissement dans le cadre de l’Alliance Écologique et Sociale, pour lutter contre les politiques écocides qui s’en prennent aussi aux droits sociaux, aux libertés et aux services publics. C’est le sens de l’appel « 16 propositions pour changer la vie des gens » lancé par l’AES (Alliance Écologique et Sociale) et le Pacte du pouvoir de vivre, regroupés en « Coalition 2024 », cadre à développer. Le Réseau éducation sans frontières (RESF), un exemple associant organisations de diverses natures, donne des résultats positifs en termes de mobilisation et de régularisations, tout comme d’autres collectifs locaux. D’autres collectifs tels le Collectif National pour les Droits des Femmes, Convergence Services Publics, VISA ou Attac, ont un rôle fondamental : la FSU y poursuit son investissement, œuvre à la diffusion des analyses, du matériel et des actions élaborées dans ces cadres, pour les faire mieux partager. La FSU confirme également son engagement dans le cadre du Collectif Uni-Terre qu’elle a contribué à créer, aux côtés de plusieurs dizaines d’associations et d’organisations écologistes et agricoles, à l’automne 2023 sur fond de crise agricole. De même, elle poursuit le travail impulsé par la Confédération Paysanne avec la CGT et Solidaires. Le travail engagé avec ces associations devra être poursuivi, approfondi et porté à la connaissance des syndiqué·es. La FSU doit avancer dans sa réflexion pour mieux prendre en compte les nouvelles formes de mobilisation de la jeunesse. |
III.2 Le syndicalisme en Europe |
III.2.1 Fédération Syndicale Européenne des Services publics (FSESP) |
Suite à l’adhésion à la FSESP, en anglais European Federation of Public Service Unions (EPSU), la FSU a participé à son congrès à Bucarest en juin 2024. Le congrès regroupait les organisations syndicales des services publics, hors éducation, de toute l’Europe. |
Les priorités qu’elle s’est donnée concernent la lutte contre l’extrême droite, la création de lieux de travail inclusifs, l’opposition à l’austérité et la défense d’une Europe qui fait passer les personnes, la planète et la paix avant les profits. |
Sortie de plénière – Adopté |
ZOOM Extrême droite : un réel danger, mais rien d’inéluctable ! |
Les résultats des élections de 2024 montrent un enracinement du vote d’extrême droite et la porosité d’une grande partie du champ politique à ses idées. Si le danger immédiat a en partie été écarté, le risque reste très présent de voir arriver rapidement au pouvoir tant au niveau local qu’au niveau national un parti fasciste, nationaliste, raciste, sexiste antisocial, LGBTIphobe, dont les intérêts sont à l’opposé de ceux des travailleurs et des travailleuses. C’est la responsabilité du syndicalisme de lutter contre ce danger. La FSU réaffirme son engagement dans les luttes contre les idées d’extrême droite. |
Cette situation en France n’est pas sans lien avec les évolutions des résultats de l’extrême-droite dans de nombreux pays. En Europe, deux pays sont dirigés par l’extrême-droite (Italie, Hongrie). Elle participe au gouvernement en Israël, aux Pays-Bas, en Slovaquie, en Finlande, en Autriche et en Croatie. La victoire de D. Trump aux États-Unis, après celle de J. Milei en Argentine, marquée par le ralliement notamment des milliardaires des entreprises de nouvelles technologies, constitue une menace sans précédent pour la démocratie dans le monde, à l’image de l’ingérence d’E. Musk, en poste dans l’administration Trump, dans les politiques intérieures de l’Allemagne ou du Royaume-Uni et qui soutient ouvertement des partis d’extrême droite. Cette emprise n’est pas inéluctable comme l’ont montré le Brésil ou la Pologne où le mouvement social a pris sa place pour renverser les gouvernements d’extrême droite. |
Cette progression électorale de l’extrême droite s’explique par plusieurs facteurs : – des politiques publiques libérales menées par les différents gouvernements ces dernières décennies provoquant une hausse des inégalités excluant des pans entiers de la population par l’abandon des services publics dans de nombreux territoires et créant du déclassement social favorisant du ressentiment qui incite à trouver des boucs émissaires. – la désillusion et la perte de confiance dans des partis, censés représentés les classes populaires, après leur exercice du pouvoir – un discours médiatico-politique favorisé par la concentration des médias aux mains de milliardaires normalisant les thèses d’extrême droite et instrumentalisant des faits divers tragiques pour créer un climat permettant l’adoption des lois “immigration” ou “sécurité publique”. – un détournement et une instrumentalisation par l’extrême droite des principes et combats fondamentalement émancipateurs comme la laïcité, le féminisme, la justice sociale ou l’écologie. – la fragilisation des salarié·es par la perte de sens de leur métier et les répercussions de l’évolution des pratiques managériales destructrices des collectifs de travail provoquant individualisation et mise en concurrence des salarié⋅es. La stigmatisation des exclu⋅es du travail réduit·es au rang « d’assisté⋅es ». – un racisme et une xénophobie qui s’attaquent de façon ordonnée et répétée aux droits des migrant·es et des exilé·es et qui fracturent la société selon l’origine ethnique et culturelle et font système. – les crises inhérentes au capitalisme qui produisent misère, désespoir social et guerres |
Elle n’épargne aucun secteur de la société y compris au sein de nos métiers, ou dans certaines organisations organisations professionnelles agricoles (comme la Coordination rurale) |
La proximité avec une organisation syndicale modifie le comportement électoral et endigue la progression du vote en faveur de l’extrême droite (19% contre 37% pour les personnes ne se déclarant proches d’aucun syndicat). C’est une raison supplémentaire de renforcer le syndicalisme FSU au plus près des salarié·es. |
La FSU constate la perméabilité grandissante d’une partie de la jeunesse aux idées d’extrême droite. Cela se traduit par des remarques et postures qui heurtent et interrogent les personnels qui ont une mission d’enseignement et d’éducation de la jeunesse. |
Nos tâches syndicales pour combattre l’extrême droite |
Dans ce climat, la FSU se donne un mandat pour analyser plus en détail les ressorts de ce vote dans ses champs de syndicalisation et celui de la jeunesse. Elle décide de travailler sur trois axes qui devront déboucher sur des actions concrètes. |
Tout d’abord, développer la syndicalisation est la première des réponses. Les valeurs inscrites dans les statuts de la FSU sont incompatibles avec l’adhésion d’un⋅e salarié⋅e qui ferait état publiquement de sa sympathie avec les idées d’extrême droite. La FSU restera vigilante et réactive contre toute tentative d’infiltration de l’extrême droite et de ses idées. Une attention particulière sera portée aux secteurs professionnels relevant du domaine régalien où sont menées des politiques ultra-sécuritaires, incontestable terreau de l’essor des idées d’extrême droite dans ces sphères professionnelles. La FSU continuera à sécuriser son organisation et ses capacités d’actions syndicales confrontées aux offensives de l’extrême droite comme à protéger les militant·es et agent·es visé·es par les attaques de l’extrême droite. En effet, des militant·es engagé·es dans la lutte contre l’extrême droite font l’objet de fichage, d’affichage public, de menaces. La FSU a toujours réagi immédiatement et travaille à renforcer des outils permettant de déployer une réaction forte et rapide pour aider les victimes de tels agissements. Elle décide d’aider les sections départementales et les syndicats nationaux à se doter des moyens de prévenir de tels actes. Elle développe des outils pratiques en ce sens (guide d’accompagnement des militants par exemple) et mène une réflexion sur les modalités de protection de l’environnement militant (locaux, déplacements, etc.) |
La FSU exige que, dans chaque ministère de son champ de syndicalisation, des mesures de protection des agent·es menacé·es ou attaqué·es dans l’exercice de leurs fonctions (par exemple par Parents Vigilants ou Sos éducation) soient prises. |
Dans le même temps, elle entend augmenter sa capacité de lutte contre l’extrême droite, ses idées et ses pratiques par des actions de type “éducation populaire” dans nos milieux professionnels, au plus près des salarié·es et agent·es de la Fonction publique et également, particularité de notre implantation syndicale, en direction des usager·ères des services publics. Deux axes forts de cette campagne de proximité sont à mener de front : mettre en lumière son imposture sociale et déconstruire le racisme, lequel divise le monde du travail. Cette dernière dimension pourra prendre appui sur la campagne intersyndicale interprofessionnelle de “lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les lieux de travail”. Cela passe aussi par une meilleure articulation du travail des SN au sein de la FSU pour, notamment, produire du matériel fédéral sur l’extrême droite (publications, tracts etc.) exploitables par les SD et les SN qui le souhaitent et directement utilisables sur les lieux de travail. La FSU se donne pour objectif la construction de cadres unitaires larges pour lutter dans la durée contre l’extrême droite à l’instar du travail unitaire déjà mené dans l’éducation comme dans Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA). Elle incite ses sections départementales à adhérer à VISA et à impulser la création de VISA locaux en intersyndicale la plus large possible. Cela doit déboucher sur la construction d’actions de formations syndicales, de documents à destination des salarié·es, d’initiatives publiques… Elle continue aussi de s’inscrire dans les cadres collectifs permettant de lutter en soutien aux sans-papiers, aux familles migrantes et leurs enfants à la rue. |
La FSU prendra attache avec des syndicats dont elle est proche et qui sont implantés dans des pays gouvernés par l’extrême droite afin d’échanger sur les pratiques syndicales dans ce contexte. Elle se mettra également en relation avec ses partenaires syndicaux de pays où la menace de l’extrême droite est forte pour échanger sur les stratégies de luttes contre les idées et partis d’extrême droite. |
Enfin, elle contribuera à dessiner d’autres perspectives, mêlant mobilisations syndicales pour nos revendications et construction d’alternatives sociales et écologiques. |
Lorsqu’elle est sollicitée par des élu·es d’extrême droite pour des rencontres et échanges bilatéraux, des contributions, la FSU refuse de répondre à ces sollicitations, considérant qu’il n’est pas possible d’alimenter ainsi la réflexion de l’extrême droite. Dans le cadre de sollicitations plus larges, comprenant un ou plusieurs partis hors extrême droite (auditions à l’Assemblée nationale etc.), la FSU analysera le cadre des échanges prévus pour se positionner, et travaillera à une position intersyndicale la plus large possible. |
La lutte contre l’extrême droite, ses idées et ses pratiques constitue une priorité dans laquelle l’unité la plus large est un enjeu central. L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite représente un réel danger mais n’est en rien inéluctable. |